Chelle-Debat est une commune rurale qui compte 215 habitants en 2022, après avoir connu un pic de population de 477 habitants en 1836. Elle fait partie de l'aire d'attraction de Tarbes. Ses habitants sont appelés les Chellois ou Chelloises.
L'Arros, d'une longueur totale de 130,8 km, prend sa source dans la commune d'Esparros et s'écoule du sud vers le nord. Il traverse la commune et se jette dans l'Adour à Izotges, après avoir traversé 54 communes[8].
La Chella, d'une longueur totale de 11,5 km, prend sa source dans la commune d'Orieux et s'écoule du sud vers le nord. Il traverse la commune et se jette dans l'Arros à Chelle-Debat, après avoir traversé 7 communes[9].
Le climat est tempéré de type océanique en raison de l'influence proche de l'océan Atlantique situé à peu près 150 km plus à l'ouest. La proximité des Pyrénées fait que la commune profite d'un effet de foehn, il peut aussi y neiger en hiver, même si cela reste inhabituel.
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Trois ZNIEFF de type 2[Note 2] sont recensées sur la commune[11] :
les « coteaux de Capvern à Betplan » (10 246 ha), couvrant 46 communes dont huit dans le Gers et 38 dans les Hautes-Pyrénées[12] ;
les « coteaux de Haget à Lhez » (4 261 ha), couvrant 32 communes dont quatre dans le Gers et 28 dans les Hautes-Pyrénées[13] ;
le « cours de l'Arros » (1 675 ha), couvrant 41 communes dont 20 dans le Gers et 21 dans les Hautes-Pyrénées[14].
Urbanisme
Typologie
Au , Chelle-Debat est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 2].
Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Tarbes, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 153 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[I 3],[I 4].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (68,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (68,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (31,9 %), forêts (31,4 %), prairies (22,1 %), zones agricoles hétérogènes (14,6 %)[15].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
Carte orthophotogrammétrique de la commune.
Morphologie urbaine
La commune est assez étendue (superficie : 860 ha environ), et l’habitat est dispersé. Si le cœur du village se concentre près du lit de l’Arros, au confluent avec l’Achella, certaines maisons sont encore situées à plus d’un kilomètre et demi de la (seule !) place du village, sur les collines avoisinantes.
Logement
En 2012, le nombre total de logements dans la commune est de 104[I 5].
Parmi ces logements, 86,0 % sont des résidences principales, 7,6 % des résidences secondaires et 6,5 % des logements vacants.
Risques naturels et technologiques
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Zone sismique 3.
Inondations de l'Arros et de l'Achella (dernière crue centennale : 1978).
Il pourrait provenir du latinstella qui signifie étoile, du fait que le village est situé au centre d’une étoile à cinq branches formé par les cinq grands bourgs voisins que sont Tarbes au sud-ouest, Tournay au sud, Trie-sur-Baïse à l’est, Villecomtal-sur-Arros au nord et Rabastens-de-Bigorre au nord-ouest[Information douteuse]. Ces cinq localités sont en effet à une quinzaine de kilomètres environ du village.
Mais l’étymologie la plus probable du mot Chelle reste une déformation du mot latin cella (petit sanctuaire romain ou mérovingien), en rapport avec l’autel que les villageois auraient édifié après le passage de saint Martin dans le village, ou à proximité de la fontaine miraculeuse située au cœur du bois communal. Cet autel et cette fontaine sont d’ailleurs représentés sur les armoiries du village, et saint Martin est demeuré le patron de la paroisse.
En revanche, quelques autochtones pensent - à tort -[réf. nécessaire] que le mot de Chelle provient de l’Achella, un petit ruisseau qui traverse le village. En réalité, c’est le village qui a donné son nom au ruisseau.
Quant au deuxième mot, Debat, il provient de l’occitan et signifie « en bas » ainsi que « au nord » (S. Palay : dictionnaire du Béarnais et du Gascon).
Le village ne se trouvait pas au même endroit lors de sa fondation. On pense que le centre était alors situé au lieu-dit Las Crabès, où l’on peut encore voir dans un champ, au creux d’un méandre de l’Arros, le tumulus sur lequel était érigée une ancienne chapelle.
Le village, que l’on considère traditionnellement fondé par saint Martin de Tours, est probablement né au cours du haut Moyen Âge, résultant de la sédentarisation de quelques paysans locaux qui devaient utiliser l’eau de l’Arros pour l’agriculture. Un moulin devait déjà se situer à l’endroit du moulin actuel, sur la rivière, au lieu-dit Las Crabès, tandis qu’un oppidum retranché sur une colline voisine dominait la vallée. On peut encore à l’heure actuelle se rendre sur cette motte féodale où, bien que rien ne subsiste, l’on peut noter des traces de terrassement.
Politiquement, la situation du village était un peu particulière. Localisé sur la frontière entre le comté de Bigorre (bientôt sous suzeraineté béarnaise) et le pays d'Astarac (apporté avec la Gascogne au royaume d’Angleterre par Aliénor d'Aquitaine), le village fut sûrement le théâtre de plusieurs affrontements. Ainsi, le centre du village, situé à proximité d’un gué sur l’Arros, fut conquis et/ou conservé au cours de la guerre de Cent Ans par les Anglais, intéressés par les droits de péage. La partie du village comprenant les quartiers de Pouey et Las Crabès, en revanche, était restée française. De la présence des Anglais dans le village ne demeure à présent que le sobriquet des habitants du village : Les Anglais de Chelle.
De grands personnalités historiques marquèrent l’histoire de la région. Gaston Fébus, le comte, opposa non loin une résistance farouche aux Anglais ; le Prince Noir et ses troupes massacrèrent les bastides de Trie-sur-Baïse, de Rabastens-de-Bigorre et brûlèrent l’abbaye de Saint-Sever-de-Rustan ; la riche comtesse Pétronille de Comminges, urbanisa et fit prospérer la région en faisant notamment construire des canaux d'irrigation.
Le reste de l’histoire du village reste malheureusement méconnu, mais il doit se calquer plus ou moins sur l’histoire de la Bigorre. On sait toutefois qu’au XVIIIe siècle, le village compta jusqu’à sept cents âmes, soit trois fois plus qu’aujourd’hui.
Temps modernes
On raconte qu’au XVIe siècle, lorsque le roi Henri IV venait chasser à proximité du village, il s’attardait au moulin auprès de la fille du meunier. On dit aussi que dans le bois du village, une fontaine miraculeuse (dont plus personne ne connaît l’emplacement aujourd’hui) permettait aux jeunes filles stériles de tomber enceintes. Certains ajoutent que quelques galants passant par-là n’y étaient pas étrangers…
Une vingtaine d'années auparavant, en août 1569, le village souffrit des guerres de Religion : l'église paroissiale catholique du village fut incendiée par les troupes du comte Gabriel de Montgomery, sur l'ordre de la reine de Navarre protestante Jeanne d'Albret, mère du bon Roi Henri.
Époque contemporaine
Au cours du XIXe siècle, le village a « englobé » le hameau voisin de Pouey.
Enfin, on peut entendre par-ci par-là qu'à l'époque de l'occupation anglaise, une maison aurait été engloutie et aurait ressurgi d'un champ marécageux…
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[21]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[22].
En 2022, la commune comptait 215 habitants[Note 4], en évolution de +1,42 % par rapport à 2016 (Hautes-Pyrénées : +1,59 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 130 personnes, parmi lesquelles on compte 72,3 % d'actifs (63,8 % ayant un emploi et 8,5 % de chômeurs) et 27,7 % d'inactifs[Note 6],[I 8]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction de Tarbes, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 3],[I 11]. Elle compte 27 emplois en 2018, contre 20 en 2013 et 20 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 87, soit un indicateur de concentration d'emploi de 31 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 56,3 %[I 12].
Sur ces 87 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 14 travaillent dans la commune, soit 16 % des habitants[I 13]. Pour se rendre au travail, 95,4 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 1,1 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 3,4 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 14].
Activités
L’agriculture occupe une place importante dans l’économie du village. La culture du maïs et l’élevage de bovins (pour la laiterie de Villecomtal-sur-Arros ou pour la boucherie) règlent la vie d’un bon tiers des habitants du village.
L’exode rural a décimé la population chelloise au cours des XIXe et XXe siècles. On observe à présent plutôt l’inverse, c’est-à-dire un phénomène de rurbanisation : les gens viennent vivre à la campagne tout en n’étant qu’à une vingtaine de minutes de l’agglomération tarbaise et de leur lieu de travail.
La région s’ouvre lentement au tourisme vert, qui a pris son envol grâce au film Le Bonheur est dans le Pré. Quelques étrangers viennent passer leurs vacances ou acquérir des maisons anciennes qu’ils restaurent.
Enfin l’école, l’auberge, le bureau de poste, le cabinet médical et le salon de coiffure montrent encore que les petits villages hors des sentiers battus entretiennent jalousement leur identité.
Manifestations culturelles et festivités
Saint patron : saint Martin - fête du village : le 11 novembre.
Au début du mois de novembre, se tient le festivalThéâtre en Automne mêlant, pendant une semaine, des pièces jouées en français et en occitan par des troupes de professionnels ou d'amateurs. Le festival ouvre traditionnellement par le spectacle des enfants de l'Association de Théâtre du village.
L'Association Club de Chelle-Debat.FR propose des activités diverses : gymnastique volontaire, yoga, conversation anglais/français, randonnées en montagne, soutien scolaire...
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
↑ a et bMichel Grosclaude et Jean-François Le Nail, Dictionnaire toponymique des communes des Hautes Pyrénées intégrant les travaux de Jacques Boisgontier, Conseil Général des Hautes Pyrénées, 2000.