Charles Marius Lambert est un homme politique français né le 16 décembre 1883 à Châtillon (Drôme ) et décédé le 24 janvier 1972 à Mouriès (Bouches-du-Rhône )[ 1] . Il fut vice-président du groupe des députés radicaux dans les années 1920, et s'occupa en particulier de la politique d'immigration , des droits sociaux et de la défense de la laïcité . Charles Lambert fut également brièvement sous-secrétaire d'État du gouvernement Chautemps , en 1930, avant de quitter la politique en 1932.
Biographie
Fils d'un cultivateur, Charles Lambert devient avocat . Élu lors des législatives de 1924 sur une liste commune du Cartel des gauches (radicaux et socialistes ), il siège à la Chambre dans le groupe radical-socialiste jusqu'en 1932, devenant vice-président du groupe[ 2] . Le président du Conseil Édouard Herriot le nomme en 1926 Haut commissaire à l'Immigration et aux Naturalisations [ 3] . Son chef de cabinet, Marcel Paon , est membre du Conseil national de la main-d'œuvre [ 3] . Tous deux sont également membres de la Ligue des droits de l'homme [ 3] . Lambert dirige également un groupe dénommé L'Amitié française [ 3] .
Il est réélu aux législatives de 1928 , à Lyon , battant son rival Barbier de Reulle [ 2] . Lambert s'intéressa vivement aux questions de dénatalité de la France, dont la démographie avait été par ailleurs lourdement affectée par la guerre de 1914-18 , prônant une position ouverte, mais réglementée (il offre en exemple les États-Unis [ 3] ) à l'immigration et aux naturalisations [ 2] .
Il dépose à ce sujet, le 10 mai 1927 , une proposition de loi visant à favoriser la francisation des noms , qui ne parviendra cependant pas à être votée. Celle-ci vise à permettre l'assimilation des étrangers et à empêcher toute discrimination ; attaquée par la droite (le juriste Pierre-Louis Lucas s'y oppose dans La Semaine juridique ), la proposition est rejetée avant le vote de la loi sur la nationalité du 10 août 1927 , ce qui n'empêche pas Lambert de déposer une nouvelle proposition, également rejetée, en 1929. Cette politique d'assimilation s'opposait directement à celle de Marcel Paon , qui voulait au contraire préserver la spécificité des étrangers et affirmer leur différence par rapport aux citoyens français[ 4] .
D'autres propositions concernent l'octroi de cartes d'anciens combattants aux étrangers s'étant battu pour la France[ 2] ou la réforme de la loi du 8 août 1893 concernant la main-d'œuvre étrangère [ 2] .
Par ailleurs secrétaire de la commission parlementaire de l'administration générale et de l'éducation , il défend la laïcité , la journée de 8 heures , le droit de se syndiquer pour les fonctionnaires , la création de l'assurance-chômage , le soutien aux personnes âgées, etc[ 2] . Il soutient le programme de réformes de la CGT [ 2] .
En politique étrangère, il soutient le renforcement de la SDN et une politique de conciliation avec l'Allemagne [ 2] .
Famille
Époux de la pianiste Germaine Polack (1877-1952), il a une fille, Marie-Anne, cantatrice et actrice connue sous le nom de Deva Dassy .
Fonctions
Député radical du Rhône de 1924 à 1932.
Publications
Lambert, Charles (1928), La France et les étrangers, dépopulation, immigration et naturalisation , Paris, Delagrave , 1928 (préface d'Édouard Herriot ) [ 3]
Lambert, Charles, L'école unique (préface d'Edouard Herriot)
Bibliographie
« Charles Lambert (homme politique, 1883-1972) », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940) , sous la direction de Jean Jolly, PUF , 1960 [détail de l’édition ]
Notes et références
↑ Archives départementales de la Drôme, commune de Châtillon-en-Diois, année 1883, acte de naissance no 25, avec mentions marginales de mariage et de décès en fin de table (vue 187/438)
↑ a b c d e f g et h Biographie de l'Assemblée nationale
↑ a b c d e f et g Collomp Catherine. « Regard sur les politiques de l'immigration. Le marché du travail en France et aux États-Unis (1880-1930) ». in Annales. Histoire, Sciences Sociales , 51e année, N. 5, 1996. p. 1107-1135 .
↑ Gousseff Catherine. Quelle politique d'accueil des réfugiés en France ? Le cas des Russes dans les années 1920 , in Matériaux pour l'histoire de notre temps . 1996, N. 44. Exilés et réfugiés politiques dans la France du XX e siècle. p. 14-18 .
Liens externes
Ressource relative à la vie publique :