Son cousin Charles IV Théodore, électeur de Bavière et de Palatinat, n'ayant pas d'enfant survivant, Charles II Auguste devait également lui succéder, mais il mourut avant l'électeur, et c'est son frère Maximilien qui réunit sous son sceptre toutes les possessions des Wittelsbach (jusqu'à la branche cadette de Palatinat-Deux-Ponts-Birkenfeld-Gelnhausen) en 1799.
Règne
Le château de Karlsberg
Dès son accession au trône ducal, Charles renonça aux fastes de cour de son prédécesseur et entreprit des économies budgétaires afin d'assainir les finances de l'État, qu'il avait trouvées en piteux état. Deux ans plus tard, il acheta à une cousine de sa maîtresse le Louisenhof à Buchenberg bei Sanddorf, un quartier de Hombourg. Il l'agrandit et peu à peu les édifices formèrent le château de Karlsberg, qui porte ainsi son nom, l'un des ensembles architecturaux d'Europe centrale les plus vastes du milieu du XVIIIe siècle. Le Karlsberg abritait plusieurs collections, entre autres :
une collection de dessins ;
une collection d'armes ;
une bibliothèque ;
une collection de pipes.
Le peintre et architecte en chef Johann Christian von Mannlich y assembla une collection de toiles de maîtres exceptionnelle, qui devait former par la suite le joyau de l'Alte Pinakothek de Munich.
Au cours de la construction du château, qui était censé magnifier le règne de Charles, la cour ducale prit tant d'importance que le duc s'endetta gravement. L'éclat de la cour, le train de vie extravagant et les chasses princières se payaient au détriment de la population.
Soutenu par la veuve de Maximilien III et par sa belle-mère, sœur de l'électeur défunt, aiguillonné par le roi de PrusseFrédéric II, ennemi des Habsbourg-Lorraine qui se posait en défenseur des libertés germaniques, Charles-Auguste, se rappelant sans doute son aventure malheureuse avec Marie-Amélie — qui, de son côté, avait cessé tout commerce avec sa famille — s'opposa à cet échange et entra dans la guerre de succession de Bavière du côté prussien. La cession n'eut pas lieu, l'Autriche devant se contenter d'une minuscule portion de territoire bavarois autour de Braunau am Inn.
En 1785, une seconde tentative d'échange de la part de Charles-Théodore de Bavière et de Joseph II n'eut pas plus de succès.
Pour cette raison, le courant nationaliste du siècle suivant consacra Charles-Auguste Sauveur de la Bavière.
La Révolution française
Du fait de la neutralité qui lui était garantie par le gouvernement français, lorsque la Révolution française éclata, puis au début de la Première coalition (1792 – 1797), Charles-Auguste demeura sur ses terres, d'ailleurs encerclées par l'armée française. Après l'exécution de Louis XVI, la Terreur s'intensifiant, les Français envisagèrent néanmoins d'amener Charles-Auguste à Paris pour le juger en tant qu'ancien prince souverain et afin d'impressionner les souverains étrangers.
Cependant, prévenu le par un paysan de Rohrbach, le duc, passant par Kaiserslautern, eut le temps de se réfugier à Mannheim, dans l'électorat de son cousin palatin dont il était toujours l'héritier. Il vécut par la suite aux châteaux de Mannheim et de Rohrbach près de Heidelberg.
Le palais Karlsberg fut incendié le par les armées françaises au cours de leur retraite. Les fidèles du duc avaient eu le temps de transporter à Mannheim la presque totalité des collections du Karlsberg et des autres châteaux.
La fin
Charles II Auguste mourut deux ans plus tard avant de pouvoir accéder au titre de prince-électeur, laissant ses droits à son frère cadet Maximilien. Le cousin palatin mourut quatre plus tard, non sans avoir tenté en vain de s'assurer une descendance en se remariant très tardivement avec une jeune archiduchesse de la branche de Modène.
Charles II Auguste et Marie Amélie de Saxe ont un fils[4] :
Karl August Friedrich, prince héritier de Palatinat-Birkenfeld-Deux-Ponts, né à Deux-Ponts, le , mort au château de Karlsberg, près de Hombourg, le et inhumé à l'Alexanderkirche de Deux-Ponts[4].
Ascendance
Ascendance de Charles II Auguste de Palatinat-Deux-Ponts
La brasserie de Hombourg, Karlsberg Brauerei (à ne pas confondre avec la bière danoise du même nom, qui s'écrit avec un C à l'initiale) fondée en 1878, a pris le nom du château et porte sur ses étiquettes le portrait de Charles II.
Références
↑À propos de son nom : lui-même s'appelait d'abord « Charles II », ce qui s'explique par son appartenance à la dynastie des comtes palatins de la branche Palatinat-Birkenfeld-Bischweiler ; il porte le nom de Charles III en tant que duc de Palatinat-Deux-Ponts.