Charles Louis Willem Joseph baron de Keverberg de Kessel, (en néerlandais Karel Lodewijk Willem Josef van Keverberg van Kessel), baptisé Carolus Ludovicus Gulielmus Josephus, né à Haelen le , décédé à La Haye le , est un homme politique belge et néerlandais.
Biographie
Charles de Keverberg est le fils de Carolus Emanuel Caspar Josephus de Keverberg, seigneur de Haelen, Aldegoor et Neer et de Anna Maria Josephia baronne de Weichs.
Le , il épouse Sophie Louise Francoise von Loe (1786-1814) et en secondes noces le , Maria Lodge, née à Stonor (Angleterre). De cette seconde union naît un fils, Fredericus Henricus Carolus Ernestus baron de Keverberg de Kessel, qui sera membre de la Tweede Kamer (Chambre des représentants) des Pays-Bas en 1864[1].
Sous le Premier Empire, il est sous-préfet à Clèves (actuelle Allemagne) dans le département de la Roer de 1804 à 1810. Il continue les efforts d'améliorer l'enseignement, commencé par son prédécesseur le sous-préfet Dorsch. Il introduit le français aux écoles primaires, en plus de l'allemand et du néerlandais. En le pays de Clèves est touché par l'une des plus grandes inondations de l'histoire de la région. Le sous-préfet Keverberg se fait remarquer par ses efforts de secours aux sinistrés de cette inondation de 1809. L’empereur Napoléon l'honore alors du titre de chevalier de la Légion d'honneur et le nomme préfet du département de l’Ems-Supérieur à Osnabrück (actuelle Allemagne), le , il est installé officiellement le . Préfet représentant l'occupant français, il est de plus en plus en butte à l'hostilité populaire quant à la conscription[2], puis au sujet des douanes et taxes. Après l'entrée en guerre de la Prusse contre la France, il fuit Osnabrück fin octobre-début , quelques mois avant la dissolution du département, le .
De 1817 à 1819, il est gouverneur de la province de Flandre-Orientale (ci-devant département de l’Escaut) à Gand. Il y installe une Société de statistique de la Flandre orientale[3], qui va s'occuper des statistiques concernant cette province, et il y écrit l'Essai sur l’Indigence dans la Flandre Orientale. Les autres publications de Keverberg de Kessel concernent le domaine de l'économie générale, du droit constitutionnel et de l'histoire. C'est pourquoi il devient en 1820 membre de la Maatschappij der Nederlandse Letterkunde (Académie néerlandaise des lettres) (nl)[4]. Sur la question de l'indigence, il publie également De la colonie de Frederiks-Oord en 1821, moitié de sa main, moitié un texte de Johannes van den Bosch traduit par van Keversberg.
En 1819, il est nommé membre du Conseil d'État du royaume uni des Pays-Bas, où il siègera de longues années. Il déménage à Bruxelles et plus tard il suit le gouvernement à La Haye. Là encore, il s'occupe des questions d'indigence. En 1828, il est membre d'une commission sur l'enseignement supérieur.
En 1830, à la révolution belge il est suspendu provisoirement, n’étant pas né dans les Provinces-Unies[Note 2]. Plus tard, il est réintégré par Guillaume Ier au Conseil d’État du royaume des Pays-Bas. Autant attaché à la Belgique qu’au roi, il écrit une apologie Du royaume des Pays-Bas, sous le rapport de son origine, son développement et de sa crise actuelle ; suivi de pièces justificatives (publié en 1834). À la fin de sa vie, Keverberg van Kessel est nommé commandeur de l'ordre du Lion néerlandais.
Œuvres
Kurze Anweizung für Schullehrer zur würdigen Führung ihres Amts, Clèves, 1808.
Réflexions sur la loi fondamentale qui se prépare pour le Roïaume des Païs-Bas, De l'Imprimerie de Koch, 1815.
Discours prononcé le , par S. E. M. le Baron De Keverberg-De Kessel, Gouverneur de la Flandre-Orientale, Chevalier de l'Ordre du Lion Belgique; à l'occasion de la Distribution des Prix proposés au concours de l'académie royale de dessin, peinture, sculpture et architecture de Gand, Gand, 1817 en ligne
Ursula, princesse Britannique, J.N. Houdin, Gand 1818 en ligne.
Essai sur l'Indigence dans la Flandre Orientale, J.N. Houdin, Gand 1819 en ligne.
De la Colonie de Frederiks-Oord, 1821 (avec Johannes van den Bosch), en ligne.
Du Royaume des Pays-Bas, sous le rapport de son origine, son développement et de sa crise actuelle; suivi de pièces justificatives, T. Lejeune, La Haye 1834 en ligne.
Vom Königreiche der Niederlande Hallberger, 1836.
Actualité
Dans le cadre du projet Canon de…, projet lancé par l'État néerlandais depuis 1997, les historiens ont donné à Charles de Keverberg une place dans la canon régional[5]Canon de la province de Limbourg[6].
Pour approfondir
Bibliographie
J.Z. Kannegieter, Baron de Keverberg en de grondwetsherziening van 1815, dans: De Gids 95 (1931) tome 4, p. 384-396.
Gustav Mücke, Die Geschiechtliche Stellung des Arrondissements und seine Verwalters zur Zeit der napoleontischen Herrschaft, dargestellt an dem Leben und Wirken Karl Ludwig von Keversberg als Unterpräfect in Cleve, Bonn, 1935.
L.A.H. Peters, Enige aantekeningen over de familie Van Keverberg, dans: De Maasgouw 93 (1974), p. 65-82.
J. Müller, Karl Ludwig W. von Keverberg: Sein Leben nach der Flucht aus Osnabrück (1813-1841), dans: Jahrbuch für das Oldenburger Munsterland 1990
Gerard Venner, Keverbergs Bemühungen um die Erinnerung an Johanna Sebus’’, dans Kalender für das Klever Land auf das Jahr 2005’’, p. 92-106[Note 3].
Gerard Venner, Karl Ludwig van Keverberg (1769-1841) und seine Bonner Freunde 2008.
Adolphe Quetelet, Sciences mathématiques et physiques chez les Belges, au commencement du XIXe siècle H. Thiry-Van Buggenhoudt, 1866, 754 p., p. 734-744. lire en ligne.
P.C. Molhuysen en P.J. Blok (red.), Nieuw Nederlandsch biografisch woordenboek. Tome 7. A.W. Sijthoff, Leiden 1927. fragment en ligne
Sa fiche sur le Nationaal Biografisch Woordenboeken ligne
↑(nl) Verslag der Handelingen van de Tweede Kamer der Staten-Generaal, volume 24, 1864, p. 487-488, [lire en ligne].
↑Französisches Todesurteil gegen Ostfriesische Fehnbewohner vom 24. Mai 1811 (Staatsarchiv Aurich, Rep. 5 Nr. 397)à lire en ligne
↑Nele Bracke, Een monument voor het land: overheidsstatistiek in Belgie 1795-1870, Academia Press, 2008, p. 98-99, [lire en ligne].
↑Handelingen der jaarlijksche vergadering van de Maatschappij der Nederlandsche Letterkunde te Leiden, Gehouden den 16 van Zomermaand 1842., [lire en ligne].