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Le bâtiment est l'œuvre commune des architectes berlinois Axel Schultes, Charlotte Frank et Christoph Witt. Il se trouve intégré au « ruban fédéral » (Band des Bundes), quartier gouvernemental situé dans le coude de la Spree, et se trouve à environ trois cents mètres au nord-ouest du palais du Reichstag. Il fut érigé dans le cadre du transfert du gouvernement de Bonn à Berlin et inauguré en 2001.
Très vite, les guides touristiques et les journalistes surnommèrent en termes ironiques le nouvel édifice : les « toilettes pour éléphants » (Elefantenklo), le « Kohllosseum » (en référence à Helmut Kohl, même si ce dernier n'y résida jamais), la « machine à laver » (Waschmaschine) sous toutes ses déclinaisons : Bundeswaschmaschine (« machine à laver fédérale ») ou encore Kanzlerwaschmaschine (« machine à laver du chancelier »).
Architecture
Le projet d'architecte fut retenu lors du mandat du chancelier Helmut Kohl (1982-1998). Les travaux débutèrent le et s'achevèrent quatre ans plus tard.
Le , le chancelier Gerhard Schröder put quitter la chancellerie provisoire, aménagée dans les locaux du Staatsratsgebäude, ancien siège du Conseil d'État de la RDA (Staatsrat), scellant ainsi la fin du déménagement du gouvernement fédéral à Berlin.
La superficie totale de la nouvelle Chancellerie, en comptant les jardins et la piste d'atterrissage pour hélicoptères, est de 73 000 m². Les bâtiments occupent quant à eux 12 000 m² pour une hauteur de 36 mètres, dépassant la hauteur habituelle des immeubles berlinois avec 22 mètres. La nouvelle Chancellerie fédérale compte parmi les plus grands édifices gouvernementaux au monde, à titre d'exemple, elle fait huit fois la taille de la Maison-Blanche à Washington.
L'édifice de facture post-moderne présente une façade dominée par la transparence.
Le corps central abrite neuf niveaux :
au rez-de-chaussée : le foyer pour l'accueil des invités d'État
au premier étage : la salle de conférences internationale d'une capacité de trente-deux places, équipée de cabines d'interprétation et de deux cents autres places réservées à la presse
aux deuxième et troisième étages : la cuisine, la cave à vin et les chambres froides
au quatrième étage : « étage secret » (Geheim-Etage) accueille les réunions de crise
entre les septième et huitième étages : un loft (« Skylobby »)
au huitième étage : les appartements du chancelier (avec salon, cuisine et chambre à coucher) au sud et le bureau du ministère de la Culture au nord.
Les deux ailes de la chancellerie comptent trois cents bureaux de vingt mètres carrés, ainsi que treize jardins d'hiver.
Un système de poste pneumatique a également été mis en œuvre pour le transfert des dossiers d'un bout à l'autre du bâtiment.
Une unité de cogénération est installée au sous-sol, ainsi qu'un grand système photovoltaïque sur le toit.
Un vaste jardin à l'usage exclusif du chancelier (le Kanzlergarten) a été aménagé sur l'autre rive de la Spree dans le prolongement du bâtiment de la chancellerie. Une passerelle (la Kanzlersteg) enjambant la rivière permet d'accéder à cet espace vert depuis la résidence officielle.
Décoration intérieure
De nombreuses œuvres d'art modernes et contemporaines ornent la nouvelle chancellerie fédérale.
La sculpture Berlin de l'artiste espagnol Eduardo Chillida occupe la Cour d'honneur. Il s'agit d'une œuvre monumentale en acier de 5,50 mètres de haut pour un poids total de 87,5 tonnes. La symbolique de la statue s'attache à représenter le rapprochement, la séparation et la réunion.
Le peintre Markus Lüpertz a peint les intérieurs du Foyer, en particulier l'escalier menant aux étages supérieurs. Il a choisi six couleurs distinctes symbolisant chacune une vertu : le bleu pour la sagesse, l'ocre pour la force, le rouge pour le courage, l'or pour la justice, le vert et le blanc pour la prudence.
Les sculptures Die Philosophin de Markus Lüpertz et Großes weißes Kopfzeichen de Rainer Kriester agrémentent également l'entrée de la chancellerie.
Les peintures présentes dans le bâtiment sont des prêts ou des acquisitions faites au fil de l'histoire de la République fédérale.
La galerie de portraits des chanceliers de la République fédérale se trouve au premier étage de la chancellerie. L'idée fut initiée en 1976 par le chancelier social-démocrate Helmut Schmidt, où chacun de ses successeurs compléta la collection avec un portrait de son choix :