Les championnats de France de triathlon longue distance sont une compétition annuelle décernant les titres individuels masculin et féminin de champion de France sur la distance L. Ils sont organisés par la Fédération française de triathlon (FFTri). Au cours de leur histoire, les formats (distances) des courses ont changé à plusieurs reprises, avant d'être adoptés dans leur forme actuelle depuis 2012.
Historique
Constitution d'un circuit à l'échelle nationale (1986-1989)
La première édition du championnat de France de triathlon longue distance a lieu en 1986, sous la direction de l'ancêtre de la FFTri, le CONADET, qui en a gardé la charge jusqu'à sa dissolution en 1989. Les cinq premières éditions comptent deux catégories : B et C pour moyennes et longues distances. Les hommes et les femmes sont séparés dans le palmarès mais courent les épreuves ensemble. Le titre de champion de France est attribué suivant les résultats du triathlète sur toutes les épreuves de l'année, qui distribuaient un nombre de point relatif à leur renommée. Mais ce nombre d'épreuves dépasse la centaine en 1989, rendant la classification très compliquée[1].
Réorganisations sous l'égide de la FFTri (1990-1997)
Professionnalisation des athlètes
Après la création de la FFTri en 1990, le système est modifié. Les catégories B et C sont remplacées par des épreuves dites Moyenne Distance (MD) ou Longue Distance (LD). À partir de 1992, le titre est attribué non plus sur un ensemble d'épreuves, mais sur une course sèche. Cette course est organisée le 17 mai 1992 à Monteux, sur la moyenne distance : 2 500 m de natation, 80 km de cyclisme et 20 km de course à pied. Elle alterne avec la course de longue distance (triathlon complet), correspondant quant à elle à 3 800 m de natation, 180 km de cyclisme et 42,195 km de course à pied (soit un marathon).
Professionnalisation de l'encadrement
Depuis ses débuts, le triathlon est considéré comme un effort individuel. Bien que les départs soient groupés, il est formellement interdit de pratiquer le « drafting » durant la partie cycliste, qui consiste à profiter de l'aspiration créée par le concurrent précédent. Lors des premiers triathlons, les écarts entre participants sont assez importants, mais l'absence de contrôles durant la course pousse certains à de premières tricheries. La règle généralement acceptée par les triathlètes est celle du « pas vu, pas pris ». L'arrivée d'officiels chargés de l'arbitrage se fait difficilement, même parmi les compétitions élites. Le championnat de France masculin sur distance olympique à Quimper le 7 août 1994 marque un tournant[2]. Sortis en tête après la transition entre natation et cyclisme, Philippe Méthion et Olivier Marceau creusent un peu plus l'écart en se relayant et usant du drafting. Ils ne seront pas rejoints après la course à pied, grâce à laquelle Méthion s'impose. Derrière, Sylvain Dafflon attaque sur son vélo. Jamais rejoint par ses poursuivants, il le doit autant à son incroyable performance qu'à l'intervention des commissaires. En effet, Vincent Bavay et Patrick Girard, entre autres, font l'effort dans la principale difficulté du parcours pour se détacher d'un peloton d'une vingtaine de coureurs et revenir sur Dafflon. Mais en haut de la côte, les arbitres forment un barrage pour leur infliger un stop-and-go. Dix kilomètres plus loin, la sanction est répétée alors que le peloton de trente coureurs est toujours présent, ceux-ci ne pouvant se départager. Pour protester, ils finissent par un « jogging collectif » sur l'épreuve de course à pied dans les rues de Quimper. Si la Fédération menace les coureurs de sanctions, celles-ci n'ont pas été données au niveau fédéral, mais au niveau des Ligues régionales. En Île-de-France, six triathlètes (parmi lesquels Bavay et Girard) sont condamnés à un stage d'arbitrage et à officier comme arbitres en courses. Le point final au dossier est apporté indirectement par le CIO, qui accorde le statut de sport olympique au triathlon le 3 septembre 1994 mais impose la suppression de l'interdiction du drafting. Cette règle est définitivement abandonnée sur les épreuves élites le 4 août 1996, pour les championnats de France courte distance à Bessines, avant de concerner aussi la longue distance à partir de 1997.
Distances
Les distances parcourues, de même que leur dénomination, ont changé à plusieurs reprises depuis la première édition du championnat de France. Mais trois formats ont été utilisés successivement. La dernière réforme des dénominations date de 2012[3],[4],[5] et définit :
La catégorie L ou distance L, anciennement nommée catégorie B ou Moyenne Distance (MD), correspond à 3 000 m de natation, 80 km de cyclisme et 20 km de course à pied ;
La catégorie XL ou distance XL, anciennement nommée catégorie C ou Longue Distance (LD), correspond à 4 000 m de natation, 120 km de cyclisme et 30 km de course à pied ;
La catégorie XXL ou distance XXL, anciennement et brièvement nommée triathlon complet, correspond à la distance Ironman, constituée de 3 800 m de natation, 180 km de cyclisme et 42,195 km de course à pied (soit un marathon).
Organisation
Les épreuves qui servent de support à la compétition sont la plupart du temps des épreuves sur longue distance faisant partie du calendrier des triathlons longue distance en France. Les organisateurs qui souhaitent postuler à l'accueil de la course pour délivrer le titre national doivent répondre à un cahier des charges très précis fourni par la Fédération française de triathlon. Après études et acceptation, le label « championnat de France longue distance » est accordé pour deux années consécutives à l'organisateur ayant répondu le plus précisément aux conditions du cahier des charges. La course est organisée sur la distance L dans un format mixte[6]. En 2013 et 2014, c'est le Chtriman 113 à Gravelines, dans le Nord de la France, qui sert de support au championnat avec un profil de course à faible dénivelé et plus « roulant ». Pour 2015 et 2016, ce sont les 9e et 10e éditions du triathlon de Baudreix, près de Pau dans les Pyrénées, qui sont le support du championnat, le profil de course étant pour ces éditions de « type montagne »[7].
Palmarès
Palmarès du championnats de France longue distance[8]