Ce championnat ne voit pas son terme, ou plutôt a une issue dramatique puisque la finale entre Villeneuve-sur-Lot et le XIII Catalan est interrompue après quelques minutes seulement , en raison de mauvais gestes entre les joueurs, des « incidents aussi stupides que déplorables »[2].
Celle-ci aura une conséquence importante en matière de médiatisation en France du rugby à XIII ; la première chaine française TF1, suite probablement à un fort lobbying de la FFR (de rugby à XV) en concurrence alors avec la FFR XIII, ne diffusera plus de matchs de rugby à XIII[3].
Et cela marque un net cout d'arrêt dans la médiatisation de ce sport, un auteur qualifiant l'année 1981 d'« année terrible »[2] et qualifiant l'évènement de « cassure » précédant une « difficile relance »[2].
Cette finale marque un épisode noir dans l'histoire du rugby à XIII en France. Pour la première fois de son histoire, la finale proposait la confrontation entre deux clubs historiques, Villeneuve-sur-Lot et le XIII Catalan. Ce dernier était la semaine précédente dans l'attente d'une décision de la commission de discipline de la fédération à la suite de la demi-finale de la Coupe de France opposant le XIII Catalan à Tonneins. Durant cette demi-finale que le XIII Catalan remporte 21-3, un placage non réglementaire est exécuté par un Catalan, l'arbitre désigne Bernard Guasch et l'expulse malgré les protestations de ce dernier en lui disant qu'il se trompait de joueur, puis son coéquipier Jean-Jacques Cologni vient pour le défendre trop vigoureusement aux yeux de l'arbitre qui expulse les deux joueurs. Il y est constaté que l'un des arbitres de touche de la rencontre, M. Pascaletto qui est ensuite emmené à l'hôpital. Dans l'attente de la décision de la commission, le XIII Catalan décide de menacer qu'en cas de suspension d'un de leurs joueurs, le club boycotterait la finale du Championnat de France. Ainsi la Fédération se trouve cette même semaine en guerre intestine autour de son équipe de France avec la démission dans la semaine précédant la finale de ses cinq sélectionneurs. Ces derniers préparent la tournée en Australie et décident de ne pas convoquer le joueur catalan Alain Touchagues, celui-ci ne joue pas alors avec son club qui l'a mis au ban sur fond de désaccords. La fédération décide alors par son comité directeur d'imposer la sélection du botteur catalan. Par la voix du Président de la Fédération René Mauries, celui-ci dénonce la main mise de sélectionneurs, issus de la même zone géographique, et explique les absences de joueurs de premier plan non issus de cette même zone. En réponse, les sélectionneurs décident de démissionner.
La Fédération décide alors tardivement de suspendre jusqu'à nouvel ordre Bernard Guasch, Jean-Jacques Cologni ainsi que le directeur sportif du XIII Catalan José Guasch. Les deux joueurs ne pouvant disputer alors la finale. Le président du XIII Catalan, M. Finck, décide alors de menacer le retrait de ses équipes junior et senior des finales qui doivent se disputer. De ce fait, la fédération, par sa commission de discipline, finit par céder la samedi soir la veille de la finale, et après de nouvelles auditions des dirigeants et des joueurs catalans concernés décide de requalifier les joueurs pour la finale et de sursoir à statuer la décision de suspension.
Avant la rencontre, l'arbitre de cette finale, Guy Cattaneo, désire de son côté se porter solidaire de ses homologues trop souvent et donne le coup d'envoi avec cinq minutes de retard. Après trois minutes de jeu, les joueurs de Villeneuve, Hermet et Roosebrouck, se retrouvent eu sol et sont blessés. Par solidarité et sans attendre les décisions du médecin, de l'arbitre et du délégué, le club de Villeneuve, par l'intermédiaire de son entraîneur Raymond Gruppi, décide alors d'interrompre le match et de se retirer sous le regard médusé des spectateurs présents. La finale ne va pas à son terme.
A l'issue de ce match, le président de la Fédération française de jeu à XIII, René Mauries, en poste depuis 1972, remet sa démission à effet immédiat. Le , la commission de discipline décide d'interdire aux deux clubs leur participation à la prochaine édition de la Coupe de France, d'interdire au XIII Catalan de prendre part à la finale de la Coupe de France 1981 qui se déroule le week-end suivant et de donner match perdu aux équipes.
Malgré cette tempête au sein du mouvement treiziste français, les joueurs de Villeneuve et du XIII Catalan, à savoir Grésèque, Hermet, Roosebrouck, Laforgue, Maccali, Chantal, Fourquet, Delaunay et Zalduendo, convoqués en équipe de France dans le cadre de la préparation à la tournée en Australie répondent tous présents le jeudi , tous réunis à Toulouse.
↑Louis Bonnery, Le rugby à XIII le plus français du monde, Palmarès du Championnat de France, Limoux, Cano&Franck, , 489 p. (ASINB000X3Z932), p. 390
↑ abc et dAndré Passamar, L'encyclopédie de Treize Magazine, Championnat, Toulouse, Sud-Ouest Presse impression, 2ème trimestre 1984, 169 p. (ASINB0014I5GK6), p. 34
↑Aimé Mouret, Le Who's who du rugby à XIII, Télévision, Toulouse, Éditions de L'Ixcéa, , 291 p. (ISBN978-2-84918-118-8), p. 252
« Ce n'est qu'à partir d'une certaine finale de 1981, que le rugby à XIII a quasiment été exclu de la petite lucarne. Pourtant lors de cette finale [...] il n'y pas eu de blessés et encore moins mort d'homme ? Ce qui ne fut pas le cas en 1931 où lors de la finale qui opposait à XV Agen à Quillan, un joueur d'Agen, un certain Mourrut, y laissa la vie »
Bibliographie
Cette bibliographie présente quelques ouvrages de référence. Ceux utilisés pour la rédaction de cet article sont suivis du symbole .
Ouvrages généraux
(fr) Louis Bonnery, Le rugby à XIII, le plus français du monde, Cano et Franck,