Il était l'un des sept châteaux, avec Le Donjon, Montconon, Montdésir, Montpon, Montvuagnard et Pierrecharve, qui assuraient la défense d'Alby. Ces châteaux constituaient un système défensif permettant de contrôler le passage du torrent.
Situation
Les vestiges de Châteauvieux sont situés dans le département français de la Haute-Savoie sur la commune d'Alby-sur-Chéran, sur la rive droite du Chéran, qu'il domine, en face de celui du Donjon.
Histoire
Dès le haut Moyen Âge, le site fut fortifié. Les Burgondes, sur les deux collines entre lesquelles coule le Chéran, y établirent des fortifications. Elles sont à l’origine des deux plus anciens châteaux d'Alby-sur-Chéran ; Donjon et Châteauvieux. Ils commandaient alors le passage à gué sur la rivière sur la route reliant Annecy à Chambéry.
En 1297, avec d'autres possessions, il fait partie de la garantie mise en place par Amédée II de Genève, sur une dot de 4 000livres promise à son fils Guillaume III lors de son union avec la fille d'Amédée V de Savoie, Agnès de Savoie.
En 1308, un nouveau traité de paix est organisé entre les maisons de Genève et de Savoie, le nouveau comte de Genève, Guillaume III se doit de reconnaître tenir en fief du comte Amédée V « les châteaux et juridictions de Charousse, Alby, Hauteville et La Corbière »[3].
Il est donné en fief le 3 février 1340[1], par ce dernier, à son frère nommé également Amédée, branche collatérale qui gardera Châteauvieux jusqu'en 1505[1]. À la mort du dernier de cette branche, il passe au neveu de celui-ci en la personne de Jean de Boringe. Son fils le vend en 1551[1] à Henry Pelard, maître auditeur à la chambre des comptes d'Annecy, son beau-frère.
À son tour le fils de ce dernier, aide de camp des ducs de Savoie, en hérite. La famille Pelard le conservera jusqu'en 1751[1]. À cette date, il est vendu à Claude Mareschal de Luciane et par mariage échoit à la famille Buttet. Il est acheté en 1770[1] par Paul Joseph Biord, frère de l'évêque Jean-Pierre Biord, et le lègue en 1792[1] à ses neveux.
Déclaré bien national, il est vendu à Humbert Roux qui le cède à la famille Blanchet.
Description
Il ne subsiste de Châteauvieux que des débris de la muraille[4].
Châtellenie d’Alby
Le château d’Alby est le siège d'une châtellenie, dit aussi mandement (mandamentum)[5]. Il s’agit plus particulièrement d’une châtellenie comtale, relevant directement du comte de Genève[6]. Dans le comté de Genève, le châtelain comtal est nommé par le comte et possède de nombreux pouvoirs[6],[7]. Avec l’intégration au comté de Savoie, à partir de 1401, celui-ci devient un « [officier], nommé pour une durée définie, révocable et amovible »[8],[9]. Il est chargé de la gestion de la châtellenie ou mandement, il perçoit les revenus fiscaux du domaine, et il s'occupe de l'entretien du château[10]. Le châtelain est parfois aidé par un receveur des comptes, qui rédige « au net [...] le rapport annuellement rendu par le châtelain ou son lieutenant »[11].
Châtelains d’Alby du XIVe au XVIIe siècle sont[12],[13]
20 juillet 1325-19 juin 1326 : Jean de Candie, châtelain et receveur ;
3 septembre 1326-5 juillet 1335 : Rolet de La Rochette ;
21 juin 1336-13 novembre 1336 : Guigues de La Chaîne ;
10 février 1337-25 mai 1338 : Jacquet de Clermont ;
25 mai 1338-10 novembre 1341 : Jacquemet de Clermont ;
10 novembre 1341-15 janvier 1342 : Jacquet de Clermont ;
Nicolas Payraud, « Châteaux, espace et société en Dauphiné et en Savoie du milieu du XIIIe siècle à la fin du XVe siècle », HAL - Archives ouvertes, no tel-00998263, , p. 3.4. La châtellenie de Sallanches (lire en ligne [PDF]) extrait de sa Thèse de doctorat d'Histoire dirigée par Étienne Hubert, Université Lumière-Lyon-II (lire en ligne).
Georges Chapier, Châteaux Savoyards : Faucigny, Chablais, Tarentaise, Maurienne, Savoie propre, Genevois, Éditions La Découvrance, coll. « L'amateur Averti », , 410 p. (ISBN978-2-84265-326-2), p. 383.
↑Payraud 2009, p. Annexe 8 : liste des ensembles fortifiés intégrés au corpus.
↑ a et bPierre Duparc, Le comté de Genève, IXe – XVe siècle, t. XXXIX, Genève, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, coll. « Mémoires et Documents » (réimpr. 1978) (1re éd. 1955), 616 p. (lire en ligne), p. 415.
↑Pierre Duparc, Le comté de Genève, IXe – XVe siècle, t. XXXIX, Genève, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, coll. « Mémoires et Documents » (réimpr. 1978) (1re éd. 1955), 616 p. (lire en ligne), p. 413-414.
↑Nicolas Carrier, « Une justice pour rétablir la « concorde » : la justice de composition dans la Savoie de la fin du Moyen Âge (fin XIIIe -début XVIe siècle) », dans Dominique Barthélemy, Nicolas Offenstadt, Le règlement des conflits au Moyen Âge. Actes du XXXIe Congrès de la SHMESP (Angers, 2000), Paris, Publications de la Sorbonne, , 391 p. (ISBN978-2-85944-438-9), p. 237-257.
↑Alessandro Barbero, « Les châtelains des comtes, puis ducs de Savoie en vallée d'Aoste (XIIIe – XVIe siècle) », dans Guido Castelnuovo, Olivier Mattéoni, « De part et d'autre des Alpes » : les châtelains des princes à la fin du moyen âge : actes de la table ronde de Chambéry, 11 et 12 octobre 2001, , 266 p. (lire en ligne).
↑Payraud 2009, p. 671-682, Annexe 11 : liste des châtelains recensés dans le cadre de cette étude.
↑Laurent Perrillat, L'apanage de Genevois aux XVIe et XVIIe siècles : pouvoirs, institutions, société, vol. 113, t. 2, Académie salésienne, , 1070 p. (lire en ligne), « Annexe n°4 - Listes des châtelains et fermiers de châtellenies de l'apanage aux XVIe et XVIIe siècles », p. 939-940, « Faucigny ».