L'allée rectiligne qui mène aux grilles d'entrée donne sur la rue du Château, qu'emprunte la route départementale 16 en direction de Chambois.
Historique
Le vieux manoir
Le Bourg Barquet, aujourd'hui le Bourg-Saint-Léonard, est un plein fief de haubert dont les du Barquet sont les seigneurs : Jean en 1512, François en 1566, Jacques en 1699[1]. Le dernier, Louis du Barquet du Bourg, sans enfant, donne le domaine de cinq cents hectares, essentiellement forestiers, le manoir seigneurial avec douves du XVIe siècle[2] et ses deux chapelles dédiées à Notre-Dame et saint Nicolas à sa nièce Suzanne Jeanne Françoise de Vassy épouse de Bruno Emmanuel Marie Esprit, seigneur et marquis de Vassy qui le vend avec tout son mobilier, ses tapisseries, ses fermes et un vaste domaine forestier pour 106 000 livres, le par devant Me Bouron notaire à Paris à Jules-David Cromot. Dès lors, il accola à son patronyme le nom de “du Bourg”. Le Bourg a été élevé en baronnie en pour le nouveau seigneur. Mais le manoir à la mode antique avec de hautes cheminées ne convient plus à la fortune du nouveau propriétaire qui le fait raser, ainsi que l'église[3] et les maisons du village qu'il fait reconstruire à ses frais. La nouvelle église paroissiale Saint-Léonard est de 1768[4],[5].
L'ancienne église fait place à l'orangerie, le manoir aux écuries et le village est remplacé par des pelouses et des bosquets. Une partie du domaine est entouré de murs, un vaste bassin, bordé des tilleuls et orné de statues est creusé, l'eau amenée de la fontaine du prieuré. Le château est un bon exemple du style classique de la fin du règne de Louis XV, situé au fond d'un jardin à la française. L'intérieur est garni du mobilier, des boiseries et des tapisseries provenant de l'ancien manoir[9].
Le domaine
En 1879, le domaine est composé de : château, orangerie, écuries, logements du concierge, du garde, du jardinier et de l'exploitation, le parc du Bourg clos de murs de 64 hectares, un corps de ferme, le bois de Fougy de 160 hectares, le bois des 450 arpents sur Silly-en-Gouffern de 239 hectares et de terres labourables pour une surface totale de 470 hectares[10].
Maxime de Cromot du Bourg ayant recouvré le château en 1814, le domaine est vendu à Pierre Alfred de Tamisier (1824), puis Jacques Louis Georges de Joussineau comte de Tourdonnet, Prosper de Chasseloup-Laubat, ministre de la Marine et des Colonies († 1879), Jules Gustave Isidore de Forceville, Constant de Forceville qui crée en 1893 la laiterie et fromagerie industrielle dirigée dès 1895 par la famille Lavalou[13]. Enfin, madame Henriette de Forceville fait don du domaine au jour de sa mort le à la commune du Bourg-Saint-Léonard sous conditions : création d'un musée, ouvrir le château à la visite et à des œuvres sociales ou religieuses.
Collection
Les œuvres du peintre flamand Frans Snyders[14] (1579-1657) décorent pour partie les murs du grand salon, où l'on trouve aussi un autoportrait de Joseph Ducreux[15].
Une frise de chinoiseries inspirée du peintre animaliste Christophe Huet[16] (1700-1759) décore le boudoir chinois[17]. D'autres fresques du même genre décorent les corniches des plafonds.
Robert du Mesnil du Buisson a décrit par le détail les collections exposées en 1948[18], soit six ans avant la mort de Mme de Forceville.
Protection
Le château, les bâtiments des écuries, le bâtiment de l'orangerie, le bâtiment des jardiniers, le bâtiment du concierge, le jardin, y compris l'esplanade en dehors de la grille d'entrée et la terrasse au nord du château sont classés au titre des monuments historiques par arrêté du [14] qui a conservé son mobilier, ses tapisseries et ses décors inscrits au titre objets par arrêté du .
Iconographie
L'architecte Pierre Paquet réalise du château et de ses intérieurs une série de clichés non datés sur plaque de verre en noir et blanc[19].
Voir aussi
Bibliographie
Jean-Louis Baritou, Chevotet, Contant, Chaussard : un cabinet d'architectes au Siècle des lumières, Paris, Délégation à l'Action Artistique de la Ville de Paris, coll. « La Manufacture », , 249 p. (ISBN2-904638-98-9, présentation en ligne).
A. Chollet, « Le Bourg Saint-Léonard -- Fougy », Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne, vol. 27, , p. 583-605 (lire en ligne).
Abbé Gatry, « Le Bourg Saint-Léonard et ses seigneurs », Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne, vol. 21, , p. 282-290 (lire en ligne).
Aline Lemonnier-Mercier: Le château du Bourg-Saint-Léonard, communication au congrès des sociétés historiques et archéologiques de Normandie, Annales de Normandie, 2004.
Christophe Morin et Aline Lemonnier-Mercier, Le château de Bourg-Saint-Léonard, vol. no 4, p. 18-21 - no 5, p. 7-13, coll. « Le Pays d'Auge », 2005 55e année (présentation en ligne).
Henriette de Forceville, Le Bourg-St-Léonard : par Mme de Forceville, illustré par Maurice O'Neill, Argentan, Impr. Langlois, , 40 p. (ISBN9782307283539, lire en ligne).
↑Tandis que du Mesnil du Buisson en 1968 fait l'hypothèse d'un arpenteur du nom de Gervais Delaprise comme architecte du château, op. cit., p. 207. Or le nom de l'arpenteur figure uniquement sur le plan du parc de Fougy.
↑Détail de tous les objets sur la base Mérimée : Le Bourg-Saint-Léonard, 77 articles.