Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le château de Candie ne se situait pas à Saint Simon mais bien à Lafourguette depuis 1848 date du démembrement de Lafourguette sur Saint Simon par Paul-Thérèse-David d'Astros, archevêque de Toulouse.
Histoire
Moyen Âge et période moderne
Au XIIIe siècle, la seigneurie de Saint-Simon est un vaste domaine de 500 arpents – environ 2,84 km² – qui s'étend à la fois sur les territoires de Toulouse, Portet-sur-Garonne et Cugnaux[2]. Il est entre les mains de la famille Ysalguier, une puissante famille de marchands toulousains, qui sont aussi seigneurs d'Auterive, Castelnau-d'Estrétefonds, Clermont-le-Fort et Fourquevaux, dont plusieurs membres sont capitouls entre la fin du XIIIe et le XVIe siècle, qui l'ont probablement reçu des Falgar, autre importante famille de capitouls toulousains, seigneurs de Venerque et de Miremont[3]. Ils y possèdent en particulier le droit de haute justice[4]. Le château de Saint-Simon est alors une vaste bâtisse carrée, dont les murs nus sont percés de meurtrières, et entourée de fossés mis en eau grâce à la proximité du ruisseau du Roussimort[5]. On trouve également, près du château, une église, qui dessert les habitants de Saint-Simon et des alentours[6].
Le , Adhémar Ysalguier vend le domaine et le château de Saint-Simon à Jean Laysani, notaire toulousain. En 1540, l'ensemble passe à Mariet d'Angilbaut de Chabanès, conseiller au parlement. Par la suite, au XVIIe siècle, la seigneurie est divisée entre les familles Caulet, Delpech et Mariotte[7]. Au milieu du XVIIIe siècle, elles sont réunies par Jean-François-Marie Candie, trésorier général de France, qui s'occupe de façon active de la valorisation et du développement agricole de son domaine[8]. En 1779, lorsque l'archevêque de Toulouse, Étienne-Charles de Loménie de Brienne, décide le déplacement de l'église au cœur du village de Saint-Simon (actuelle église Saint-Simon, no 1 place de l'Église-Saint-Simon), Jean-François-Marie Candie refuse d'abord de dépouiller l'église du château de ses vases, de ses cloches et de ses tableaux, avant de céder en 1782[9].
Époque contemporaine
La Révolution française, si elle supprime les droits seigneuriaux, n'enlève pas le château de Saint-Simon à la famille de Candie. En 1796, François de Candie fait même l'acquisition de l'ancienne église paroissiale, devenue bien national[10]. Au début du XIXe siècle, le domaine de Candie est encore considérable : il compte alors des champs, des jardins, des vignes, des prés, une oseraie, un vivier, des bois[11]. Il se transmet à Jean-Théodore Candie (1785-), commandant d'artillerie, puis à Guillaume-Camille-Alfred Candie de Saint-Simon (1823-1895). À sa mort, à la fin du XIXe siècle, le château passe à Mme Bary, résidant à Carcassonne, puis, avant la Seconde Guerre mondiale, à son fils, Jean-Louis-Eugène BaryErreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref>, en plus de divers chercheurs en archéologie de l'université Jean-Jaurès[12], et études d'architecture médiévale par des universités locales ont mis en place un programme de restauration et de préservation, programme sous la supervision de la mairie de Toulouse.
Habituellement le château est fermé au public, le domaine de Candie participe à la journée du réseau "Bienvenue à la ferme" et ouvre le dimanche . Actuellement, le programme de visites est rattaché à l'événement "Journée portes ouvertes": au château de Candie, ce programme apporte dégustations de vins de la région et de produits locaux, visite du parc et du château sont au programme de cette 5e journée portes ouvertes des Journées européennes du patrimoine[13].
Liste des seigneurs
Les Laysani
La seigneurie et le château furent vendus le à la famille Laysani.
Jean Laysani, seigneur de Saint-Simon, et notaire de Toulouse.
Les Chabanès
Vers 1540, le domaine est acquis par la famille d'Angilbaut de Chabanès dit Chabanès[14].
Mariet d'Angilbaut de Chabanès, seigneur de Saint-Simon et conseiller au Parlement de Toulouse.
Les Candie
Durant la période allant du XVIIe au XIXe siècle, les seigneurie et château sont devenus la propriété de la famille de Candie, le château prenant désormais le nom de Candie. Avant cette période, la seigneurie était divisée en trois domaines, mais réunies de nouveau par les de Candie[15].
Jean-Baptiste de Candie, un riche négociant, payeur des gages du parlement, qui acquiert une partie du domaine en 1729, plus qu'en 1734 son fils Stéphan de Candie a été marié Thérèse Simon dit Madame Simon qui apporta en dot d'autres domaines et des terres dans le Lauragais, et l’agrandit par des achats successifs en 1750 et 1751, reformant une partie de la seigneurie de Saint-Simon divisée depuis le XVIIe siècle, il a acheté pas à pas tous les territoires environnants du château, jusqu'à obtenir la valeur de territoire équivalente pour l'obtention de son titre sous cession de la couronne française et il est devenu seigneur de Saint-Simon[16].
Jean-François-Marie de Candie, seigneur de Saint-Simon et trésorier général du roi de France à Toulouse. La famille de Candie a commencé à produire du vin[17] ainsi que promouvoir les services à l'église et la chapelle[18] du château. Grâce à son père, il est dit fortuné, de par ses possessions à Saint-Simon et de par sa fortune très brillante, il a fortifié la famille pour que l'église catholique celui des Bénédictins obtienne une pétition en faveur de l'octroi de la catégorie de baronnie à Saint-Simon, sa quête ne fut pas accomplie tant que la construction d'une nouvelle église ne fut pas prévue, même si le titre ne fut pas acquis jusqu'à nouvel investissement. Le , après accord des paroissiens de Saint-Simon, le conseil de ville approuve les plans et devis de l’église[19], du presbytère et du cimetière dressés par l’ingénieur de la Ville Étienne Carcenac et ordonne leur exécution[20], rendue effective par l’ordonnance des États de Languedoc du [21]. Jusqu'en 1787, date à laquelle il obtint un nouveau titre de prairie, baron de Villenouvelle-Les-Saint-Simon[22], créé et accordé par la généralité de Toulouse. La seigneurie a été érigée en seigneurie, et la famille a obtenu le titre de baron[23][réf. à confirmer] de Villenouvelle-Les-Saint-Simon par la généralité de Toulouse et la cour royale des comtes de Toulouse, et le droit de la production de céréales et de appellation vin du Pays du Comté Tolosan.
le baron Jean-Théodore de Candie Saint-Simon, seigneur de Saint-Simon (1801/1855)[24], en 1818 épouse Emma de Martin d’Ayguesvives d’où 4 enfants :
Alphonse de Candie Saint-Simon, seigneur de Saint-Simon (-1831), épouse Philippe de Geyde
le baron Guillaume-Alfred de Candie de Saint-Simon, seigneur de Saint-Simon (1823-1895), épouse en 1854 Anita d’Espouy, d’où 2 enfants : Amélie de Candie Saint-Simon religieuse réparatrice a Toulouse, et Pauline de Candie Saint-Simon, dame de Saint-Simon (1859/1897), épouse en 1881 Gabriel de Blay de Gaïx d’où 5 enfants; leur fils aîné était Guillaume de Blay de Gaïx (1891/1965), épouse Marielle de Fournas d’où 4 enfants : Alain, Christian, Jacqueline (B.Botreau), Nicole
Amélie de Candie de Saint-Simon, baronesse de Candie Saint-Simon (1807-1880), épouse le baron Eloi de Bellissen
Pauline de Candie de Saint-Simon, baronesse de Candie Saint-Simon et marquise de Bon (-1880), épouse le marquis Félix de Bon d’où 2 enfants : Henri le Bon de Candie, marquis de Bon (-1889), épouse Anne de Castillon-Saint-Victor d’où 3 fils; et leur fille la marquise Etiennette de Bon, épouse le Marquis de Pompignan[Lequel ?].
Le dernier des Candie à posséder Saint-Simon-le-Vieux fut le comte et diplomate Guillaume-Alfred-Marie-François de Candie Saint-Simon (1823-1895) dit le baron Guillaume-Alfred, fils de Jean-Théodore de Candie Saint-Simon[24], baron de Candie Saint-Simon, et Emma de Martin d'Ayguesvives, mais le titre de baron de Candie Saint-Simon est resté dans la famille et il a été accordé à la famille transmise le long de leur fils aîné Alphonse de Candie Saint-Simon d'Ayguesvives (1819-), qui passe le domaine de Candie à la fin du XIXe siècle à la veuve de François Bary et ensuite à son fils Louis-Eugène de Bary.
Louis-Eugène de Bary, seigneur de Saint-Simon, il a été le dernier seigneur féodal de Saint-Simon.
Description
Ce bâtiment carré était flanqué au nord-est par une tour carrée. Les autres angles de la forteresse supportaient des échauguettes de défense dont celle placée au sud-ouest disparue aujourd'hui. La porte de la façade principale, au sud, présente une porte ogivale à double rouleau de briques et pourrait remonter au moins au XIIIe siècle. Sa clef de pierre présente un relief martelé. À l'intérieur de la cour centrale, le mur sud conserve des traces de fenêtres d'époque gothique. La porte d'entrée s'ouvre sur un vestibule carré voûté de croisées d'ogives dont les nervures retombent sur des culots sculptés de têtes de femmes. Le château est bordé au sud et à l'est de douves remplies d'eau.
Outre son terroir, le domaine de Candie conserve des bâtiments dont l'origine remonte pour certains au Moyen Âge, la chapelle, vignobles, diverses structures médiévales telles que des moulins à vent, des sites aquatiques et des espaces verts.
Protection
En 2001, le château de Candie est inscrit au titre des monuments historiques[1]. La municipalité de Toulouse est en effet propriétaire du Château et Domaine de Candie, au Sud-Ouest de la ville. C'est le seul château fort toulousain, en briques, avec un parc de 12 hectares et un plan d'eau. Le domaine comprend également 273 hectares dévolus aux grandes cultures, bientôt entièrement biologiques. Quant au vignes, elles s'étendent sur 25 hectares, exploitées par la Régie Agricole de la ville[25], produisent 30 000 bouteilles de vin[26].
↑dom Claude de Vic, dom Joseph Vaissette, Histoire générale de Languedoc, Généalogie : famille d'Angilbaut de Chabanès, édition révisée 2016 France[réf. incomplète]
↑Julien Foltran (dir.), et alii, Contribution à l’étude et à la valorisation du patrimoine médiéval de Toulouse : le château de Candie, documents d’exercices, Université Toulouse 2-Le Mirail, juin 2013, 88 p., p.[Combien ?] (version numérique sur le site Urban-Hist des archives municipales de Toulouse).
↑Les seigneurs de Saint-Simon, Jean-Baptiste de Candie, Dénombrement devant la chambre des comptes de Montpellier 15 novembre 1786, cité par A. Selves, op. cit., p. 30.
↑Archives de la Mairie de Toulouse, FÊTE DES VENDANGES AU DOMAINE DE CANDIE, France 2018 (version numérique).
↑AMT, DD 326, Extraits des délibérations du conseil de ville de Saint-Simon, 20 décembre 1777.
↑ADHG, 1 C 481, 7 août 1786 Requête des capitouls et du syndic de la ville de Toulouse auprès de l’intendant de la province du Languedoc. Le conflit entre les consuls de Villenouvelle-Les-Saint-Simon dure au moins jusqu’en 1787.
↑AMT, DD 326, Observations sur l’instance pendante devant M. l’intendant entre les capitouls et syndic de la ville de Toulouse et les consuls et la communauté et le baron de Villenouvelle les Saint-Simon. Mémoire pour M. Candie, seigneur de Saint-Simon, baron de Villenouvelle-Les-Saint-Simon, trésorier de France en la généralité de Toulouse, contre les syndics du capitoulat de la ville de Toulouse et contre les consuls de Portet, 1781, cité par l’abbé Aragon, op.cit., p. 71-72.
↑Archives de la ville de Toulouse auprès de l’intendant de la province du Languedoc, mémoires des conflicts du baron de Villenouvelle-Les-Saint-Simon, 1787 Toulouse, France.
↑ a et bArchives de Château de Fonbeauzard, inventaire complet de l'hôtel d'Ayguesvives, branche des de Candie Saint-Simon de Martin d'Ayguesvives, Place Mage, Toulouse, 1918 France.