En 1939, Guitry en fit une version sonorisée, avec commentaire. Dans cette version, il ajoute les plans de son père Lucien Guitry qui ne figuraient pas dans la version de 1915[4], accompagnés également d'un commentaire[5]. Il y précise, concernant les artistes qu'il a filmés : « un seul sur douze est encore vivant[1] » (André Antoine). La première présentation a lieu au théâtre de la Madeleine en novembre 1939, puis en quatre parties entre décembre 1939 et janvier 1940[6].
La version finale remaniée, en 1952, dure 44 minutes, avec des plans de Guitry dans son bureau, qui présente et qui commente, tournés par Frédéric Rossif[7]. Elle est diffusée à la télévision le 30 décembre 1952[8].
Fiche technique
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Commentaires
En 1915, Guitry réalise ce court-métrage en réaction à une proclamation des intellectuels allemands exaltant la culture germanique. Il prend soin de noter tout ce que disent les prestigieux intervenants, et le répète mot pour mot lors des diffusions qu'il donne. Guitry inventait presque ce qui allait devenir la post-synchronisation et le doublage. Coup de maître dans un cinéma encore muet, et amusant paradoxe pour un homme qui a longtemps privilégié le théâtre, et qui lui a consacré une grande part de sa vie.
En 1952, « le commentaire réécrit les images de 1915. Guitry affirme ainsi sa méfiance pour une image seule, qui ne saurait être une image juste... Ceux de chez nous est ainsi un film à double détente. C'est 1952 qui justifie le coup de génie de 1915 et en fait un film, au lieu d'un « pur » document d'archives », selon Bernard Eisenschitz[9].
Bibliographie
En 1993, dans le recueil posthume de textes de Sacha Guitry, Cinquante ans d'occupations, Presse de la Cité, (et réédité aux éditions Omnibus en 2018), les textes des deux commentaires sont entièrement retranscrits[10] : Ceux de chez nous[11] et celui sur son père Lucien Guitry[5].
↑« Ambroise Vollard, qui assista à la prise de vues, indique dans En écoutant Cézanne, Degas, Renoir que c'est Claude Renoir, alors âgé de quatorze ans, qui se tient derrière son père à l'écran, et non Jean Renoir (alors âgé de vingt et un ans), comme le dira Sacha. Mobilisé, Jean Renoir a été gravement blessé à la jambe dans les Vosges le 17 avril 1915. Dans l'hypothèse très vraisemblable d'un tournage intervenu entre juin et octobre 1915, Jean, même en permission, aurait été à peine en mesure de rester debout. » Catalogue Sacha Guitry, Une vie d'artiste, sous la direction de Noëlle Giret et Noël Herpe, Gallimard, 2007, p. 61, n. 22