Projeté en 1938 pour y regrouper les essais de prototypes des nouvelles sociétés aéronautiques de France, le terrain est utilisé de 1940 à 1944 par la Luftwaffe, l'armée de l'air allemande. À cette époque, des bombardiers opérant vers l'Angleterre y sont stationnés. Cette vocation fait alors de cette base aérienne une cible privilégiée des bombardiers alliés.
Le 25 juin 1944, une formation de Consolidated B-24 Liberator américains passe sur la base sous le feu de la Flak. Un B-24, atteint par un obus anti-aérien, tente un atterrissage forcé entre la Ferme des Noues (à Vert-le-Grand) et la piste. Six membres de l'équipage périssent dans l'écrasement de l'appareil, tandis que quatre survivent et sont faits prisonniers. L'évènement est commémoré par une stèle érigée sur place en 2017 par une association américaine d'anciens combattants.
Le centre d'essais ouvre officiellement le . Il dispose rapidement d'infrastructures innovantes pour l'époque : une piste de plus de 3 km de long, et de 100 mètres de large, avec une section inondable à la demande. Construite en 1949, cette piste est alors la plus longue d'Europe. Le centre d'essais en vol (CEV) dispose en même temps d'une implantation sur la base aérienne d'Istres, et à partir de 1949 d'une antenne sur la base de Cazaux pour tester les armements embarqués et leur largage, puis celui des missiles. Il a également des antennes en Algérie, à Hammaguir et à Colomb-Béchar (tirs de fusées).
Le CEV intègre rapidement les aspects études et essais de prototypes d'avions militaires et de leurs équipements, les essais de parachutes et de parachutage, ceux des premiers sièges éjectables, les effets médico-physiologiques sur les pilotes, les équipements radio et de radionavigation, les radars embarqués, les armements, etc. On y réalise aussi les essais en vol des hélicoptères. En 1950, le CEV emploie 46 pilotes dont 21 spécialement brevetés pilotes d'essais, 22 pilotes « non spécialisés » et trois moniteurs de l'école de formation du personnel navigant d'essais et de réception (EPNER)[1].
Jacques Collombet, le 12 avril 1950, pilote non spécialisé, pilote de la section armement, et adjoint du directeur de cette section, jusqu'en 1954, puis de nouveau quelques années plus tard, après être passé à l'état-major des Forces armées françaises.
Claude Dellys, pilote d'essais, brevet no 104, premier vol le 13 mars 1947, mort en mission de convoyage le 21 février 1952.