Castelbiague est une commune rurale qui compte 243 habitants en 2022, après avoir connu un pic de population de 573 habitants en 1836. Ses habitants sont appelés les Castelbiaguais ou Castelbiaguaises.
Le Rucan, d'une longueur totale de 12,1 km, prend sa source dans la commune d'Aspet et s'écoule vers le nord puis se réoriente vers l'est. Il se jette dans l'Arbas sur le territoire communal, après avoir traversé 4 communes[10].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 954 mm, avec 9,5 jours de précipitations en janvier et 7 jours en juillet[11]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Palaminy à 22 km à vol d'oiseau[13], est de 13,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 715,2 mm[14],[15]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[16].
Milieux naturels et biodiversité
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Deux ZNIEFF de type 1[Note 2] sont recensées sur la commune[17] :
les « bois entre Saleich et Mane » (882 ha), couvrant 6 communes du département[18] et
les « ruisseaux de l'Arbas et de Rieuaris » (64 ha), couvrant 9 communes du département[19]
et une ZNIEFF de type 2[Note 3],[17] :
le « massif de l'Arbas » (27 233 ha), couvrant 45 communes dont 24 dans l'Ariège et 21 dans la Haute-Garonne[20].
Urbanisme
Typologie
Au , Castelbiague est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 2].
Elle est située hors unité urbaine[I 1] et hors attraction des villes[I 3],[I 4].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (66,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (66,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones agricoles hétérogènes (39,9 %), forêts (33,9 %), prairies (26,2 %)[21]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment le Rucan. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1999 et 2009[24],[22].
Un plan départemental de protection des forêts contre les incendies a été approuvé par arrêté préfectoral du 25 septembre 2006. Castelbiague est exposée au risque de feu de forêt du fait de la présence sur son territoire des massifs des piémonts des Pyrénées et des Pyrénées. Il est ainsi défendu aux propriétaires de la commune et à leurs ayants droit de porter ou d’allumer du feu dans l'intérieur et à une distance de 200 mètres des bois, forêts, plantations, reboisements ainsi que des landes. L’écobuage est également interdit, ainsi que les feux de type méchouis et barbecues, à l’exception de ceux prévus dans des installations fixes (non situées sous couvert d'arbres) constituant une dépendance d'habitation[25],[26]
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 72,2 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (88,8 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 137 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 133 sont en aléa moyen ou fort, soit 97 %, à comparer aux 98 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[27],[Carte 3].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[28].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989 et par des mouvements de terrain en 1999[22].
Les auteurs de l'histoire générale du Languedoc qui fait autorité et qui ont transcrit en français cet acte latin[29] ont désigné ce Bernard d'Aspet "seigneur de Castrasset" n'ayant pas trouvé à quoi correspondait ce Castro Aceto et ont été repris par les auteurs qui les ont suivis, à l'exception de l'abbé Corraze, mais il n'y a aucun Castrasset en Comminges et en particulier dans la baronnie d'Aspet.
Il s'agit de Castelbiague qui s'appelait dans de nombreux textes avant le début du XVIIe siècle "Castro Aceto" en latin et "Castet Vinaigre" ou Castet Vinagre" dans les actes notariés, ce qui signifie normalement ville fortifiée ou château où le vin est aigre. Les et 10 aout 1606[30] deux actes sont passés au château de Moncaup à Castet Vinaigre par Dupuy notaire d'Aspet.
L'appellation évolue en Castet Viague ou Castet Biague dont la prononciation locale est quasi identique, la déformation ayant du être tacitement agréée par la population pour oublier cette image dévalorisante de vin aigre. La traduction en occitan de vinaigre donnerait vinagre. Cette déformation ne s'explique pas, elle se constate.
Castelbiague sonnant sans doute moins populaire (à l'époque on ne désignait pas les parler locaux par le terme occitan mais par l'appellation "langue vulgaire" qui n'avait rien de péjoratif) et plus français que Castet Biague a été retenu par toutes les administrations et le notariat dans le courant du XVIIe siècle.
Certains ont cru pouvoir avancer une autre explication toponymique : Castelbiague = Castel via aqua qui signifierait le château à côté de l'eau. L'onomastique ne semble pas pouvoir donner une trajectoire acceptable qui conduirait à Castelbiague, de plus ce serait méconnaître les textes anciens du XVIe siècle et auparavant qui font tous état de Castro Aceto et Castet Vinaigre.
Le célèbre pouillé commingeois de 1387 cite parmi les cures de l'archiprêtré de Salies "de Castro-Aceto de Castanheda et de Francocasale" désignant ainsi Castelbiague 31160, Castagnède 31260 et Francazal 31260[31].
Le cadastre de 1664 des archives communales est intitulé "Cadastre de Castet Viague"[32].
Histoire
Du Moyen Âge jusqu'au XVIe siècle, les barons d'Aspet sont les seuls seigneurs de Castelbiague. La famille de SARRIEU installée précédemment à Izaut-de-l'Hôtel va en prendre possession dès le début du XVIIe siècle.
Le [30] est passé au château de Moncaup à Castelbiague le contrat de mariage du fils aîné de Jean de Sarrieu, d'Izaut-de-l'Hôtel, et Constance de Fauré mariés le [33] à Sengouagnet ; Géraud est âgé tout au plus de 15 ans et est conjoint par contrat avec Géraude de Qué, fille unique et héritière de feu François de Qué, seigneur de Moncaup très gros propriétaire à Castelbiague et Marguerite Dupac. L'épousée est au plus âgée de 7 ans, ses parents s'étant mariés le [34]. Ce contrat ne sera insinué au parlement de Toulouse qu'en 1607, date vraisemblable du mariage religieux. Marguerite Dupac veuve depuis longtemps bien qu'âgée au plus de 34 ans convole le en secondes noces avec Corbairan de Miglos seigneur de Luzenac au comté de Foix mais dès 1604 Jean de Sarrieu s'était installé au château de Castelbiague qu'il ne quittera plus. Géraude de Qué, elle, meurt peu après son mariage, entre janvier et , après avoir fait un testament en faveur de son mari le [35].
Jean de Sarrieu négocie alors avec la famille de Qué le [36] pour 15400 livres le rachat du château de Castelbiague avec 4 métairies et le moulin à 2 meules sur Larriuet. Les droits seigneuriaux de lods et ventes sur cette acquisition sont alors payés le [37] par les Sarrieu au représentant de Marguerite de Villemur St Paul qui possède la baronnie de Montastruc dont Castelbiague dépend.
Le [38] Jean d'Ustou seigneur de Montgaillard, Couret et autres lieux vend à Jean et Géraud de Sarrieu père et fils, qui ont vendu entretemps leurs biens d'Izaut de l'Hôtel, la moitié de la seigneurie de Castelbiague avec la moitié des droits de justice haute, moyenne et basse et divers droits à Montastruc.
En , Louis XIII décide la vente par engagement de la baronnie d'Aspet. Le , Guy d'Encausse seigneur de Labastide près de Rieucazé, se rend acquéreur de Castelbiague qu'il cède à Guy de Sarrieu, sans doute l'autre moitié de la seigneurie. En 1667, par édit du mois d'avril, le roi Louis XIV ordonne le rachat des dix-huit paroisses engagées en 1642 et 1643, dont Castelbiague fait partie. Elles rentrèrent toutes dans le domaine royal, mais par la suite certaines furent vendues à nouveau dont Castelbiague le [39]. Pour 350 livres, la seigneurie passe donc définitivement entre les mains de la famille Sarrieu.
Les différents possesseurs seront :
Géraud, remarié le à Bertrande de Binos ; lui et son père décèderont de la peste en 1631.
Guy de Sarrieu, seigneur de Martres et Castelbiague, leur fils, épouse le Jeanne de Latour Lendorthe ;
François de Sarrieu, seigneur de Martres et Castelbiague, leur fils, épouse le à Mancioux Françoise de Vendomois ;
François de Sarrieu, seigneur de Martres et Castelbiague, leur fils, épouse le à Villarzel du Razès Catherine d'Hélie. La famille quitte alors Castelbiague pour s'installer au château de Martres-Tolosane ;
Louis François de Sarrieu, seigneur de Martres et Castelbiague, Villarzel etc., leur fils, épouse avec dispense de consanguinité du 3e au 4e degré accordée par le pape[40] Elisabeth de Portes de Pardaillan, fille d'un président du parlement de Toulouse et rend hommage pour Castelbiague au roi de France devant le parlement de Navarre en 1763[41]. Début 1767, il délègue ses pouvoirs seigneuriaux à Bertrand de Lafitte son beau-frère, idem en 1771 où il fait casser l'élection consulaire annuelle du au motif qu'il n'y avait pas de représentant élu du côté de la rivière où se trouve le château, Castelbiague étant coupée en deux par la rivière l'Arbas[42].
La seigneurie échoit en partage à Marie Antoinette de Sarrieu, sœur de Louis François et mariée avec Bertrand de Lafitte, elle en rend aussi hommage devant le parlement de Navarre en 1779[43] et la gardera jusqu'en 1789.
Au XVIIIe siècle la commune partage sa cure avec les localités de Castagnède et de Francazal.
Le village est coupé par l'Arbas, avec des maisons et des hameaux se dispersant sur les deux rives.
En 1816 les communes de Castelbiague et Francazal sont rattachées pour un temps à la mairie de Saleich, représentées respectivement par S. Bréteil et F. Couret.
Le cadastre de Castelbiague que l'on peut consulter ici "cadastre de 1664" a été élaboré de 1664 à 1671 par Jacques Gouioun, agent de la maîtrise de St Gaudens.
Il liste en 143 pages les nombreux propriétaires de la commune avec pour chacun une liste des immeubles et pièces de terre possédées avec toutes leurs confrontations permettant de les situer, la qualité de chaque pièce estimée sur le plan agricole qui est notée du 1er degré 6 fois plus taxé que le 6ème et dernier degré. Suit pour chacun de ces postes l'estimation de valeur de la parcelle en livre, sous et deniers qui servira à établir les impôts.
Un répertoire des 120 propriétaires ou chefs de famille recensés occupe les pages 5 à 9.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[46]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[47].
En 2022, la commune comptait 243 habitants[Note 4], en évolution de −5,08 % par rapport à 2016 (Haute-Garonne : +8,02 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 149 personnes, parmi lesquelles on compte 78,8 % d'actifs (65,1 % ayant un emploi et 13,7 % de chômeurs) et 21,2 % d'inactifs[Note 6],[I 7]. En 2018, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est supérieur à celui du département et de la France, alors qu'en 2008 la situation était inverse.
La commune est hors attraction des villes[Carte 4],[I 10]. Elle compte 25 emplois en 2018, contre 27 en 2013 et 30 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 102, soit un indicateur de concentration d'emploi de 24,9 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 59,4 %[I 11].
Sur ces 102 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 21 travaillent dans la commune, soit 21 % des habitants[I 12]. Pour se rendre au travail, 93 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 3 % les transports en commun, 1 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 3 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 13].
Activités hors agriculture
13 établissements[Note 7] sont implantés à Castelbiague au [I 14].
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 38,5 % du nombre total d'établissements de la commune (5 sur les 13 entreprises implantées à Castelbiague), contre 25,9 % au niveau départemental[I 15].
La commune est dans les « Pyrénées centrales », une petite région agricole occupant le sud du département de la Haute-Garonne, massif montagneux où s’étagent les vallées profondes, la forêt et les zones intermédiaires, les estives[56]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 9] sur la commune est l'élevage bovin, orientation mixte lait et viande[Carte 5]. Cinq exploitations agricoles ayant leur siège dans la commune sont dénombrées lors du recensement agricole de 2020[Note 10] (22 en 1988). La superficie agricole utilisée est de 295 ha[58],[Carte 6],[Carte 7].
L'église Saint-Sigismond (première moitié du XVIIe siècle)
Le moulin de Sarrieu, sur l'Arbas, à trois meules destiné à moudre le blé. Construction autorisée le par le sénéchal réformateur des forêts de la baronnie d'Aspet et fondé avant le [59] par Jean de Sarrieu.
Personnalités liées à la commune
Jacques Favino (1920-1999), luthier dont le fils Jean-Pierre a pris la succession.
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[57].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Histoire generale de languedoc par Dom Vic et Dom Vaissete, Tome 7 p.177, édition du Mège de 1844
↑ a et bArchives départementales de la Haute-Garonne B ins.12 fo790 Dupuy not. Aspet
↑Revue de Comminges tome IV 1888 3ème trimestre p.282
↑Archives communales de Castelbiague 1G1 Cadastre et livre terrier 1664-1671
↑Archives départementales de la Haute-Garonne 3E26384 Poummyers not Toulouse, acte du 28.05.1585. Le contrat de mariage insinué à Toulouse est du 30 juillet 1583.