Le cap Reinga (en maoriTe Rerenga Wairua)[1], est la pointe nord-ouest de la péninsule d'Aupouri, dans l'extrême nord de l'île du Nord de la Nouvelle-Zélande. Il est situé à plus de 100 km au nord du centre habité le plus proche, Kaitaia. Il y a une route bitumée menant jusqu'au cap[2]. Les véhicules tout-terrain peuvent atteindre le cap via Ninety Mile Beach et le ruisseau Te Paki.
Le nom du cap provient du mot maori « reinga », signifiant « les Enfers »[3]. Un autre nom maori pour le lieu est « Te Rerenga Wairua », signifiant « le lieu du grand saut de départ des esprits »[4]. Les deux font référence au fait que les Maori pensent que les âmes des morts vont au cap rejoindre l'Au-delà.
Depuis janvier 2007, le cap Reinga est sur une liste de lieux éligibles au patrimoine mondial de l'UNESCO[5]. Le cap est déjà une importante attraction touristique, avec plus de 120 000 visiteurs par an et environ 1 300 voitures arrivant par jour en été. Le nombre de visiteurs augmente de 5 % par an, et augmentera très probablement quand la construction de la route menant au cap sera terminée[1], posant le problème de la surfréquentation.
Géographie
Depuis le phare, il est possible de voir le courant de marée, les deux mers (mer de Tasman et océan Pacifique) en se joignant créant des eaux dangereuses. Les Maori appellent ce lieu le lieu de rencontre de « Te Moana-a-Rehua » (« la mer de Rehua ») avec « Te Tai-o-Whitirea » (« la mer de Whitirea »), Rehua et Whitirea étant homme et femme, respectivement[4].
Le cap est souvent considéré comme l'extrême nord de l'île du Nord, et donc du pays en général (hors îles subantarctiques). Toutefois, les falaises de Surville Cliffs à North Cape, à 30 km à l'est du cap Reinga, sont légèrement plus au nord, le North Cape étant considéré comme référence pour séparer la mer de Tasman à l'ouest et l'océan Pacifique à l'est[6].
Le cap Maria von Diemen(en), à l'ouest du cap Reinga, fut découvert par l'explorateur néerlandais Abel Tasman pendant son voyage de 1642 ; il a cru qu'il s'agissait de la pointe nord de l'île.
Mythologie
Selon la mythologie maori, les âmes des morts voyagent par le cap Reinga avant de partir vers l'au-delà, Hawaiki, en empruntant le « Te Ara Wairua », ou « chemin des esprits / des âmes »[2]. Au cap Reinga, ils quittent l'île du Nord en sautant d'un arbre Pohutukawa âgé de 800 ans[4],[7],[8]. Ils tournent brièvement pour regarder l'île du Nord une dernière fois à Three Kings Islands avant de rebrousser chemin.
Une source dans la colline, « Te Waiora-a-Tane » (« les eaux vivantes de Tane »), joue également un rôle important dans les cérémonies funéraires des Maori, représentant le renouveau spirituel des âmes, avec des eaux du même nom utilisées pendant les enterrements partout en Nouvelle-Zélande. Cette tradition perdura jusqu'à la conversion des Maoris au christianisme ; la source est alors recouverte par un réservoir. La source disparaît peu après pour réapparaître en bas de la falaise, rendant inutile le réservoir[4].
En 2007, en raison de l'opposition de certains Maoris et de l'augmentation du nombre de touristes sur ces terres sacrées, le Department of Conservation annonce le déplacement prochain du parking et des toilettes publiques, pour 6,5 millions de dollars néo-zélandais[2]. On plantera également plus de 150 000 plantes de part et d'autre de la route[1].
Phare
Un phare fut construit sur le cap en 1941, remplaçant le phare du cap Maria-van-Diemen, à 5 kilomètres au sud-ouest, construit en 1879. Le phare du cap Reinga fut automatisé en 1987. Sa lampe de 1 000 watts, renfermée dans une grande lentille de Fresnel, fut à cette occasion remplacée par un simple petit fanal clignotant de 50 watts.