Larry Taylor (†) Bob « The Bear » Hite (†) Alan Wilson (†) Harvey Mandel Keith Sawyer Frank Cook Richard Kellogg (†) Stuart Brotman James Thornbury (†) Kenny Edwards (†) Mike Perlowin Joel Scott Hill Richard Hite (†) Antonio De La Barreda (†) Stanley « The Baron » Behrens Dallas Hodge Ron Shumake (†) Ed Beyer James Shane Jay Spell (†) Dave Morgan Ronnie Barron (†) Mark Skyer Gene Healy Tim Bigeon (†) Junior Watson Walter Trout Henry « The Sunflower » Vestine (†) Mark Andes Mike Halby (†) Robert Lucas (†) John Evans « Big John » Thomassie Mike Mann (†)
Canned Heat est le fruit de la rencontre à Los Angeles de deux grands amateurs de blues, le chanteur Bob Hite et le guitariste Alan Wilson[2]. Hite « The Bear » (« l'ours ») en référence à sa forte corpulence, et Wilson « The Owl » (« la chouette ») ou « Blind Owl » (« la chouette aveugle ») pour sa mauvaise vue, sont rejoints par le guitariste Henry Vestine, « Sunflower » (« Tournesol », ancien membre des Mothers of Invention de Frank Zappa), le bassiste Larry Taylor, « The Mole » (« la taupe »), qui a joué avec Jerry Lee Lewis, plusieurs fois bassiste de studio et de scène pour Tom Waits et The Monkees, et le batteur Frank Cook[3],[4].
Canned Heat est toujours actif aujourd'hui, malgré le décès de ses deux fondateurs et les nombreux changements de musiciens depuis la fin des années 1970. Le seul membre survivant des premières formations Fito de la Parra, fait encore partie du groupe.
Historique
Formation (1965–1967)
Canned Heat commence dans une communauté de collectionneurs de disques de blues, qui se réunissent depuis plusieurs années dans la maison de Bob Hite pour y échanger leurs trouvailles. En 1965, plusieurs habitués du lieu, dont deux futurs membres de Canned Heat, Bob Hite et Alan Wilson, décident de former un jug band. Ils sont bientôt rejoints par le guitariste Henry Vestine, fraîchement exclu des Mothers of Invention de Frank Zappa pour usage de drogue intempestif, puis par le batteur Frank Cook, jeune vétéran ayant notamment joué aux côtés de stars du jazz comme Charlie Haden ou Chet Baker.
Embauché par le producteurJohnny Otis, le groupe enregistre, en 1966, un premier album, qui ne sort qu'en 1970, une fois la célébrité acquise, sous le titre Vintage Heat. Le disque contient essentiellement des reprises de standards du blues, parmi lesquels Rollin' and Tumblin', Spoonful de Willie Dixon et Louise de John Lee Hooker. Le bassiste, Stuart Brotman, quitte le groupe pour s'adonner à la world music (il accompagne notamment une danseuse du ventre), et former le groupe Kaleidoscope. Le groupe intègre tour à tour plusieurs musiciens avant de se fixer, en , sur Larry Taylor.
En 1967, le groupe commence à enregistrer pour Liberty Records, managé par Skip Taylor et John Hartmann. Leur premier single, composé de Rollin’ and Tumblin’ et Bullfrog Blues, est bientôt suivi, en , de l'album Canned Heat. Composé exclusivement de standards revisités, le disque remporte un certain succès critique et se vend raisonnablement bien, atteignant la 76e place des charts du Billboard magazine.
Boogie with Canned Heat (1967)
Le groupe acquiert une certaine notoriété au Monterey Pop Festival, le . Cela leur vaut d'apparaître en couverture du magazine musical Down Beat Magazine, ainsi que dans le documentaire du réalisateur D.A. Pennebaker, avec leur version de Rollin and Tumblin' . Une célébrité encore renforcée par l'arrestation du groupe à Denver, Colorado, pour possession de drogue, relatée dans la chanson My Crime[6]. Pour obtenir les 10 000 dollars de la caution, leur manager, Skip Taylor, doit vendre les droits de publication du groupe au président de leur label, Liberty Records.
Après cet incident, le groupe est rejoint par le batteur Fito de la Parra, achevant ce qui est considéré comme la formation « classique » de Canned Heat, celle qui a enregistré les morceaux les plus marquants. De la Parra a auparavant joué avec The Platters, The Shirelles, T-Bone Walker et Etta James.
La même année, Canned Heat enregistre l'album Boogie with Canned Heat, qui contient notamment leur fameuse version de On the Road Again, une composition de Floyd Jones datant des années 1950. Chanté par Alan Wilson, dont la voix haute le rend immédiatement identifiable, le morceau est un succès mondial, l'un des premiers pour un morceau de blues. L'album comprend également Fried Hockey Boogie, un long boogie de 12 minutes visiblement inspiré par John Lee Hooker, et Amphetamine Annie, qui devient la première grande chanson anti-drogue (en l'occurrence, les amphétamines) de la décennie[7].
Après avoir joué devant près de 80 000 personnes lors du premier festival pop de Newport, Canned Heat se lance en dans sa première tournée européenne. Ils participent à des émissions de télévision, en particulier au Top of the Pops en Angleterre et au Beat Club en Allemagne, propulsant On the Road Again au sommet des ventes sur pratiquement tout le continent.
Goin' Up the Country (1968–1971)
En , Canned Heat poursuit sur sa lancée avec le double album Living the Blues, avec Going Up the Country, chanté par Alan Wilson, une reprise du Bull Doze Blues interprété par Henry Thomas en 1928. Immortalisé dans le film officiel du festival de Woodstock par Michael Wadleigh, le morceau atteint la première place des charts dans 25 pays du monde, bien que n'étant classé que 11e aux États-Unis. Le groupe enregistre également un album live au Kaleidoscope, qui sort sous le titre Live At Topanga Corral.
En , Canned Heat sort son quatrième album, Hallelujah, qui contient notamment la chanson de Tommy Johnson qui a donné son nom à Canned Heat. Quelques jours après la sortie du disque, le guitariste Henry Vestine quitte le groupe après une violente dispute avec Larry Taylor sur la scène du Fillmore West. Sa place est proposée à Mike Bloomfield et à Harvey Mandel, et ce dernier accepte de rejoindre le groupe. C'est cette formation qui se produit le au festival de Woodstock. Cette prestation du groupe, au coucher du soleil, le deuxième jour du festival, reste sa plus célèbre.
À l'issue de sa tournée européenne, Canned Heat sort en 1970 l'album live Canned Heat '70 Concert Live In Europe, plus tard réédité sous le nom Live in Europe. Malgré un certain succès critique, les ventes sont décevantes. La même année, Larry Taylor quitte le groupe pour rejoindre John Mayall, bientôt suivi par Harvey Mandel.
Hooker 'n' Heat (depuis 1978)
Alan « Blind Owl » Wilson est retrouvé mort d'une overdose de somnifères près de la maison de Bob Hite à Topanga Canyon. Souffrant d'une dépression aggravée par son manque de succès auprès des femmes et ses craintes concernant la dégradation de l'environnement, Wilson avait déjà tenté de se suicider en jetant son van hors de la route. Le décès d'Alan Wilson, âgé de seulement 27 ans, précède de quelques semaines ceux de Janis Joplin et Jimi Hendrix.
À la suite du départ de Taylor et Mandel, Canned Heat est à nouveau rejoint par le guitariste Henry Vestine, accompagné du bassiste Antonio de la Barreda. Ensemble, ils entrent en studio avec John Lee Hooker pour enregistrer le double album Hooker 'N Heat. Le groupe avait rencontré le célèbre bluesman à l'aéroport de Portland, dans l'Oregon, et ils étaient devenus amis. Hooker a même déclaré qu'il tenait Alan Wilson pour « le plus grand harmoniciste de tous les temps » (« the greatest harmonica player ever »). L'album, à sa sortie, est le premier disque de John Lee Hooker à entrer dans les charts, atteignant la 73e place aux États-Unis, en . Hooker N' Heat se réunissent à nouveau, en 1978, pour une tournée, dont sera tiré l'album live Hooker'n'Heat, live at the Fox Venice Theatre, paru, en 1981, sur Rhino Records.
Canned Heat continue néanmoins en multipliant les tournées. Le , un nouveau drame frappe le groupe. Bob Hite, sombrant dans une phase auto-destructrice avec la disparition d'Alan, et l'engouement populaire pour les discothèques, s'injecte, après un concert, une ampoule d'héroïne (qu'il n'avait jamais essayée) ; cumulée aux autres drogues, elle cause sa mort par overdose. Fito, présent, l'avait pourtant mis en garde.
Le , Henry Vestine meurt à Paris pendant une tournée européenne. Bien qu'il ait été le plus toxicomane de tous, ce sont l'alcool et le tabac qui l'ont tué.
En dépit de ces décès, Canned Heat survit sous la conduite de Fito de la Parra, et le groupe existe toujours aujourd'hui (2018).
† Mort de l'ancien chanteur Richard Kellogg, et ancien guitariste Mike Halby en 2008.
† Mort de l'ancien chanteur Robert Lucas, le .
† Mort de l'ancien bassiste Antonio De La Barreda, le .
† Mort de Ray Chambers, aka « The Push », manager du groupe à la fin des années 1970, le .
Nombreuses compilations ou bandes de concerts fréquemment de qualité sonore très médiocre, comme Live at the Topanga Corral (qui est distribué aussi sous le nom Live at the Kaleidoscope 1969).
Singles
Liste non exhaustive des principaux titres du groupe. Elles sont "les plus connues"
Canned Heat est aussi un morceau du groupe Jamiroquai.
John Mayall a dédié une chanson au groupe, particulièrement à son leader Bob Hite, sur son album Blues from Laurel Canyon. Dans le titre The Bear, il décrit ainsi la joyeuse ambiance de blues et boogie qui régnait chez les Canned Heat.
Walter De Paduwa rend chaque semaine hommage à Canned Heat en diffusant, en ouverture de son émission Dr. Boogie (tous les lundis de 21h à 00h sur Classic 21), un titre du groupe.