Burcard d'Aoste

Burcard dit d'Aoste ou de Savoie, surnommé « le Superbe », mort le , est un prélat de la fin du Xe siècle et début du XIe siècle, qui a été prévôt et abbé de Saint-Maurice d'Agaune (982-1000), sous le nom de Bourcard II, puis évêque d'Aoste (1025-1032), et archevêque de Lyon (1033-1034), sous le nom de Burchard III. Il appartient très probablement à la dynastie des Humbertiens.

Biographie

Origines

Burcard, ou Bouchard ou Buckard ou encore Burchard[Note 1], semble très probablement l'un des fils d'Humbert, comte de Maurienne et comte d'Aoste, et de son épouse Ancilla ou Auxilia, peut être originaire d'Aoste et qui serait ainsi la sœur d'Anselme évêque d'Aoste de 994 à 1025[1],[2],[3],[4]. Il est également dit neveu de Burchard II de Lyon[2],[5].

Il a pour frère aîné, Amédée, qui succèdera à leur père et Aimo, qui deviendra abbé de Saint-Maurice, puis évêque de Sion[2].

Épiscopat

En 1026, il devient Prévôt de l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune (Valais), succédant ainsi à Bourcard (I) et d'Anselme (I), avant d'en devenir abbé, après le /1031[2],[5].

Burcard porte le titre d'évêque (mais le lieu indéterminé) dès 1022[2]. Il s'agit d'un acte de donation, d'avril 1022, de l'évêques de Langres, Lambert, à son père le comte Humbert, et son frère Amédée (Régeste genevois donne le 8[6] et le Regeste dauphinois le 9[7], puis le . Il intervient conjointement avec son père dans la gestion de la Vallée d'Aoste dès le peut-être comme coadjuteur avant d'assurer la succession de son oncle maternel comme évêque d'Aoste en 1025[2],[8].

Bucard est transféré en 1032 sur le siège archiépiscopal de Lyon ce qui démontre l'affirmation de la puissance régionale de sa famille[2],[9]. À l'occasion de cette prise de pouvoir, la famille d'Aoste rencontre l'opposition de la famille du Forez en la personne de Géraud, qui cherche à faire installer son fils mineur Artaud[10] sur le trône épiscopal[11].

Selon le chroniqueur Raoul Glaber qui spécifie bien qu'il est bien le neveu de son prédécesseur Burchard II de Lyon sur le siège de Lyon[5], il prend le parti, avec Gérold II de Genève de Eudes II de Blois, dans le conflit de succession du roi, qui s'oppose à son oncle l'empereur du Saint-Empire Conrad II, dit Le Salique, duc de Franconie. Ils sont défaits en 1034 par son père, Humbert, qui dirige une armée de l'empereur[12]. Il est capturé et chassé de Lyon par les troupes impériales[13].

Fin de carrière et mort

Libéré en 1039 par Henri III[2] à condition qu'il se retire dans l'Abbaye territoriale de Saint-Maurice d'Agaune, il en devient « Agannensis abbatia Abbas »[14].

La date de sa mort nous est connue dans le nécrologue de la primatiale Saint-Jean de Lyon relève sa mort le [2],[15],[5].

Notes et références

Notes

  1. La graphie des prénoms n'étant pas fixé au cours de la période médiévale, les formes faisant mention de l'évêque varient selon l'origine des sources qu'elles soient de langue latine ou d'influence germanique. On trouve ainsi les formes suivantes Burcard, Bourcard, Bouchard, Burchard, Brochard, Brocard, Buckard.

Références

  1. Marie-José de Belgique La Maison de Savoie. Les origines Albin Michel, Paris 1956 p.  « Les Savoie » p. 36-37.
  2. a b c d e f g h et i Gilbert Coutaz, « Burchardus (le Superbe) » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du ..
  3. (it) Alessandro Barbero Valle d'Aosta medievale Liguori Editore, Naples (2000) (ISBN 8820731622) p. 4-8.
  4. (en) Charles William Previté-Orton, The Early History of the House of Savoy : 1000-1233, Cambridge, Cambridge University Press (réimpr. 2013) (1re éd. 1912), 512 p. (lire en ligne), p. 68 et suivantes.
  5. a b c et d Léon Dupont Lachenal (version numérique Abbaye de Saint-Maurice 2012), « Les abbés de St-Maurice d'Agaune », Les Échos de Saint-Maurice, no t. 42,‎ , p. 84-88 (lire en ligne [PDF]).
  6. Régeste genevois, REG 0/0/1/165, acte du , p. 46-47 (lire en ligne).
  7. Acte no 1667, du dans Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349 (Tome 1, Fascicules 1-3), Impr. valentinoise, (lire en ligne), p. 279.
  8. (it) Aimé-Pierre Frutaz, Le fonti per la storia della Valle d'Aosta « Cronotassi dei vescovi », Rome, Ed. di Storia e Letteratura, (réimpr. 1997) (ISBN 88-86523-33-5, lire en ligne), p. 292-293.
  9. (it) Alessandro Barbero op.cit p. 10.
  10. Laurent Ripart, « Du royaume aux principautés : Savoie-Dauphiné, Xe – XIe siècles », dans Christian Guilleré, Jean-Marie Poisson, Laurent Ripart, Cyrille Ducourthial (dir.), Le royaume de Bourgogne autour de l’an mil, Chambéry, 2008, p. 16-17. Lire en ligne.
  11. Archevêques de Lyon, p. 39.
  12. Article de Cyrille Ducourthial, « Géographie du pouvoir en pays de Savoie au tournant de l’an mil », paru dans Christian Guilleré, Jean-Michel Poisson, Laurent Ripart et Cyrille Ducourthial, Le royaume de Bourgogne autour de l'an mil, Chambéry, Université de Savoie, coll. « Sociétés, Religions, Politiques », , 286 p. (ISBN 978-2-915797-35-0), p. 223 et suivantes.
  13. Raoul Glaber, Chronique de l'an Mil, Sources de l'histoire de France, éditions Paleo, 2002 (ISBN 2913944132) p. 220-221.
  14. (it) Alessandro Barbero, op.cit., p. 8.
  15. Édouard Aubert Trésor de l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune, Volume 1 p. 37-38 (lire en ligne).

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes