Située dans la frange nord-ouest du département de Loir-et-Cher, la commune fait partie de ce fait de l’ensemble de paysage du Perche, caractérisé par une forme mouvementée de relief. Elle est drainée, sur sa frange nord-est, par l'Egvonne qui traverse la commune du nord-ouest vers le sud-est. Le point culminant du département est situé sur son territoire, sur la route départementale 19, qui mène à Fontaine-Raoul, en bordure du bois des Vallées, avec une altitude de 256 m.
Avec 134 habitants, la commune fait partie, en 2017, des 20 communes les plus faiblement peuplées de Loir-et-Cher.
L'occupation des sols est marquée par l'importance des espaces agricoles et naturels qui occupent la totalité du territoire communal. Aucun espace naturel présentant un intérêt patrimonial n'est toutefois recensé sur la commune dans l'inventaire national du patrimoine naturel. En 2010, l'orientation technico-économique de l'agriculture sur la commune est la viticulture. À l'instar du départemental qui a vu disparaître le quart de ses exploitations en dix ans, le nombre d'exploitations agricoles a fortement diminué, passant de 16 en 1988 à 6 en 2010. Le territoire de Bouffry est intégré aux aires de productions de divers produits bénéficiant d'une indication géographique protégée (IGP), les vins du Val de Loire.
Dans le cadre de la Convention européenne du paysage, adoptée le et entrée en vigueur en France le , un atlas des paysages de Loir-et-Cher a été élaboré en 2010 par le CAUE de Loir-et-Cher, en collaboration avec la DIREN Centre (devenue DREAL en 2011), partenaire financier[9]. Les paysages du département s'organisent ainsi en huit grands ensembles et 25 unités de paysage[Note 1],[10]. La commune fait partie de l'unité de paysage du « Perche Gouët », au sein du Perche[11].
Le Perche Gouët présente des successions de vallons et de collines, dégageant des vues alternativement intimes et ouvertes et offrant de riches paysages, contrastant avec les autres paysages du département, marqués par de grandes étendues des plateaux et de larges vallées, et constituant ainsi une exception. Cette forme mouvementée des reliefs s'explique par la nature argileuse des sols dans lesquels les rivières et ruisseaux y ont facilement sculpté des vallons et vallées successives aux profils arrondis[12].
L'altitude du territoire communal varie de 139 mètres à 256 mètres[13],[14].
Hydrographie
La commune est drainée par l'Egvonne (1,575 km), les Laurières et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 12,2 km de longueur totale[15].
L'Egvonne traverse la commune du nord-ouest vers le sud-est. D'une longueur totale de 24,2 km, il prend sa source dans la commune de La Fontenelle (41) et se jette dans le Loir à Cloyes-les-Trois-Rivières (28), après avoir traversé 7 communes[16].
Sur le plan piscicole, ce cours d'eau est classé en première catégorie, où le peuplement piscicole dominant est constitué de salmonidés (truite, omble chevalier, ombre commun, huchon)[17].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 781 mm, avec 11,3 jours de précipitations en janvier et 8,2 jours en juillet[18]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Droué - Morache », sur la commune de Droué à 4 km à vol d'oiseau[20], est de 11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 788,8 mm[21],[22]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[23].
Au , Bouffry est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[27].
Elle est située hors unité urbaine[7] et hors attraction des villes[28],[29].
L'occupation des sols est marquée par l'importance des espaces agricoles et naturels (100 %). La répartition détaillée ressortant en 2012 de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover est la suivante[15] :
terres arables (68,8 %) ;
zones agricoles hétérogènes (9,3 %) ;
forêts (20,5 %) ;
prairies (1,4 %).
Planification
La loi SRU du a incité fortement les communes à se regrouper au sein d'un établissement public, pour déterminer les partis d'aménagement de l'espace au sein d'un SCoT, un document essentiel d'orientation stratégique des politiques publiques à une grande échelle. La commune est dans le territoire du SCOT des Territoires du Grand Vendômois, approuvé en 2006 et dont la révision a été prescrite en 2017, pour tenir compte de l'élargissement de périmètre[31],[32].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Bouffry en 2016 en comparaison avec celle du Loir-et-Cher et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (35,2 %) supérieure à celle du département (18 %) et à celle de la France entière (9,6 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 93,9 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (91,0 % en 2011), contre 68,1 % pour le Loir-et-Cher et 57,6 pour la France entière.
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %)
35,2
18
9,6
Logements vacants (en %)
13,3
7,5
8,1
Risques majeurs
Le territoire communal de Bouffry est vulnérable à différents aléas naturels : climatiques (hiver exceptionnel ou canicule), mouvements de terrains ou sismique (sismicité très faible)[38],[39].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont liés au retrait-gonflement des argiles[38]. Le phénomène de retrait-gonflement des argiles est la conséquence d'un changement d'humidité des sols argileux. Les argiles sont capables de fixer l'eau disponible mais aussi de la perdre en se rétractant en cas de sécheresse[40]. Ce phénomène peut provoquer des dégâts très importants sur les constructions (fissures, déformations des ouvertures) pouvant rendre inhabitables certains locaux. La carte de zonage de cet aléa peut être consultée sur le site de l'observatoire national des risques naturels Georisques[41].
Hameaux, lieux-dits et écarts
Saint-Jacques d'Aigrefoin (ancienne seigneurie).
Toponymie
Formes successives du nom attestées pour la paroisse[42],[Note 3]
In pago Dunense consistentis, ad Curtum Montem, in loco quem Montem Fusignardum appellant, juxta villam quae vocatur Castellum Buferici, vers 1050 (Cartularium Dunense Majoris Monasterii, charte 12, p. 12) ;
Castellis Baufredi : 1131 (Cartulaire de Thiron, t. II, charte 157) ;
Bosferi : XIIe s. (Cartulaire de Notre-Dame de Chartres) ;
Bufereium : XIIe s. (Cartulaire de la Madeleine de Châteaudun, charte 138, 144, 165, 181) ;
Bouferi : XIIIe s. (Pouillé de la Maison-Dieu de Châteaudun) ;
Bouffry : 1740 (B. M. d'Orléans, Ms 995, fol. 25) ;
Boufry : XVIIIe s. (Carte de Cassini) ;
Bouffry : 1827 (Cadastre).
Selon Denis Jeanson, auteur d'un dictionnaire de toponymie de la région Centre-Val de Loire, Bouffry vient du Bas latinBulferiacus, formé à partir de Wulferius, nom de personne d'origine germanique, et du pseudo-suffixe -iacus. Le nom apparaît pour la première fois dans sa graphie actuelle en 1740[42].
Histoire
Révolution française et Empire
Nouvelle organisation territoriale
Le décret de l'Assemblée nationale du décrète qu'« il y aura une municipalité dans chaque ville, bourg, paroisse ou communauté de campagne »[43], mais ce n'est qu'avec le décret de la Convention nationale du 10 brumaire an II () que la paroisse de Bouffry devient formellement « commune de Bouffry »[43],[44].
En 1790, dans le cadre de la création des départements, la municipalité est rattachée au canton de Droué et au district de Mondoubleau[44]. Les cantons sont supprimés, en tant que découpage administratif, par une loi du , et ne conservent qu'un rôle électoral, permettant l'élection des électeurs du second degré chargés de désigner les députés[45],[46]. La Constitution du 5 fructidor an III, appliquée à partir de vendémiaire an IV (1795) supprime les districts, considérés comme des rouages administratifs liés à la Terreur, mais maintient les cantons qui acquièrent dès lors plus d'importance en retrouvant une fonction administrative[45]. Enfin, sous le Consulat, un redécoupage territorial visant à réduire le nombre de justices de paix ramène le nombre de cantons en Loir-et-Cher de 33 à 24[47]. Bouffry est alors rattachée au canton de Droué et à l'Arrondissement de Vendôme par arrêté du 5 vendémiaire an X ()[48],[44],[49]. Cette organisation va rester inchangée pendant près de 150 ans.
Le conseil municipal de Bouffry, commune de moins de 1 000 habitants, est élu au scrutin majoritaire plurinominal[53] avec liste ouvertes et panachage[54]. Le maire, à la fois agent de l'État et exécutif de la commune en tant que collectivité territoriale, est élu par le conseil municipal au scrutin secret lors de la première réunion du conseil suivant les élections municipales, pour un mandat de six ans, c'est-à-dire pour la durée du mandat du conseil[55].
L'organisation de la distribution de l'eau potable, de la collecte et du traitement des eaux usées et pluviales relève des communes. La compétence eau et assainissement des communes est un service public industriel et commercial (SPIC)[56].
Alimentation en eau potable
Le service d'eau potable comporte trois grandes étapes : le captage, la potabilisation et la distribution d'une eau potable conforme aux normes de qualité fixées pour protéger la santé humaine[57]. En 2019, la commune est membre du syndicat intercommunal d'adduction d'eau potable de Fontaine-Raoul qui assure le service en le délégant à une entreprise privée, dont le contrat arrive à échéance le [58].
Assainissement des eaux usées
En 2019, la commune de Bouffry ne dispose pas d'assainissement collectif[59].
L'assainissement non collectif (ANC) désigne les installations individuelles de traitement des eaux domestiques qui ne sont pas desservies par un réseau public de collecte des eaux usées et qui doivent en conséquence traiter elles-mêmes leurs eaux usées avant de les rejeter dans le milieu naturel[60]. La communauté de communes du Perche et Haut Vendômois assure pour le compte de la commune le service public d'assainissement non collectif (SPANC), qui a pour mission de vérifier la bonne exécution des travaux de réalisation et de réhabilitation, ainsi que le bon fonctionnement et l'entretien des installations[61].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[65]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[66].
En 2022, la commune comptait 136 habitants[Note 4], en stagnation par rapport à 2016 (Loir-et-Cher : −1,15 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
La population de la commune est relativement âgée.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 29,4 %, soit en dessous de la moyenne départementale (31,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 34,5 % la même année, alors qu'il est de 31,6 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 67 hommes pour 66 femmes, soit un taux de 50,38 % d'hommes, légèrement supérieur au taux départemental (48,55 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[69]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,0
90 ou +
1,5
8,7
75-89 ans
11,9
23,2
60-74 ans
23,9
27,5
45-59 ans
28,4
7,2
30-44 ans
9,0
18,8
15-29 ans
9,0
14,5
0-14 ans
16,4
Pyramide des âges du département de Loir-et-Cher en 2021 en pourcentage[70]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,1
90 ou +
2,6
9,2
75-89 ans
11,9
19,7
60-74 ans
20,4
20,7
45-59 ans
20
16,5
30-44 ans
16,2
15,2
15-29 ans
13,2
17,6
0-14 ans
15,7
Économie
Secteurs d'activité
Le tableau ci-dessous détaille le nombre d'entreprises implantées à Bouffry selon leur secteur d'activité et le nombre de leurs salariés[71] :
Le secteur agricole est important puisqu'il représente 45 % du nombre d'entreprises de la commune (9 sur
Sur les 20 entreprises implantées à Bouffry en 2016, 15 ne font appel à aucun salarié et 5 comptent 1 à 9 salariés.
Au , la commune est classée en zone de revitalisation rurale (ZRR), un dispositif visant à aider le développement des territoires ruraux principalement à travers des mesures fiscales et sociales. Des mesures spécifiques en faveur du développement économique s'y appliquent également[73]
Agriculture
En 2010, l'orientation technico-économique de l'agriculture sur la commune est la viticulture (appellation et autre)[74]. Le département a perdu près d'un quart de ses exploitations en 10 ans, entre 2000 et 2010 (c'est le département de la région Centre-Val de Loire qui en compte le moins)[75]. Cette tendance se retrouve également au niveau de la commune où le nombre d'exploitations est passé de 16 en 1988 à 10 en 2000 puis à 6 en 2010. Parallèlement, la taille de ces exploitations augmente, passant de 17 ha en 1988 à 15 ha en 2010[74].
Le tableau ci-dessous présente les principales caractéristiques des exploitations agricoles de Bouffry, observées sur une période de 22 ans :
Évolution de l'agriculture à Bouffry (41) entre 1988 et 2010.
Claude Motte, Isabelle Séguy & Christine Théré, avec la collaboration de Dominique Tixier-Basse, Communes d'hier, communes d'aujourd'hui : Les communes de la France métropolitaine, 1801-2001. Dictionnaire d'histoire administrative, Paris, Institut National d'Études Démographiques,, , 408 p. (ISBN978-2-7332-1028-4, lire en ligne).
↑Une unité de paysage est un pan de territoire qui présente des caractéristiques paysagères propres.
↑Une commune rurale est une commune n'appartenant pas à une unité urbaine. Les autres communes sont dites urbaines.
↑Cette liste, non exhaustive, vise à illustrer l'évolution toponymique et les premières mentions de la paroisse.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑L'Unité gros bétail alimentation totale (UGBTA) est une unité employée pour pouvoir comparer ou agréger des effectifs animaux d'espèces ou de catégories différentes (par exemple, une vache laitière = 1,45 UGBTA, une vache nourrice = 0,9 UGBTA, une truie-mère = 0,45 UGBTA).
↑Répertoire géographique des communes (RGC) 2015. En 2016, le RGC a été remplacé par la base Admin Express qui ne comporte plus que l'altitude moyenne de la commune, les altitudes minimale et maximale pouvant être trouvées par un système d'information géographique.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )