Boucan d'enfer est le treizième album studio de Renaud, sorti le . et pour lequel il a reçu une victoire de la musique en 2003.
Alors que les fans et admirateurs de Renaud attendaient cet album depuis plus de 7 ans (et même 8 ans pour un album original), ce « grand retour » du chanteur est couronné d'un énorme succès : l'opus, certifié double disque de diamant, s'écoule à plus de deux millions d'exemplaires[1], devenant ainsi le plus grand succès discographique de la carrière de Renaud. Il s'est surtout fait remarquer par la chanson Manhattan-Kaboul, le premier duo de Renaud sur un de ses albums, avec Axelle Red : le single est certifié disque de platine pour plus de 500 000 exemplaires vendus.
D' à , Renaud part en tournée acoustique, simplement intitulée Une guitare, un piano et Renaud en compagnie de ses amis Alain Lanty et Jean-Pierre Bucolo et avec seulement deux nouvelles chansons : Boucan d'enfer qui fait suite à la séparation avec sa femme Dominique, et Elle a vu le loup consacrée à sa fille Lolita. Cette tournée est un moyen de montrer à Renaud que, malgré son absence, malgré sa dégradation physique et vocale, le public l'aime et attend son retour.
Hormis ces deux chansons, Renaud a du mal à retrouver l'inspiration. Un soir pourtant, alors qu'il sort d'une cure de désintoxication, un ami homosexuel lui demande d'écrire une chanson sur ce thème, en échange de quoi il l'autorise à boire. Cela fait plusieurs années qu'il le tanne pour qu'il écrive cette chanson, Renaud lui répondant toujours qu'après Comme ils disent de Charles Aznavour, il serait difficile de faire mieux. Ce soir-là, son ami insiste en lui disant qu'il souhaite non pas une chanson vue sous l'angle d'un travesti mais plutôt sur « le petit pédé de base anonyme, l’employé de bureau »[2]. Renaud lui dicte alors les paroles de ce qui deviendra Petit Pédé. Le lendemain, à la relecture de la chanson, il se rend compte qu'il est encore capable d'écrire des chansons et entame l'écriture de Docteur Renaud, Mister Renard[3]. Il écrit ainsi finalement une dizaine de textes, qu'il confie à Jean-Pierre Bucolo et Alain Lanty pour la mise en musique.
Pour illustrer l'album, Renaud se tourne vers Titouan Lamazou qu'il connaît depuis quelques années. Celui-ci lui avait fait part de son envie d'illustrer la pochette d'un de ses albums, à une époque où Renaud ne savait pas s'il en ressortirait un[4].
Thèmes des chansons
Sur cet album, Renaud met un peu de côté ses engagements socio-politiques et parle davantage de sa souffrance personnelle comme en témoignent les chansons Boucan d'enfer, Cœur perdu, Tout arrêter… ou encore Mal barrés dans lesquelles il y évoque son chagrin d'amour. Il parle également de sa mélancolie et de la tristesse qu'apportent ses amis disparus dans Mon bistrot préféré et dans Corsic'armes, hommage à François Santoni assassiné en 2001[5]. Désabusé, il garde tout de même un regard critique sur le monde et sur l'actualité dans les chansons Manhattan-Kaboul sur les attentats du 11 septembre 2001, L'Entarté où il s'en prend à Bernard-Henri Lévy et Je vis caché dans laquelle il dit mépriser les médias, le showbizz et la télé-réalité.