Boson II (né vers 910 et mort en 968), comte d’Arles, d’Avignon et de Provence (949-968).
Son origine est controversée, même si sa vie est relativement bien connue.
Origine
Hypothèse 1 : Boson II, fils de Rotbold (Roubaud) ou Rodboald d'Agel (noble mâconnais), fait comte de Provence en 903 par Louis III l'Aveugle.
L'ascendance de ce Rotbald nous est restée inconnue. Des historiens considèrent toutefois qu’il pourrait s’agir du mari d'une fille d'Engelberge (fille du roi Boson de Provence) et de Guillaume Ier d'Aquitaine (cf. généalogie des souverains de Provence ici). Cette hypothèse repose sur le fait que l'origine d'une descendante de Boson d'Arles (885-936) est pour certains historiens rejetée car ce Boson n’aurait eu que des filles[1].
Pour l'historien Jean-Pierre Poly qui soutient cette hypothèse, cette famille comtale mise en place par les Bourguignons (i.e. Hugues d'Arles) serait probablement originaire de Septimanie. Son représentant Boson aurait su virer de bord à temps (vers 947-948?) en rompant son mariage avec Berthe, la nièce d’Hugues, après les revers de fortune de celui-ci, puis en épousant une Constance, qui, bien qu’inconnue[2], était suffisamment illustre pour donner son nom à sa petite-fille, Constance d'Arles, épouse d’un roi de France[3]. Le nom de Guilhem porté par son frère et donné à un de ses fils évoque probablement les Guilhelmides d’Auvergne. Et Conrad, le nouveau roi de Provence, aurait trouvé en Boson un comte d’une famille de second rang, moins dangereux et ambitieux, plus à même de bien s’entendre avec les notables provençaux[4]. Cette hypothèse est soutenue de par Jean Méhu qui suppose que Boson et son père faisaient parti de l'entourage de Aubry II de Mâcon, vicomte de Narbonne avant d'en être chassé et devenir comte de Mâcon. Avec la mort de Fulcher le Jeune, Aubry de Mâcon va devenir garant de l'héritage de Fulcher dont il était le beau-frère au nom de ses dont ils ont la garde, étant leur oncle. Ceci qui peut expliquer que les enfants de Boson, Guillaume et Rotboald prendront possession d'une partie des terres de Fulcher lors de leur intronisation, terres plus tard réclamées par Mayeul de Cluny et son frère Eyric[5].
Hypothèse 2 : Boson II, petit-fils de Boson d'Arles (885-936) par Rotbold l’Ancien (vers 907- 936), fils d’un premier lit de celui-ci.
D'un premier lit (non identifié) précédant son mariage avec Willa de Bourgogne en 912, Boson d'Arles a un enfant, Roubaud Ier ou Rotbold l'Ancien dit aussi Rotbold de Spolète (c.907-936) qui épouse Ermengarde d'Aquitaine (fille de Guillaume Ier d'Aquitaine et de Engelberge de Vienne) et est assassiné sur ordre de son oncle le roi Hugues d'Arles en 936 probablement en même temps que son père lors d’une tentative de coup d’État contre ce dernier[réf. nécessaire].
Hypothèse 3 : Boson II et Boson Ier, une même et seule personne
Certains auteurs, comme P.A. Février[6] identifient Boson Ier et Boson II, le père de Guillaume de Provence, comme une seule et même personne ; et de ce fait font décéder Boson Ier en 968. À l’encontre de cette affirmation, certains auteurs constatent que ce Boson aurait vécu 73 ans et aurait eu des enfants à un âge avancé, à presque 60 ans.
Hypothèse 4 : Ce Boson, qui remplace Boson d'Arles en 931, pourrait être Boson, fils de Willa, fille de Louis de Thurgovie, et de père non identifié. En effet, son oncle, Hugues de Troyes, second époux de la mère de Boson, est investi dès 928 d'importantes fonctions au moment du départ de son oncle Hugues d'Arles en Italie, gouvernant le nord du royaume de Provence en tant que marquis de Lyon. Boson et Hugues ont été élevés à la cour d'Arles dans les années 920. De plus, Hugues de Troyes a également un frère germain nommé Boson, né comme lui de Garnier et de Theutberge, sœur de Hugues d'Arles, roi d'Italie. Cet autre Boson est également en lice pour avoir été ce Boson II d'Arles, comte de Provence à partir de 931[7].
Biographie
En dépit de ces interrogations, la plupart des auteurs, notamment ceux partisans des hypothèses 1 et 3, considèrent que Boson épouse, probablement avant 931[8], Berthe d'Arles, la fille de Boson d'Arles, le frère d'Hugues. Dans ces conditions il aurait pu être comte d'Arles dès le départ de son beau-père en Italie, ou la mort de ce dernier, soit en 931 ou 936. Ces mêmes historiens s'accordent sur le fait que ce mariage aurait été rompu au moment des revers d'Hugues, c'est-à-dire au plus tard vers les années 945-948.
En 947, à la mort d’Hugues d'Arles, Conrad veille à remplacer ce dernier et à maîtriser les pouvoirs de son ou ses successeurs. C’est pourquoi, il éclate la Provence en trois comtés, limitant ainsi l’autorité et les ressources des nouveaux comtes.
Boson et son frère Guillaume, d’origine incertaine, bourguignonne ou autre[9], prennent en charge les comtés d’Arles et Avignon. Le comte Griffon d’Apt ayant été rapidement éliminé, les deux frères, sans s’affranchir de l’autorité nominale du roi, deviennent les vrais maîtres du pays.
↑Jean-Pierre Poly - La Provence et la société féodale 879-1166 - page 33.
↑ Jean Méhu - Histoire du Lubéron _ Chapitre 16 - Le premier Moyen Age - page 40.
↑P.A. Février (sous la direction de) - La Provence des origines à l’an mil - Editions Ouest-France Université, 1989 – (ISBN2737304563), on peut lire :
C’est en 949, après la mort d’Hugues, qu’apparaît un nouveau comte d’Arles, Boson, sur l’identité duquel les historiens ont beaucoup hésité. Il a été finalement été identifié avec le premier mari de Berthe, la nièce d’Hugues, qu’il aurait répudié afin de dissocier son sort de celui des proches du marquis au moment de ses revers de fortune. Il aurait alors épousé Constance, une inconnue par ailleurs. Il en eut deux fils, Roubaud et Guillaume Boson (qui) avec son frère appelé aussi Guillaume, exercèrent de manière indivise l’autorité comtale, toujours unique, en temps (tant ?) que représentants de Conrad. Berthe, quant à elle, se remariait avec le comte de Rodez et terminait ses jours en Aquitaine.
↑Marcellin Babey, « Recours aux sources : le comte Hugues-le-Noir et son ombre : une biographie d’après les sources primaires. 900-950 », notice, (lire en ligne, consulté le ).
↑ On sait que lorsque son père Boson d'Arles part en Italie, elle est déjà mariée.
↑ D'après Jean-Pierre Poly, cité dans La Provence au Moyen Âge, page 12, le premier de la dynastie, le père de Boson et Guillaume un dénommé Roubaud, serait non pas d'origines bourguignonnes, mais provençales ou septimanes.
↑ Probablement après 945 et avant 948, c'est-à-dire au moment des revers de fortune d'Hugues d'Arles.