La bniqa est un bonnet brodé de soie et quelquefois de fils d'or. Elle est utilisée traditionnellement au sortir du hammam pour sécher les cheveux. De nos jours, elle fait partie du trousseau de mariée des femmes de plusieurs grandes villes du Nord algérien[5].
Elle est faite de deux bandes de toile de quinze à vingt centimètres de large et de plus de cinquante centimètres de long. Les deux pans sont très richement brodés de soie colorée[6].
Les motifs de la broderie ne sont pas réservés aux bniqas, mais à l'ensemble des broderies du quotidien algérois[5]. En Kabylie, la tabniqt, s'élève au rang de coiffure nuptiale, témoin de l'influence du costume de la capitale[7].
À la fin du Moyen Age, l'arrivée des Morisques chassés d'Espagne stimule en Algérie la production des soieries[8]. Le goût pour les broderies est accentué par les parures vestimentaires que portaient les fonctionnaires ottomans et leurs épouses à partir du XVIe siècle[8]. Jusqu'au XIXe siècle, la chéchia est l'unique coiffe portée par les Algéroises avant leur mariage[9]. Après le XVIe siècle, l'attitude des citadines maghrébines face à la coiffe conique et son turban évolue différemment d'une région à l'autre[10].
À Alger, les citadines juives préfèrent conserver le cône brodé indépendant, semblable à celui des Tlemcéniennes, les musulmanes abandonnent cette forme de chéchia, mais conservent la coiffe conique prolongée par les pans d'étoffe à la manière d'un turban, dans sa fonction initiale de maintien des cheveux noués autour de la tête, notamment pour se sécher la chevelure à la sortie du bain. Ceci entraîne des changements qui aboutissent à la création d'une coiffe particulière aux Algéroises appelée bniqa[10]. Le voyageur anglais Thomas Shaw observe, qu'au début du XVIIIe siècle, les femmes d'Alger tressent leurs cheveux en deux longues nattes entourées de la bniqa[10].