À la fin du XVIIIe siècle, le quartier de Margnolles était une entité à part entière de Cuire (détaché[1] de la Croix-Rousse pour être adjoint à Caluire, en 1797). Ce quartier était divisé[1] en deux entités distinctes : Margnolles-en-Bresse (au Nord) et Margnolles-en-Franc-Lyonnais correspondant à l'actuel Clos Bissardon. Le quartier de Margnolles est aujourd'hui inclus dans Cuire-le-Haut.
Le quartier tire sa toponymie du patronyme de Jean-Pierre Bissardon[2] (1764-1816), membre du Conseil d'Administration des Hospices et député du Rhône en 1815[3], propriétaire[4] du Clos Bissardon qui était alors une importante exploitation maraîchère.
En 1850, les héritiers de Jean-Pierre Bissardon vendent la quasi-totalité de leur propriété qui est alors morcelée. Les premiers immeubles font leur apparition sur la rue de Verdun. Cette même année, on rallonge l'impasse de la Sablière dans l'ancienne propriété Bissardon, celle-ci est baptisée dès 1850 "rue de l'orangerie" en référence à l'orangerie de la Sablière qui fait aujourd'hui office de galerie.
Dès 1850, les Canuts s'installent dans le quartier et modifient ainsi l'urbanisme[5] : aujourd'hui encore sont visibles de nombreux « immeubles canuts »[Note 1].
Didier Petit de Meurville (1793-1873) vécut dans le quartier Bissardon, de 1808 à 1847. Il y fait construire la maison de la Sablière dans les années 1830 et réaménage les jardins de la propriété en plantant de nombreux arbres (mûriers, platanes, glycines ...) et en faisant construire quelques tonnelles ainsi que des allées. En tant que chef légitimiste de la région lyonnaise, celui-ci accueille dans sa propriété une partie de la cour exilée de Don Carlos de Bourbon, Lacordaire, le duc de Montmorency-Laval et tout ce qui compte de personnalités politiques et intellectuelles légitimistes[6].
À noter enfin, que Jules Micol (1822-1900) peintre, photographe et dessinateur sur tissus, avait son atelier au 14 rue de l'orangerie[7]. Au milieu du XIXe siècle, celui-ci fit une série de photographies de la Sablière, de Lyon, du parc de la Tête d'Or naissant, des paysages français, portraits photographiques ainsi que de nombreuses peintures de fleurs, paysages, portraits.
Le quartier de Bissardon, plutôt au sud de Caluire-et-Cuire, n'est pas directement bordé par le Rhône ; en effet, en bordure immédiate du Rhône, se trouve le quartier, partagé avec la ville de Lyon, de Saint-Clair. Une rue de Caluire-et-Cuire relie d'ailleurs le quartier de Saint-Clair et Bissardon : la montée des lilas.
À l'ouest, la frontière entre le 4e arrondissement de Lyon et Bissardon est assurée par la montée de la Boucle ; une passerelle de la rue (lyonnaise) de la fontaine relie d'ailleurs les deux quartiers en traversant la montée de la Boucle : l'extrémité caluirarde de la passerelle se situe à l'intersection entre la rue Royat, la montée du Belvédère et la rue de Bissardon, à proximité du square Niel. Depuis ce square, une piste cyclable débouchant sur une structure hélicoïdale permet de rallier rapidement la montée de la Boucle.
Démographie
Le découpage du Clos Bissardon par la municipalité de Caluire-et-Cuire correspond à la zone Z403 dans le découpage[8] de l'INSEE. En 1999, cette zone appartenant au « quartier INSEE » de Margnolles, était peuplée par 1 937 habitants[9].
« Frontière » approximative du quartier entre la Place Joannès-Ambre et le square Elie Vignal. Sur cette section, le côté pair fait partie du quartier Bissardon.
Il existe un comité de quartier relatif à Cuire-le-Haut et à Bissardon nommé « Comité d'intérêt local Caluire Sud/Clos Bissardon » ; il édite un petit journal[11] : « Entre Rose et soie »[Note 2].
Enseignement
Plusieurs établissements scolaires sont localisés dans le quartier :
le groupe scolaire Berthie-Albrecht (enseignement public), rue de l'Oratoire ;
l'école de l'Oratoire (enseignement privé), rue de l'Oratoire ;
le groupe scolaire Élie-Vignal incluant un collège et un lycée est situé rue de Margnolles ;
l'institut de l'Oratoire, rue de l'Oratoire, prépare[12] ses élèves aux carrières d'enseignants du privé ;
un centre musical, le centre municipal Caluire-Bissardon est basé dans le quartier, rue de l'Oratoire ; outre une école de musique[13], le centre propose régulièrement des concerts de musique classique. À la même adresse, se trouve une des crèches municipales de Caluire-et-Cuire.
↑Typiques de la Croix-Rousse, les « immeubles canuts » sont des immeubles de cinq ou six étages abritant d'anciens appartements-ateliers. Ils sont caractérisés par des plafonds hauts (pour permettre l'installation de métiers à tisser) et par de hautes fenêtres.
↑Du côté de Bissardon : Le magazine d'informations municipales d'un quartier à l'autre de Caluire-et-Cuire, Caluire-et-Cuire, Vile de Caluire-et-Cuire, , 4 p. (lire en ligne), p. 2.