Bernard Guillot est né à Bâle (Suisse) en 1950[2], d’un père officier de carrière dans l’armée de terre et d’une mère passionnée d’humanités classiques et de psychanalyse, il est initié à la peinture et l’art en général, notamment par son parrain, l’artiste Antoine Mislin[3],[4].
Après des études de médecine, jusqu’en troisième année, à Paris, il rejoint finalement aux Beaux-Arts de Paris dont il sort diplômé, à 25 ans.
En 1973, il accomplit un premier périple de huit mois au Moyen-Orient, en Afrique, au Yémen, autour de la mer Rouge. Il s’agit de ses premiers contacts avec l’Égypte qui deviendra une terre d’adoption.
De 1975 à 1977 il est coopérant à l’ambassade de France aux États-Unis. La photographie est alors extrêmement périphérique dans son travail. Il commence par des clichés autobiographiques à l’aide d’un Foca Sport dès 1968 mais s’exprime avec plus d’intérêt par le vecteur pictural.
Cependant, il est influencé par des artistes new-yorkais qui plébiscitent la photographie. C’est dès lors par ce vecteur qu’il va principalement révéler son rapport onirique au réel[5].
Sa photographie devient le témoin du New York des années 70. Il séjourne dans la ville qui ne dort jamais de 1975 à 1977[6]. Il y réalise des reportages, dans la 12e rue (coté ville Manhattan), puis de la 14e à la 43e rue.
La construction de l’œuvre
Considérant la photographie comme un art précieux, sans toutefois abandonner la peinture, Bernard Guillot y démontre un esthétisme singulier qui naît à la fois lors du cliché et du développement, véritable maïeutique artistique.
Magicien de la lumière, il cherche à doter ses portraits d’une respiration propre[7]. « C’est ce côté entre deux mondes qui m’intrigue, entre la vie et la mort » explique-t-il[8].
Il trouve dans les territoires qu'il visite et fréquente son inspiration et matière à sa réflexion. Il partage le secret de ses muses et sa relation au monde qui l’entoure dans le film documentaire Immersion réalisé par Jacques Dutoit[9],[10].
En 1999, il publie Hôtel Maffet Astoria - Le Caire aux éditions Ides et Calendes.
Il épouse intimement la civilisation orientale, se convertit à la religion musulmane, courant soufi.
Adepte de multiples supports (peinture, photographie, dessin), il s’est également avéré avant-gardiste dans la conception de photos peintes et a développé une maîtrise certaine de la pose longue.
Bernard Guillot exposait régulièrement son travail en Europe, en Égypte, à New York[11].
Le 29 juin 2021[14], alors qu’il travaille à Paris sur un nouveau projet sur la Cité des morts du Caire, Bernard Guillot est emporté par une défaillance cardio-respiratoire. Il est inhumé auprès de ses parents au cimetière de Treignat (Allier), village où il avait une maison de famille.
Il laisse une œuvre graphique multiple, relayée par des ouvrages et des documentaires, qui témoigne de son regard poétique et mystique sur l’Univers.
Œuvre
Listes non exhaustives
Séries
1978 : Série dite de Saint Sulpice, texte d’introduction de Hervé Le Goff
1978 : Bassatine, la Nécropole Juive du Caire, Créatis 8.
1996 : Le Jaillissement de l’eau est miracle divin, Le Caire
1998 : Rouge de vert, Le Caire
Ouvrages
Retour à New York, Camera Obscura no 38, Thessalonique, 1998[15]
Jacques Hassoun (photogr. Tony Catany, Anne Favret & Pierre Manez, Bernard Guillot, Nabil Boutros, Gilles Perrin et Reza), Alexandrie revisitée, Paris, Éditions Revue Noire, (ISBN2 909571 408)[16]
Hôtel Maffet Astoria, Le Caire, Éditions Ides et Calendes, , 121 p. (ISBN978-2825801406)
Le Pavillon blanc, Éditions Filigranes / Centre des Arts d’Enghien-les-Bains, , 132 p. (ISBN978-2-914381-50-5) . Prix Nadar[17]
Saison # 15 L’Œil enveloppé, Éditions Filigrane, , 32 p.