Une pose longue consiste, en photographie, à utiliser, de jour, un temps de pose assez long pour capturer nettement les éléments fixes d'une scène tout en supprimant les éléments en mouvement ou en les rendant flous et, de nuit, à transformer les sources lumineuses mobiles en trainées lumineuses.
Cette technique est à la base du light-painting.
Technique
Quand une scène inclut des sujets fixes et en mouvement (par exemple, une rue avec des voitures en mouvement ou une caméra dans une voiture montrant un tableau de bord fixe et le paysage en mouvement), un long temps de pose permet de créer des effets intéressants, comme des sentiers de lumière.
Les poses longues sont plus faciles à accomplir dans des conditions de faible éclairage, mais elles peuvent être faites sous une lumière intense à l'aide d'un filtre ND ou à l'aide d'appareils photo conçus spécialement pour cela.
Photographies de nuit
La photographie en pose longue est souvent utilisée pour donner l'impression qu'une photo qui a été prise la nuit est éclairée comme en plein jour. En laissant l'obturateur ouvert pendant un temps assez long, plus de lumière est absorbée, créant ainsi une photographie plus lumineuse. Si l'appareil reste fixe pendant toute la période durant laquelle l'obturateur est ouvert, on peut obtenir une photographie à la fois lumineuse et très nette[1].
Light painting
Pour cette technique, la scène est maintenue très sombre, et le photographe ou un assistant décrivent devant l'appareil des mouvements à l'aide d'une source de lumière. Celle-ci peut être éteinte entre les mouvements. Souvent, les objets fixes sont rapidement éclairés par des spots ou par un ou plusieurs flash, ou enfin en agrandissant l'ouverture de l'objectif[2].
L'eau et la photographie pose longue
Une pose longue peut rendre l'eau en mouvement floue, donnant un effet de brume, tout en gardant la netteté des éléments fixes comme le paysage et les structures[3].
Solarographie
Des photographies longue pose peuvent avoir pour objet le suivi de la course du soleil. On parle alors parfois de solarographie[4].
Un exemple nous est fourni par le photographe Justin Quinnell, avec sa photo montrant la trace des passages du soleil au-dessus du pont suspendu de Clifton du au , qui a donc nécessité une durée d'exposition de 6 mois. Participant à l'exposition Slow light: 6 months over Bristol (en français Lumière lente, 6 mois au-dessus de Bristol), Quinnel a dit de cette œuvre qu'elle capturait "une période de temps au-delà de ce qu'on peut percevoir avec notre propre vision"[4].
Cette méthode de solarographie ne nécessite qu'un simple sténopé solidement fixé dans une position immobile[4]. Quinnel fabriqua son appareil à l'aide d'une cannette de boisson vide percée d'une ouverture d'un diamètre de 0,25 mm, et d'une seule feuille de papier photographique[5].
Bibliographie
- Christophe Audebert, Les secrets de la pose longue : Sujets, équipement, prise de vue, postproduction, Eyrolles, coll. « Secrets de photographes », , 152 p. (ISBN 978-2-416-00625-8, présentation en ligne).
- Nicolas Croce, La Pose longue : Les secrets de la photographie en pose longue enfin expliqués simplement, Independently published, , 150 p. (ISBN 978-1-549-86105-5).
Notes et références
- ↑ School of Photography
- ↑ Greenspun, Philip (January 2007). "Studio Photography". Photo.net.
- ↑ Digital Photography Review
- ↑ a b et c (en) Lucy Dodwell, « Watching the sun go by », New Scientist, Reed Business Information, vol. 200, no 2676,
- ↑ (en) « Stunning photographs of landmark captured over six-month period », Telegraph, (consulté le ), p. 1
Articles connexes
Liens externes
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