Barthélemy ou Bartholomée, bar-Tolmay en araméen, « fils du sillon » selon certaines étymologies et « fils de la jarre » selon d'autres, qui renvoient à la jarre où étaient conservées les rouleaux de la Torah, est un Juif de Galilée et l'un des douze apôtres de Jésus de Nazareth. Son nom figure dans les listes d'apôtres des trois évangiles synoptiques (en Mt 10:2-3; Mc 3:16-19 et Lc 6:13-16) et du livre des Actes des Apôtres (en Ac 1:13).
La tradition chrétienne antique l'identifie au disciple Nathanaël, mentionné dans l'évangile selon Jean et dans d'autres sources chrétiennes. Cependant, cette identification est de moins en moins reprise à partir du VIe siècle, et débattue par une partie de l'exégèse contemporaine[1].
Histoire et tradition
Le préfixe bar, qui signifie « fils » en araméen, se trouve dans les évangiles synoptiques avec les noms de Bartimée, fils de Timée[2] et bar Tolmay, l'un des apôtres selon les églises orientales. La tradition chrétienne identifie Barthélemy à l'apôtreNathanaël[3]. Dans les sources syriaques, il est appelé tantôt Barthélemy, tantôt Nathanaël, bar Tolmay ou Nathanaël Barthélemy[4].
Il aurait évangélisé l’Arabie, la Perse et peut-être l'ouest de l'Inde en collaboration avec l'apôtreThomas[5]. Trois traditions anciennes indépendantes, la tradition alexandrine (avec Eusèbe de Césarée et saint Jérôme), les martyrologes anciens et la « Passion » de saint Barthélemy, associent l'apostolat de l'apôtre Barthélemy avec l'Inde(India felix). Il est aussi qualifié d'« apôtre des Araméens[4]. »
Toutes ces traditions sont reprises par l'Église apostolique arménienne, qui en fait le « premier illuminateur du pays d'Arménie »[11].
Représentation
Son principal attribut est la dépouille de sa propre peau. Bien que certaines traditions affirment qu’il fut crucifié, noyé ou décapité, Barthélemy porte la dépouille de sa peau parce qu’il fut aussi écorché vif. Quelquefois, il tient en main le grand couteau qui servit à ce supplice. Jacques de Voragine rapporte dans La Légende dorée les trois versions : « Sur le genre exact du martyre de saint Barthélemy, les avis diffèrent, car saint Dorothée de Tyr affirme expressément qu'il a été crucifié. Il ajoute que son supplice eut lieu dans une ville d'Arménie nommée Albane, et aussi qu'il fut crucifié la tête en bas. D'autre part, saint Théodore Studite assure que l'apôtre a été écorché vif ; et il y a encore d'autres historiens qui prétendent qu'il a eu la tête tranchée. Mais, au fait, cette contradiction n'est qu'apparente : car rien n'empêche de penser que le saint a d'abord été mis en croix, puis, pour plus de souffrances, écorché vif, et enfin décapité ».
Culte des reliques
En 580, sa dépouille fut transportée dans l'île de Lipari, en Italie. En 809, elle fut mise à l'abri des invasions arabes en Sicile, à Bénévent sur le continent, avant de rejoindre Rome où elle repose toujours.
↑Richard R. Losch, All the People in the Bible: An A-Z Guide to the Saints, Scoundrels, and Other Characters in Scripture, éd. Wm. B. Eerdmans Publishing, 2008, p. 58
↑Joel B. Green, Scot McKnight, I. et Howard Marshall, Dictionary of Jesus and the Gospels, InterVarsity Press, (ISBN0-8308-1777-8), p. 180.
↑ a et bDon Régis Moreau, Thomas en Chine : les sources in L'Apôtre Thomas et le christianisme en Asie, éd. AED, Paris, 2013, p. 41.
↑Ilaria Ramelli, L'arrivée de l'Évangile en Inde et la tradition sur saint Thomas in L'Apôtre Thomas et le christianisme en Asie, éd. AED, Paris, 2013, p. 67-69.
↑Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, V, 10, 3, cité par Ilaria ramelli, L'arrivée de l'Évangile en Inde et la tradition sur saint Thomas in L'Apôtre Thomas et le christianisme en Asie, éd. AED, Paris, 2013, p. 65.
↑Ilaria ramelli, L'arrivée de l'Évangile en Inde et la tradition sur saint Thomas in L'Apôtre Thomas et le christianisme en Asie, éd. AED, Paris, 2013, p. 66.
↑ a et bMaxime K. Yevadian, Le catholicos arménien Sahak III Dzoroporetsi et l'Église de Chine in L'Apôtre Thomas et le christianisme en Asie, éd. AED, Paris, 2013, p. 129. L'ensemble des sources anciennes sur l'apostolat de Thomas sont traduites et étudiées dans Yevadian Maxime K., Christianisation de l’Arménie, Retour aux sources, La genèse de l’Église d’Arménie, I, Lyon, Sources d’Arménie, Armenia Christiana, n° 1, 2007.
↑Maxime K. Yevadian, Le catholicos arménien Sahak III Dzoroporetsi et l'Église de Chine in L'Apôtre Thomas et le christianisme en Asie, éd. AED, Paris, 2013, p. 130.
↑Jacques de Voragine, La Légende dorée de Jacques de Voragine, É. Rouveyre, , p. 487
↑Jean-Michel Thierry et Patrick Donabedian, Les Arts arméniens, éditions Citadelles, , p. 472
Saint Barthélemy (Nathanaël), apôtre : développement par l'abbé L. Jaud, le frère Bernard Pineau, o.p., Jacques de Voragine, Dom Guéranger, le Bx cardinal Schuster et Dom Pius Parsch