Longtemps considéré comme élève et successeur de Germain Pilon, Barthélémy Prieur, né en Champagne d'une famille paysanne, voyagea en Italie où, de 1564 à 1568, il a travaillé pour Emmanuel Philibert, duc de Savoie à Turin. À son retour en France, il réalisa principalement des monuments funéraires et des bustes mais aussi des petits bronzes.
En 1571 - année de son mariage avec la fille d'un orfèvre protestant parisien - , il reçoit sa première commande de Madeleine de Savoie, veuve du connétableAnne de Montmorency : il sculpte deux des trois Vertus pour le Monument du cœur du connétable aux Célestins (aujourd'hui, au musée du Louvre). Il sculpte aussi, pour la collégiale Saint-Martin de Montmorency, en 1576 et en 1577, et de nouveau d'après le dessin de l'architecte Jean Bullant, le tombeau du connétable et de son épouse (les gisants en sont aujourd'hui au Musée du Louvre)[1].
En 1585, il reçoit commande du tombeau de Christophe de Thou, pour l'église Saint-André-des-Arts à Paris (vestiges au Musée du Louvre)[2].
En 1591 il est nommé sculpteur du roi par Henri IV, titre qui est confirmé en 1594[3]. Son buste en bronze d'Henri IV et de Marie de Médicis (vers 1600) est à l'Ashmolean Museum d'Oxford. La surintendance des bâtiments du roi lui passe commande d'éléments décoratifs pour les façades du Louvre.
Après la fondation par Henri IV du collège royal de La Flèche en 1607, l'église du collège est bâtie sur les plans de l'architecte Louis Métezeau. Le roi prévoit d'y faire placer son cœur et celui de son épouse après leur décès. Barthélemy Prieur est chargé, son gendre Guillaume Dupré à son côté, de concevoir un monumental carditaphe destiné à recevoir les cœurs des souverains, mais le projet est abandonné en 1611. Un dessin témoigne du projet de Prieur, qui a également eu le temps de sculpter une effigie de La Justice (1610, marbre, Washington, The National Gallery of Art) grandeur nature. Les monuments aux cœurs d'Henri IV et Marie de Médicis ne seront réalisés qu'en 1648 au second niveau des bras du transept de l'église, à la faveur de nouveaux travaux décoratifs.
Regina Seelig-Teuwen : « Barthélemy Prieur, contemporain de Germain Pilon », Actes du Colloque : Germain Pilon et les sculpteurs français de la Renaissance, musée du Louvre, 26-, La Documentation française, Paris, 1993, p.365-385.
↑Geneviève Bresc-Bautier, « Justice et Paix : le tombeau de Christophe de Thou par Barthélemy Prieur », la Revue du Louvre et des musées de France, , p. 10-18
↑Geneviève Bresc-Bautier, « Les sculpteurs du roi sous Henri IV », dans Henri IV : Art et pouvoir, Presses universitaires François-Rabelais, coll. « Renaissance », (ISBN978-2-86906-542-0, lire en ligne), p. 107–127
↑Mme Lamy, G. Brière, « "L'Inventaire de B. Prieur, sculpteur du roi" », Bulletin Historique et Littéraire de la Société de l'Histoire du Protestantisme français, , p. 41-68
↑France et France, Jean Baptiste de Gondi maître d'hôtel de Catherine de Médicis (1501-1580), (lire en ligne)