À cette occasion, Catherine de Médicis fit exécuter au Louvre un somptueux ballet par seize dames de la cour représentant les seize provinces de France. La musique était fournie par un orchestre d'une trentaine de violons[1]. Les ambassadeurs polonais ne parlant pas le français, le livret du spectacle, qui contenait des vers et des explications nécessaires à la compréhension du spectacle, fut rédigé en latin par Jean Dorat.
Le spectacle fut donné après le souper[1] dans une structure temporaire érigée dans le Palais des Tuileries, éclairée par une infinité de flambeaux[1]. Les spectateurs de marque, le roi Charles IX, la reine Catherine, Henri d'Anjou, nouveau roi de Pologne, son frère le duc d'Alençon ainsi que les grands de France et de Pologne étaient assis ou debout sur une estrade au fond de la salle, les autres spectateurs se trouvant de part et d'autre de la salle dans des tribunes. Le ballet débuta avec l'entrée de trois figures allégoriques, la France, la Paix et la Prospérité[2]. Après quoi Silène et quatre satyres poussèrent devant le roi une structure recouverte d'une toile peinte, figurant un rocher sur lequel étaient installées seize dames d'honneur de la reine qui récitèrent des vers en latin[2] avant de descendre sur le parquet de danse où elles évoluèrent au son de la musique en une série de figures géométriques qui excitèrent l'enthousiasme des spectateurs[1]. En conclusion du ballet elles vinrent présenter chacune une plaque d'or qui portait une inscription vantant les produits caractéristiques de chaque province, les agrumes pour la Provence et les hommes d'armes pour la Guyenne[1].
Jean Dorat, Magnificentissimi spectaculi, éd. Morel, Paris 1573. Traduction française de Pierre de Ronsard et Amadis Jamyn, Les très somptueux spectacles produits par la reine Catherine, mère des rois, dans ses jardins hors la ville en l’honneur de la proclamation d’Henri toujours vainqueur comme roi de Pologne.