Aymerigot Marchès (Aimerigo Marchès en occitan) aussi nommé dans les chroniques du temps Mérigot Marchès ou chez Froissart Aymerigot Marcel, né vers 1360 aux confins du Limousin et de l'Auvergne, est un célèbre mercenaire — à qui on donnait alors le nom de « routier » — au service du royaume d'Angleterre[1]. Son histoire occupe quatre chapitres des Chroniques de Jean Froissart[2].
Biographie
Mérigot Marchès, né dans le château de Beaudéduit (simple relais de chasse) à quatre lieues de Limoges, est le fils d'un petit seigneur limousin qui « lequel chastel tenait [...] en foi et hommage de l'évêque de Limoges ». À l'âge de dix ans, son père le donna « à messire Thomas de Roux, chevalier, tenant le parti d'iceux Anglais » qui le garda trois ans puis le donna « à messire Goussier Helias, chevalier, [...] tenant le parti d'iceux Anglais »
Alerté par les seigneurs voisins (le sire de la Tour et la comtesse Dauphine[6]) et les habitants des méfaits d’Amérigot Marchès et de ses hommes, en Auvergne et Limousin, Charles VI ordonna à Robert de Béthune, vicomte de Meaux, de le capturer. Selon Jean Froissart, le château de la Roche-Vendeix était très facile à défendre et très difficile à assiéger. Après un long siège, Marchès traversa les lignes ennemies pour chercher du secours. Le château fut pris en son absence et il fut livré par un de ses cousins, Jean de Tournemire, au représentant du roi Jean de Blaisy. Il fut jugé et exécuté à Paris en juillet 1391[7].
Les registres du procès sont parmi les rares documents d’audience criminelle du Moyen Âge à nous être parvenus. Ils sont disponibles aux Archives Nationales sous le numéro Y10 531[8].
↑Vincent Challet, « Villages en guerre : les communautés de défense dans le Midi pendant la guerre de Cent Ans », Archéologie du Midi médiéval, , p. 111-122 (ISSN2275-4865, lire en ligne)
↑Vincent Challet, « Routiers et Mercenaires pendant la guerre de Cent Ans. Hommage à Jonathan Sumption », Cahiers de Recherches Médiévales et Humanistes, Bordeaux, (EAN978-2-35613-149-2, lire en ligne)