L'œuvre était originellement prévue pour orner les parois d'un ambon.
Peu de documents du moyen âge sont conservés, ce qui explique que beaucoup d'œuvres sont encore en attente d'attribution. Cependant, l'artiste de l'ambon de Klosterneuburg est bien connu. Il a lui-même signé son œuvre en latin par :
ANNO MILLENO CENTENO SEPTUAGENO
NEC NON UNDENO. GWERNHERUS, CORDE SERENO.
SEXTUS PRAEPOSITUS. TIBI. VIRGO MARIA. DICAVIT
QUOD NICOLAUS OPUS VIRDUNENSIS FABRICAVIT
L'année ou à mille cent soixante-dix s'ajoutent onze, Gwernhereus, le cœur heureux, alors sixième prieur dédia, Vierge Marie, à toi, l'oeuvre que Nicolas de Verdun fabriqua[1].
En 1330, un grave incendie se déclare dans l'église abbatiale. L'ambon est épargné grâce aux moines qui l'aspergent du vin de leur cave pour éviter que les flammes ne viennent l'endommager. En 1331, le prieur Etienne de Syrendorf demande à des artistes viennois de réparer et nettoyer l'œuvre, et de l'adapter à la nouvelle église, non pas en tant que décor d'ambon, mais en tant que retabletriptyque. Une autre inscription, suivant la signature de Nicolas de Verdun, en informe le lecteur :
CHRISTO MILLENO T[RE]CENTENO VIGENO [UNDE]NO P[RAE]POSIT[US] STEPHAN[US] DE SYRENDORF GENERAT[US] HOC OP[US] AURATUM TULIT HUC TABULIS RENOVATUM AB CRUCIS ALTARI DE STRUCTURA TABULAI QUE PRIUS ANNEXA FUIT AMBONIQUE REFLEXA
Du Christ la mille trois cent vingtième année plus onze, Le prévôt Etienne natif de Syrendorf Ce chef-d'œuvre doré, en tables rénové, jusqu'ici transporta De l'autel de la Croix où, construit de tableaux, Il fut auparavant attaché et en arrière replié Tout autour de l'ambon[1].
Description
L'œuvre mesure 5 mètres de long et 1 mètre 10 de haut. Elle est composée de trois panneaux de cuivre travaillé ajourés, dans lesquels sont insérés 51 plaques émaillées réparties sur trois registres. Les techniques principales utilisées sont celles des émaux champlevés et du cuivre repoussé.
Les couleurs dominants l'ensemble, mis à part le doré du cuivre, sont les différentes teintes de bleu composant le fond et le cadre, le noir pour les inscriptions et le sombres, le rouge pour accentuer les formes et le blanc permettant d'accentuer les limites de certains éléments tels que les cadres ou les sols. Ces couleurs sont également présente dans les ornements décoratifs présent sur les panneaux.
Les registres supérieur et inférieur n'ont pas une lecture linéaire, contrairement au registre médian qui suit la chronologie de la vie du Christ.
Programme iconographique
L'ensemble des scènes est divisée en trois registres indépendants consistant en des parties antelegem (avant la Loi), sub gratia (sous la grâce, relate les événements du Nouveau Testament et de la vie du Christ) et sub lege (sous la Loi).
Ce programme iconographique propose une lecture typologique de différents événements de la Bible. C'est-à-dire qu'il met en relation l'Ancien et le Nouveau Testaments pour prouver la réalisation des prophéties qui annonçaient l'arrivée du Messie.
L'agencement pourrait se référer aux doctrines mystiques du théologien médiéval Hugues de Saint-Victor[2].
Galerie
De gauche à droite : Joab tuant Abner, la Grappe de Canaan et la dé-pendaison du roi de Jéricho.
Joseph dans la citerne.
Samson et le lion.
Notes
↑ a et bMarie Madeleine Gauthier, Emaux du moyen âge occidental, Fribourg, Office du Livre, , 167 p.
↑Klosterneuburg". Encyclopedia of Austria. Retrieved 18 January 2013.
Voir aussi
Bibliographie
GRODECKI Louis, << L'abon en émail de Nicolas de Verdun à Klosterneuburg >>, Monuments et mémoire de la Fondation Eugène Piot, tome 39, 1943, pp.103-146