Après un baccalauréat littéraire obtenu avec mention très bien, elle se consacre au théâtre. Parallèlement à sa formation de comédienne aux Conservatoires des Xe, VIe et XIIIe arr. de Paris, elle suit le cursus d’Études théâtrales de la Sorbonne Nouvelle, avec une spécialisation en histoire de l’Ancien Régime[1].
Carrière littéraire
En , elle écrit sa première pièce Femmes d’attente, mise en scène par Stéphan Druet et représentée au Bouffon Théâtre. Elle y interprète le rôle d’Aura. La pièce reçoit l’intérêt de la critique[2],[3] et est lauréate du concours théâtral de la Sorbonne Nouvelle. Elle joue également dans plusieurs spectacles classiques et contemporains, mis en scène par Stéphan Druet, Jean-Louis Bihoreau, Sophie Caffarel.
Dans le même temps, elle commence une recherche sur l’histoire des femmes de théâtre, qui dès , est pionnière sur l’apparition des actrices en Europe. Achevé en , son mémoire de maîtrise est sélectionné pour le Prix de la Chancellerie des universités de Paris. Elle s’intéresse ensuite, dans le cadre de son doctorat, aux premières autrices de théâtre professionnelles, sous l’Ancien Régime. À cette occasion, elle met en lumière l’histoire du mot « autrice »[4],[5] et entame l’édition de leurs pièces, en collaboration avec deux universitaires américains, Henriette Goldwyn et Perry Gethner.
En , elle adapte le roman de Norma Huidobro, Le Lieu perdu, qu’elle met en scène[6], lors du festival Nuits d’Été Argentines (Paris).
Elle rejoint en le Mouvement HF pour l’égalité femmes-hommes dans les arts et la culture, où elle est à l’initiative des Journées du Matrimoine[7],[8]. Elle donne régulièrement des conférences et lectures sur le matrimoine théâtral, en France et à l’étranger, et en participe en tant que lectrice au cycle "Autrices oubliées", à la Bibliothèque nationale de France, aux côtés des chercheuses Edwige Keller-Rahbé et Justine Mangeant[9],[10].
En , elle fonde la Compagnie La Subversive, dont elle est directrice artistique. Elle monte en Le Favori, de Madame de Villedieu, première reprise en France de cette tragi-comédie jouée en par la troupe de Molière. Créé à La Ferme de Bel Ébat – Théâtre de Guyancourt, le spectacle est sélectionné en par le Festival international de théâtre classique d’Almagro.
En , elle est à l'initiative des premières journées du matrimoine lancées par le Mouvement HF pour l'égalité femmes-hommes dans la culture[11].
En , elle devient artiste associée du Théâtre des Îlets – CDN de Montluçon. En , La Ferme de Bel Ébat – Théâtre de Guyancourt lui confie également une résidence artistique de 4 ans, consacrée au matrimoine. Elle y crée, en , La Folle Enchère de Madame Ulrich, première comédie publiée par une femme et représentée à la Comédie-Française ().
En , elle conçoit un spectacle Mary Sidney alias Shakespeare, adapté d'un essai de la chercheuse Robin P. Williams(en), Sweet Swan of Avon. Did a Woman Write Shakespeare? présentant la thèse, documentée, selon laquelle Mary Sidney Herbert, comtesse de Pembroke, serait l'autrice des œuvres de Shakespeare[12],[13],[14]. Elle l'adapte sous la forme d'un essai autofictionnel pour le grand public, qui paraît en 2024 chez Talents Hauts, dans une nouvelle collection intitulée "Alias, des essais d'un autre genre"[15],[16]. Il reçoit le Prix Pandore[17], créé à l'initiative de La Maison de Colette, et le prix Coup de Coeur INfluencia[18].
En , elle participe, aux côtés de plusieurs théâtres, dont La Ferme de Bel Ebat - Théâtre de Guyancourt, Le Vivat d'Armentières et le Théâtre des Îlets, à la création d' « Édifier notre Matrimoine »[19], un réseau de production et diffusion du matrimoine dans le spectacle vivant[20].
En 2024, elle remet en scène avec sa compagnie La Subversive, Laodamie, reine d'Epire, de Catherine Bernard, première tragédie écrite par une autrice et jouée à la Comédie-Française. Elle n'avait pas été remontée depuis 335 ans[22].
Engagement
Place des femmes
Elle s'applique à mettre en valeur la place aux femmes dans le théâtre[23],[24],[25].
Notion de matrimoine
Elle milite pour la reconnaissance des notions de « matrimoine »[26],[27] (héritage de la mère) et matrimoine culturel, à l'instar de celle de patrimoine (héritage du père) et patrimoine culturel.
Publications
Lettre à l'écrivain qui a changé ma vie, Gallimard "Télérama", coll. « Collection Page blanche », (ISBN978-2-07-056745-4), p. 11-12
Anne Martin-Fugier, « Aurore EVAIN, L'apparition des actrices professionnelles en Europe, Paris, L'Harmattan, coll. Univers Théâtral, 2001, 241 p. », Clio. Femmes, Genre, Histoire, no 17, , p. 278–279 (ISSN1252-7017, DOI10.4000/clio.598, lire en ligne, consulté le )
« Les autrices de théâtres et leurs oeuvres dans les dictionnaires dramatiques du XVIIIe siècle », SIEFAR (Société Internationale pour l'Etude des Femmes de l'Ancien Régime), (lire en ligne).
« Mlle de Saint-Léger, "femme écureuil" et autrice de théâtre », Revue des Études rétiviennes, 37, déc. 2005, p. 173-220.
« Les reines et princesses de France, patronnes et mécènes du théâtre au XVIe siècle », dans K. Wilson-Chevalier, avec la collab. d’E. Pascal (dir.), Patronnes et mécènes en France à la Renaissance, Saint-Étienne, Publications de l’Université, 2007, p. 59-99.
« Performance du Favori de Mme de Villedieu », dans E. Keller-Rahbé & N. Grande (dir.), Madame de Villedieu et le théâtre, Tübingen, Narr Verlag, « Biblio 17 », 184, 2009, p.147-159.
avec Perry Gethner, et Henriette Goldwyn (dir), Théâtre de femmes de l'Ancien Régime, Saint-Étienne, Publications de l'Université de Saint-Étienne ; Paris, Classiques Garnier, 2006-2022, 5 vol.
Françoise Pascal et Aurore Evain (préf. Aurore Évain), Le vieillard amoureux, Éditions Talents Hauts, coll. « Les plumées », (ISBN978-2-36266-360-4)
En compagnie. Histoire d'autrice de l'époque latine à nos jours, Donnemarie-Dontilly, Éditions iXe, , 118 p. (ISBN979-10-90062-47-4) (suivi de Sarah Pèpe, Presqu'illes).
2018 : À la recherche de la Princesse de Montpensier, conférence-spectacle écrite et mise en scène par Aurore Évain, créée au Théâtre municipal Berthelot de Montreuil
2020 : Mary Sidney, alias Shakespeare, spectacle d'Aurore Évain, d'après les recherches de Robin P. Williams, trad. et adaptation d'Aurore Evain avec la collaboration d'Isabelle Gomez, créé au Théâtre des Îlets - CDN de Montluçon
2021 : Les Fables de Marie de France, mise en scène d'Aurore Évain, musique d'Isabelle Olivier, trad. Françoise Morvan, création à la Ferme de Bel Ebat – Théâtre de Guyancourt.
2022 : Contes des fées, de Marie-Catherine d'Aulnoy (1697), mise en scène d'Aurore Évain, création à la Ferme de Bel Ebat – Théâtre de Guyancourt, Espace Alya - Avignon OFF
2024 : Laodamie, de Catherine Bernard (1689), mise en scène d'Aurore Evain, création à la Ferme de Bel Ebat – Théâtre de Guyancourt.
↑« La Fabrique de l’Histoire », avec Aurore Evain, Corinne François-Denève et Christine Planté, « Femmes artistes (3/4) : Ecrivaines, dramaturges, autrices, la longue histoire des femmes de lettres », France Culture, (lire en ligne)
↑Laure Daussy, entretien avec Aurore Evain, « On lit toujours les textes de femmes avec un doute », Charlie Hebdo,
↑(en-US) Laura Cappelle, « Rediscovering France’s Early Female Playwrights », The New York Times, (ISSN0362-4331, lire en ligne, consulté le )
↑Romain Jeanticou, entretien avec Aurore Evain, « Des Journées du matrimoine pour réhabiliter l’héritage des femmes dans l’art et la culture », Télérama, (lire en ligne)