Auguste Alfred Rubé a été un innovateur dans le métier du décor théâtral[1]. Ce « décorateur d’une rare ingéniosité[2] » s’est attaché à une recherche de couleur locale correspondant au mouvement romantique[3]. Il avait été à bonne école avec son maitre Ciceri, le décorateur de l’Opéra-Comique, dont il venait d’épouser la fille. Ciceri avait la confiance de Dumas père, qui s’en rapportait à lui ainsi qu’à ses élèves, Rubé, Charles Séchan, Jules-Pierre-Michel Dieterle, Édouard Desplechin, mais Rubé voulait encore faire mieux : non seulement il cherchait à reproduire les paysages avec exactitude, il les faisait pittoresques[1].
En , il avait peint, pour le Théâtre-Français, un superbe plafond, représentant Apollon chevauchant sur Pégase au milieu des personnages ayant inspiré les chefs-d’œuvre des acteurs tragiques et comiques français, qui, rongé par le gaz, a été repeint, en 1879, par Alexis-Joseph Mazerolle[1]. La dernière œuvre à laquelle il a travaillé est le rideau du nouvel Opéra-Comique. Celui de l’Opéra était également de lui[4].
À sa mort, en 1899, Rubé était devenu le doyen des peintres décorateurs[1]. Il avait été nommé chevalier de la Légion d’honneur, le [4]. À ceux qui regrettaient du voir limiter ses dons de peintre à la décoration, il répondait avec un bon sourire : « Que voulez-vous, j’ai le théâtre dans le sang[5] ! »
« Il avait, avec sa forte moustache, l’aspect d’un commandant en retraite. Sa nature droite et d’une haute probité répondait bien à sa physionomie franche et ouverte[7]. »
Notes et références
↑ abcd et e« Par-ci, par-là », Le Voleur illustré : cabinet de lecture universel, Paris, 72e année, vol. 51, no 2182, , p. 274 (lire en ligne, consulté le ).
↑Avant lui, sous Louis XIII, l’on indiquait simplement chacun des sites sur une toile de fond. L’adoption par Corneille de l’unité de lieu, dans ses tragédies, revint à un seul décor. En dépit des tentatives, lors du XVIIIe siècle, de lutter contre cette conception théâtrale qui restreignait l’action, il a fallu attendre la révolution dramatique de Victor Hugo, de Dumas, de Vigny, pour concevoir des drames vivants et reproduire la réalité sur la scène.
↑ ab et c« Nécrologie », La Chronique des arts et de la curiosité : supplément à la Gazette des beaux-arts, no 16, , p. 147 (lire en ligne, consulté le ).