« Le Premier ministre dirige l'action du gouvernement. Il est responsable de la Défense nationale. Il assure l'exécution des lois. Sous réserve des dispositions de l'article 13, il exerce le pouvoir réglementaire et nomme aux emplois civils et militaires.
Il peut déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres.
Il peut, à titre exceptionnel, le suppléer pour la présidence d'un Conseil des ministres en vertu d'une délégation expresse et pour un ordre du jour déterminé. »
— Article 21 de la Constitution du 4 octobre 1958[1]
Contenu
Direction de l'action du Gouvernement
Bien que le premier alinéa de l'article 21 de la Constitution dispose que « le Premier ministre dirige l'action du Gouvernement », le Premier ministre n'est pas de jure le supérieur hiérarchique des ministres[2],[3].
Responsabilité de la Défense nationale
Si le Président de la République est le « chef des armées » en vertu de l'article 15, l'article 21 indique que le Premier ministre est « responsable de la Défense nationale ». Cette disposition est complétée par l'article L 1131-1 du Code de la Défense, selon lequel le Premier ministre « formule les directives générales pour les négociations concernant la défense [...] Il décide de la préparation et de la conduite supérieure des opérations et assure la coordination de l'activité en matière de défense de l'ensemble des départements ministériels »[4].
Le juriste Guy Carcassonne fait cependant remarquer que, « comme à l'accoutumée, si le président décide, c'est toujours le chef du gouvernement qui met en œuvre, et cela seul suffit à rendre son intervention déterminante »[5].
L'alinéa 2 de l'article 21 de la Constitution de (« Il peut déléguer certains de ses pouvoirs aux ministres. ») reprend l'article 54 de celle de (« Le président du Conseil des ministres peut déléguer ses pouvoirs à un ministre. »)[6],[7]. Il permet l'existence de « ministres délégués auprès du Premier ministres »[8],[9],[10],[11].
↑L'application de l'alinéa fut de nouveau formulé pour le conseil des ministres prévu le 3 avril 1974, toujours lié à la santé du président. Ce dernier meurt la veille du conseil. (Jacques Berne, La campagne présidentielle de Valéry Giscard d'Estaing en 1974, PUF, , « La vacance du pouvoir ».)
[Auby et Ducos-Ader 1969] Jean-Marie Auby et Robert Ducos-Ader, Grands services publics et entreprises nationales, t. 1er : Théorie générale des services publics et des entreprises publiques, Paris, PUF, coll. « Thémis / droit » (no 23), , 1re éd., 370 p., 13 × 18 cm (OCLC460121263, BNF32987346, S2CID167088091, SUDOC001664204, présentation en ligne, lire en ligne).
[Canedo-Paris 2007] Marguerite Canedo-Paris, « Droit constitutionnel institutionnel (-) : « dodécennat » abracadabrantesque ! Libres propos sur les deux mandats présidentiels de Jacques Chirac », Revue française de droit constitutionnel, vol. 72, no 4, , p. 785-809 (DOI10.3917/rfdc.072.0785, lire en ligne).
[Le Bos-Le Pourhiet 1984] Anne-Marie Le Bos-Le Pourhiet, « Le remplacement du Premier ministre empêché : intérim ou délégation ? », RDP, t. C, no 4, , p. 993-1003 (lire en ligne).