L'intérêt du comte de Montmorin pour la question américaine perdure bien après son ambassade à Madrid si l'on en croit les mémoires de l'agent américain Gouverneur Morris, ambassadeur des États-Unis à Paris sous la Révolution, qui relate ses nombreux contacts avec Montmorin dans le but de développer les échanges commerciaux entre les deux nations[2].
On peut le qualifier de « monarchiste », c'est-à-dire de contre-révolutionnaire modéré, convaincu qu'il est de la nécessité d'accepter certaines réformes pour sauver la monarchie.
Pendant son ministère, il met sur pied, avec Mirabeau, le fameux « atelier de police » dont Danton est l'un des agents[4].
Après le 10 août 1792 et l'incarcération de la famille royale, il essaie de se cacher, mais est découvert et envoyé en prison[6]. Jugé par le tribunal le 17 août et à nouveau emprisonné, il est massacré par un groupe de révolutionnaires, le 2 septembre 1792[7].
Le 21 octobre 1790, il avait vendu l'ancienne châtellenie de Gaillefontaine, héritée de sa mère, à M. du Ruey[8].
Famille
Armand-Marc de Montmorin Saint Hérem est le fils d'Armand-Gabriel de Montmorin de Saint-Herem, capitaine au régiment de Noailles, lieutenant général pour le Roi au gouvernement de Verdun, menin du Dauphin, et de Catherine-Marie Le Gendre de Collandres, dame de la châtellenie de Gaillefontaine.
Il épouse en 1763 sa cousine germaine Françoise de Tane (1741-1794), fille d'Antoine, comte de Tane, et de Marie-Louise-Alexandrine de Montmorin.
Françoise de Tane et son fils sont recueillis au début de la Révolution en Bourgogne par Antoine Mégret, comte de Sérilly (fils d'Antoine), et son épouse Anne-Louise de Domangeville. Arrêtés, ils sont finalement guillotinés le 10 mai 1794 avec leur protecteur, dans la même charrette que Madame Élisabeth, sœur du roi.
Hugues Calixte de Montmorin, officier de chasseurs, né à Versailles en 1772, guillotiné le 10 mai 1794, le même jour que sa mère ;
Guy de Montmorin, mort accidentellement à l'île Bourbon en 1796 ;
Victoire Marie Françoise de Montmorin, dame de MadameVictoire de France, fille du Roi Louis XV. Morte en prison pendant la Révolution, elle épousa en 1784 César Guillaume, comte de La Luzerne (1763-1833), fils de César Henri, comte de La Luzerne, ministre de la Marine du Roi Louis XVI, et de Marie-Adélaïde Angran d'Alleray. De ce mariage, sont issues deux filles. Victoire est connue aussi pour sa relation avec Charles-Michel de Trudaine (1766-† guillotiné le 26 juillet 1794 alias le 8 thermidoran II, avec son frère aîné Charles-Louis, l'époux de Mme Trudaine, à la veille de la chute de Robespierre ; deux petits-fils de Daniel-Charles[12]), dont elle eut une fille en 1793, Elisa Bouvard de Fourqueux (1793-1867 ; Postérité ; son nom vient de sa grand-mère paternelle, la mère donc de Charles-Michel et de Charles-Louis : Rosalie Bouvard de Fourqueux)[13],[14]. Victoire ne fut pas condamnée à mort car elle avait sombré dans la folie. Soutenue dans sa captivité par la comtesse de Sérilly, qui, elle aussi, avait de peu échappé à la guillotine, elle se laissa mourir, tandis que son amant, Charles Michel de Trudaine, fut guillotiné quelques semaines plus tard le même jour que son frère Charles-Louis, et un jour après leur ami, le poète André Chénier ;
Marie Michelle Françoise Pauline de Montmorin (1768-1803), mariée le 25 septembre 1786 avec Christophe François, comte de Beaumont d'Auty, Séparée de son époux, elle est connue pour avoir été le grand amour de François-René de Chateaubriand, avant de mourir prématurément de la tuberculose, sans postérité.
Notes et références
↑Histoire de la participation de la France à l'établissement des États-Unis d'Amérique. Correspondance diplomatique et documents (6 volumes, 1886-1899) Texte en ligne 123456.
↑(en) The Diary and Letters of Gouverneur Morris, Minister of the United States to France; Member of the Constitutional Convention, éd. Anne Cary Morris (1888). 2 vols. online version.
↑Armand Rébillon, Les États de Bretagne de 1661 à 1789, Paris, Éditions Picard, , p. 394-395.
↑Annales patriotiques et littéraires de la France, et affaires politiques de l'Europe : journal libre par une Société des Écrivains Patriotes, t. 1-3, Paris, Buisson, , 406 p. (lire en ligne), PA79.
↑Luc-Normand Tellier, Face aux Colbert : les Le Tellier, Vauban, Turgot et l'avènement du libéralisme (lire en ligne).
↑Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne ou histoire par ordre alphabétique, de la vie privée et publique de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, t. 23, Paris, Ch. Delagrave, , 660 p. (lire en ligne), p. 271.
↑Abbé J.-E. Decorde, Essai historique et archéologique sur le canton de Forges les Eaux, Paris & Rouen, Derache & Lebrument, , VIII+327, p. 156-157
↑Comte Albert de Remacle, Dictionnaire généalogique, Familles d'Auvergne, tome 2, Clermont-Ferrand, ARGHA, , 135 p. (ISBN978-2-9503286-5-6, BNF36595033), p. 594-604
↑Georges Martin, Histoire et généalogie de la Maison de Voyer de Paulmy d'Argenson, Lyon, l'auteur, , 242 p., p. 54 & 175
↑Comte Albert de Remacle, Dictionnaire généalogique, Familles d'Auvergne, tome 2, Clermont-Ferrand, ARGHA, , 135 p. (ISBN978-2-9503286-5-6, BNF36595033), p. 603-604
↑Michel de Gouberville, Composition sociologique et géographique d'une ascendance au temps du Roi-soleil, Sans lieu, l'auteur, , 122 p., p. 47-62
Bibliographie
Arnaud de Maurepas, Antoine Boulant, Les Ministres et les ministères du siècle des Lumières (1715-1789). Étude et dictionnaire, Paris, Christian-JAS, 1996, 452 p.
A. Bardoux, Pauline de Montmorin, comtesse de Beaumont : études sur la fin du XVIIIe siècle (Paris, 1884), pour une défense de la politique de Montmorin.
F. Masson, Le Département des affaires étrangères pendant la révolution, 1787-1804, ch. ii. (Paris, 1877).
A. de Bacourt, Correspondance entre Mirabeau et le comte de La March, 1789-1791, (3 vols., Paris, 1851), contient de nombreuses lettres de Montmorin.
« Correspondance du Comte de Moustier avec le Comte de Montmorin », dans The American Historical Review, vol. VIII. (1902-1903).