Antoine Agoudjian est né en 1961 de parents français d’origine arménienne[1]. Il est le petit-fils de rescapés du génocide des Arméniens de 1915[2]. Il grandit à Alfortville, « petit village gaulois à l’arménienne »[3] où les descendants des enfants du génocide sont toujours très présents et actifs[1].
C’est au cours d‘un séjour aux États-Unis en 1986 qu’il découvre la photographie, en travaillant dans un laboratoire photographique.
En 1988, à la suite du tremblement de terre en Arménie du 7décembre1988, il part pour deux années avec une ONG comme logisticien et interprète[3]. Il prend ses premières images quand son travail d’aide humanitaire le lui permet[2]. De retour en France, il publie son premier livre par les Éditions Parenthèses : Le Feu sous la Glace, préfacé par l’écrivain Alberto Moravia.
En 1991, il commence à photographier la misère et contacte les Restos du Cœur afin de compléter son travail. Il travaille parallèlement dans le laboratoire photographique professionnel Pictorial Service à Paris, où il devient un expert en développement des films et en tirage argentique noir & blanc[4]. Il rencontre Robert Doisneau, qui l’aide à mettre en forme un nouveau livre édité par les éditions Calmann-Lévy : Portraits des Restos du cœur, préfacé par l’écrivain Frédéric Dard. Il entre à l’Agence Rapho sous l’impulsion de Robert Doisneau.
En 1996, les éditions Parenthèses lui commandent un regard sur Istanbul, ce qui aboutit à la publication d’un ouvrage : Istanbul peut-être, préfacé par l’écrivain Michéa Jacobi. Actes Sud publie en 1998 ses dix années de reportage sur le Caucase : Rêves Fragiles, préfacé par le journaliste Gérard Guéguan.
Antoine Agoudjian s'immerge complètement dans son projet sur la mémoire à partir de 1999 en débutant par la vieille ville de Jérusalem, puis poursuit par le Liban, la Syrie, la Turquie, l’Irak, l’Iran, la Géorgie, le Haut-Karabagh et l’Arménie.
Robert Delpire publie ses images dans sa collection Photo Poche en 2006, Les yeux brûlants, préfacé par le réalisateur canadien Atom Egoyan[2].
En juin 2006, il est invité par la mairie de Valentigney à exposer trente cinq images de son travail Empreintes sous un chapiteau, à l’occasion de l’Année de l'Arménie. Mais à la suite des pressions de la communauté turque « choquée par deux légendes mentionnant le mot “génocide” », l’exposition est décrochée. Elle sera finalement présentée dans la MJC de la commune[5].
En 2011[1], il est le premier photographe depuis le génocide de 1915 à avoir exposé dans une importante galerie sur ce thème de la mémoire arménienne à Istanbul[2]. Exposition très médiatisée[6], organisée et soutenue par le mécène Osman Kavala[7], qui sera arbitrairement incarcéré en 2017[8]. Flammarion publie en 2015 à son département des beaux livres l'ouvrage Le Cri du Silence[2], préfacé par le comédien et dramaturge Simon Abkarian. Il expose pour le centenaire du génocide à Diyarbakir en Turquie[6], invité par la municipalité administrée par les maires kurdes, Gultan Kisanak et Firat Anli, tous deux incarcérés en 2015.
En 2017, à Mossoul, il accompagne pendant un mois des soldats irakiens en première ligne face aux combattants de Daech[9]. Son reportage, publié par Le Figaro Magazine est récompensé par le prix du public des correspondants de guerre au festival de Bayeux[10]. En 2019, il est à Baghouz, « un village où se sont repliés les derniers djihadistes du califat de Daech, qui semble vivre ses dernières heures »[11].
Antoine Agoudjian est le lauréat du 11eVisa d’Or humanitaire du CICR en 2021 Son reportage, publié par Le Figaro Magazine sur les conséquences humanitaires du conflit du Haut-Karabakh[12]. Ses reportages sont distribués par la presse magazine nationale et internationale. Il poursuis au travers de ses reportages son immersion en évoquant par l'image son héritage mémoriel.[réf. nécessaire]
2022 : Urban Warfare, exposition collective avec Abdulmonam Eassa et Alfredo Bosco, Bruxelles[24]
2022 : Le Cri du silence, Festival Yeraz, Théâtre de Gascogne, Mont-de-Marsan, du 21 mars au 24 avril[25] 2022 : Le Cri du silence, Galerie 15. Rue de Seine, Pars.
2022 : Le Cri du silence, CENTRE D’ART NPAK - exposition muséale Arménie
Publications
Antoine Agoudjian (préf. Alberto Moravia), Le Feu sous la glace : Arménie 1989-1990 photographies, Parenthèses Éditions, coll. « Photographies », , 123 p. (ISBN978-2-86364-067-8)
Antoine Agoudjian (préf. Atom Egoyan), Les yeux brûlants : Mémoire des Arméniens, Arles, Actes Sud, coll. « Photo poche société », , 130 p. (ISBN978-2-7427-6133-3)
Antoine Agoudjian (préf. Simon Abkarian), Le cri du silence : Traces d'une mémoire arménienne, Paris, Flammarion, coll. « Photographies », , 159 p. (ISBN978-2-08-130330-0, BNF44296091)
↑ a et bFabien Vernois, « Le photographe Antoine Agoudjian documente l'histoire de l'Arménie », La Croix, (ISSN0242-6056, lire en ligne, consulté le )
↑Yoann Boffo, « Festival Yeraz à Mont-de-Marsan : Antoine Agoudjian pose la mémoire d’un peuple meurtri sur pellicule », Sud Ouest, (ISSN1760-6454, lire en ligne, consulté le )