L'étymologie fait correspondre ce mot à une contraction du terme allemand « Ambahtmeister» (Amt : fonction ; et Meister : maître)[4]. Ce terme a pu ultérieurement désigner le maire de Strasbourg[5].
Entre les XIIIe et XVIIe siècles, Strasbourg constitue une ville libre d'Empire indépendante et gouvernée par trois conseils et un ammestre. L’ensemble est appelé le « Magistrat », avec un singulier collectif marqué par une majuscule à ce mot[6]. Il était également appelé « Régime permanent » ou « Régence perpétuelle » (en allemand : bestændige Regiment[7]). Cette organisation permettait aux grandes familles patriciennes strasbourgeoises de détenir les pouvoirs, selon un système oligarchique.
Gouvernement
Avec des variantes et des ajouts, le système municipal strasbourgeois est organisée avec trois pôles de pouvoir, depuis le XIIIe siècle, jusqu'à la Révolution française.
Un exécutif
Le pouvoir exécutif était composé d'un ammestre issu de la bourgeoisie et secondé par quatre stettmestres issus de la noblesse. Ces derniers étaient également élus pour un an mais exerçaient leurs fonctions à tour de rôle pendant un trimestre[8].
Trois conseils
Le Magistrat se composait également de trois « chambres secrètes » (Geheime Stuben)[9],[10] :
Le Conseil des XIII(Rat der Dreizehnte, ou dreizehner Kammer[11]) veillait sur les affaires diplomatiques et militaires. Il était composé de douze membres et présidé par l'ammestre ;
Le Conseil des XV(Fünfzehnte, ou fünfzehner Kammer[12]) s'occupait des questions relatives à la justice et aux finances à partir de sa création en ;
Le Conseil des XXI (alten Herren[12]) ou « Grand Conseil » (Grosser Rat), n'avait pas de mandat spécifique. Il comportait parfois plus de 21 membres, certains étant soit convoqués occasionnellement, ou requis comme suppléants pour compléter, le cas échéant, les autres conseils.
Les corporations
En bas du système, on trouve les vingt corporations des métiers, qui élisaient 300 échevins d'où étaient issus les Conseils.
Stabilisation
Définitivement établie dans tous ses rouages en , la Constitution urbaine de Strasbourg ou « charte de serment » (Schwörbrief) subsista sans changement jusqu'en et était solennellement lue, au début de chaque année, à l'ensemble des bourgeois lors de la cérémonie de prestation de serment (Schwörtag).
Paul Greissler, La classe politique dirigeante à Strasbourg : 1650-1750, Strasbourg, Le Quai, , 302 p. (ISBN2-903548-03-X, présentation en ligne) (texte remanié d'une thèse de science politique)
François Igersheim (et al.), « Ammeister, Ammannmeister, Amtmeister », in Dictionnaire historique des institutions de l'Alsace du Moyen Âge à 1815, fascicule 1, Fédération des sociétés d'histoire et d'archéologie d'Alsace, Strasbourg, 2010 (ISBN9782857591016)
Georges Livet et Francis Rapp (dir.), Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, t. 2, [Strasbourg], Dernières nouvelles de Strasbourg, , 2475 p. (ISBN2-7165-0041-X).
Eugène Müller, Le Magistrat de la ville de Strasbourg de 1674 à 1790, Strasbourg, Chez Salomon, , 270 p. (lire en ligne)