Alphonse Toussenel

Alphonse Toussenel
Alphonse Toussenel (1864).
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Alphonse Toussenel ( à Montreuil-Bellay à Paris (15e)[1], inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 16)) est un écrivain et journaliste français.

Biographie

Une fois ses études terminées, Toussenel revient à la campagne pour poursuivre ses travaux sur l'agriculture et consacrer ses loisirs à l'étude des mœurs des animaux. Plus tard dans sa vie, il est séduit par les théories de Charles Fourier et viens s'installer à Paris. Il remplit pendant quatre ans les fonctions de rédacteur en chef du journal La Paix, puis accepte, en 1847, le poste de commissaire civil à Boufarik, poste qu'il abandonne, dès l'année suivante. Resté fidèle au Fouriérisme, il fonde en 1843 avec Victor Considerant le journal La Démocratie pacifique. Après la révolution de 1848, il fait partie de la Commission du Luxembourg et fonde un nouveau journal avec le socialiste François Vidal, Le Travail Affranchi.

En 1849, Toussenel se retire de la vie politique et se consacre exclusivement aux études sur les animaux. Il publie en 1853 Le monde des oiseaux, en 1855 L'Esprit des bêtes et de nombreux articles de chasse dans Le Globe, La Bibliothèque des Feuilletons et dans des journaux de chasse[2].

Socialiste utopique et disciple de Fourier, il était aussi anglophobe et antisémite[3],[4]. Il exerça une influence certaine sur le socialiste antisémite Auguste Chirac[5], sur Édouard Drumont qui lui rend hommage dans son livre La France juive[6], mais aussi sur les boulangistes, le Marquis de Morès et Pierre Biétry. Sous la Collaboration, Toussenel trouvera un regain d'intérêt avec la publication du livre de Louis Thomas Alphonse Toussenel: Socialiste National et Antisémite. On peut aussi citer le Parti français national-collectiviste qui se revendiquera de son héritage et le considérera comme l'un de ses précurseurs[7].

Citations

  • «J'appelle, comme le peuple, de ce nom méprisé de juif, tout trafiquant d’espèces, tout parasite improductif, vivant de la substance et du travail d’autrui. Juif, usurier, trafiquant sont pour moi synonymes.»[8]
  • « Tous les liseurs de Bible, qu'on les appelle Juifs ou Genevois, Hollandais, Anglais, Américains, ont dû trouver écrit dans leur livre de prières que Dieu avait concédé aux serviteurs de sa loi le monopole de l'exploitation du globe, car tous ces peuples mercantiles apportent, dans l'art de rançonner le genre humain, la même ferveur de fanatisme religieux. C'est pourquoi je comprends les persécutions que les Romains, les Chrétiens et les Mahométans ont fait subir aux Juifs. La répulsion universelle que le juif a inspirée si longtemps n'était que la juste punition de son implacable orgueil, et nos mépris les représailles légitimes de la haine qu’il semblait porter au reste de l’humanité. » Les juifs rois de l'époque, histoire de la féodalité financière.
  • L'historien Jean-Pierre Rioux considère que cet ouvrage n'est pas étranger à la dimension antisémite que certains ont pu donner au mythe politique des Deux cents familles. Cette dimension antisémite a été reprise des décennies après par Édouard Drumont[9]

Principaux ouvrages

  • Les Juifs, rois de l'époque : histoire de la féodalité financière Paris : chez C. Marpon & E. Flammarion → lire en ligne tome 1 & tome 2
  • L'Esprit des bêtes — Vénerie française et zoologie passionnelle (1847) — Exemplaire numérique consultable sur Gallica.
  • Travail et fainéantise, programme démocratique, Paris : au Bureau du Travail affranchi, 1849 → lire en ligne
  • L'Esprit des bêtes — Le monde des oiseaux : ornithologie passionnelle, Paris : Librairie phalanstérienne, 1853 → lire en ligne
  • L'Esprit des bêtes — Zoologie passionnelle : Mammifères de France, Paris : Librairie phalanstérienne, 1855 → lire en ligne
  • Tristia, histoire des misères et des fléaux de la chasse de France, Paris : chez E. Dentu, 1863 → lire en ligne

Notes et références

  1. Son acte de décès (n° 1605) dans les registres de décès du 15e arrondissement de Paris pour l'année 1885.
  2. « Divers: Alphonse Toussenel », La Revue Socialiste,‎ , page 478 (lire en ligne)
  3. Jean Garrigues, interviewé par Renaud Dély, « "Le monde de la finance retombe toujours sur ses pattes" », Le Nouvel Observateur n°2562, semaine du 12 décembre 2013, p. 74-75.
  4. Laurent Joly, « Michel Dreyfus, L'antisémitisme à gauche. Histoire d’un paradoxe, de 1830 à nos jours, Paris, La Découverte, rééd. augmentée 2011, 358p »., (ISBN 9782707169983), Revue d'histoire moderne et contemporaine, 2011/4 (n° 58-4).
  5. Auguste Chirac, Les Rois de la République: histoire de la féodalité financière, t. I, Paris, Dentu, (lire en ligne), page 3
  6. Edouard Drumont, La France Juive: essai d'histoire contemporaine, Paris, Flammarion, (lire en ligne)
  7. Lucien Pemjean, « Penseurs et précurseurs », Le Pays libre,‎ , page 6 (lire en ligne)
  8. Alphonse Toussenel, Les Juifs, rois de l'époque: Histoire de la féodalité financière, vol. 1, Paris, Librairie de l'école sociétaire, , page xxv
  9. Jean-Pierre Rioux, Au bonheur la France, Paris, CNRS Éditions "Biblis", , 456 p., p. 192, 193

Voir aussi

Bibliographie

  • Émile Chevalier, Un naturaliste angevin : Alphonse Toussenel : 1803-1885, Germain et Grassin, 1897.
  • Louis Thomas, Alphonse Toussenel : Socialiste national antisémite (1803-1885), Paris, Mercure de France, 1941.
  • (it) Cristina Cassina, « Tra natura e storia : l'antigiudaismo sociale di Alphonse Toussenel », dans Michele Battini et Marie-Anne Matard-Bonucci (dir.), Antisemitismi a confronto : Francia e Italia. Ideologie, retoriche, politiche, Pise, Edizioni Plus / Pisa University Press, , 199 p. (ISBN 978-8-88492-675-3), p. 39-55.

Articles connexes

Liens externes