Albert Lance (Lancelot, Albert Ingram), né le à Adélaïde (Australie), et mort à Bellecombe-en-Bauges (en Savoie) le est un ténor lyrique français d'origine australienne, dont la carrière s'est étendue des années 1950 aux années 1970. Il est principalement connu pour ses interprétations de grands rôles d’opéras français. Il est apprécié pour « sa voix chaude à la projection puissante, sa diction claire[1] [et] ses aigus virils »[2].
Il est élevé par une nourrice au sein d'une communauté allemande dans le bush australien[5], et commence à chanter comme sopraniste à l'église. À 14 ans il retrouve son père qui l'emmène à Adélaïde. À 16 ans il a une méningite (qui lui fait perdre un œil) et retrouve alors sa mère[6].
Lors de la Seconde Guerre mondiale, il monte des concerts de variété pour récupérer des fonds pour les «prisonners of war»[6]. Il travaille quelque temps dans une usine à Melbourne. Après avoir gagné un radio-crochet organisé par Gladys Moncrieff(en), il commence sa carrière de chanteur en chantant, pendant plusieurs années, des ballades anglaises et irlandaises dans des cabarets. Il participe à des tournées en Australie, Tasmanie et Nouvelle-Zélande, avec notamment la compagnie de vaudeville[7]The Australian Street Singers[2],[6].
Après avoir retravaillé quelque temps à l'usine, il auditionne auprès de Dominique Modesti, professeur de chant français : il quitte alors l'Australie pour s'installer à Paris. Il est engagé en 1955 à l'Opéra-Comique, puis il entre dans la troupe de l'Opéra de Paris[6].
Il prend alors le pseudonyme d'Albert Lance (dérivé de son nom véritable)[4],[6].
Attaché à la troupe de l'Opéra de Paris, il chante peu à l'étranger (il sera notamment réclamé en vain par la Scala[6],[10]), mais a néanmoins l'occasion de participer à des productions à Londres, Vienne, Moscou, Kiev, Riga, Philadelphie, San Francisco, Los Angeles, Buenos Aires et Rio de Janeiro[2].
Il obtient la nationalité française en 1967, remise par le général de Gaulle en personne[11]. Cette même année 1967, le magazine Life le classe parmi les huit meilleurs ténors mondiaux[2].
Il se consacre ensuite exclusivement à l’enseignement, au conservatoire de Nice pendant dix-neuf ans, puis au conservatoire d’Antibes pendant onze ans, en compagnie de son épouse Iris Parel. Il crée alors, à Colomars, village de l'arrière pays niçois où il réside, l’«Albert Lance Lyric Company», une association organisant des spectacles lyriques, qu'il dirige avec Iris Parel jusqu'à la fin de sa vie.
Peu d'enregistrements d'Albert Lance ont été réédités sous forme de CD. On trouvera néanmoins :
divers airs d'opéras français et d'opéras italiens chantés en français, au sein d'une compilation "Le chant français" (disque n°9), enregistrés en 1959 à Paris (EMI Classics 7243 5 85329 2 9).