Al-Chaddadeh (en arabe : الشدادي, en kurde : Şeddadê[1]) est une ville du nord-est de la Syrie, au sud du gouvernorat de Hassaké, en direction de la frontière avec l'Irak. Elle est le chef-lieu du canton (nahié) du même nom qui comprend seize municipalités. Au recensement de 2004, elle comptait 15 804 habitants.
Nom
Le nom de la ville pourrait être dérivé de "Shadadu", un gouverneur du district de "Suru" mentionné dans les annales du roi d'AssyrieAssurnasirpal II[2].
Les habitants de la ville travaillaient dans le commerce, et une bonne partie d'entre eux dans le secteur pétrolier des champs gaziers d'Al-Jibsa, qui comptent parmi les plus importants de Syrie. Les habitants d'Al-Chaddadeh dépendent d'autres gouvernorats et de certains villages voisins pour la production de légumes.
Le [3] deux ans après le début de la guerre syrienne, la ville est attaquée et prise[4] après trois jours de combats par le front al-Nosra (branche locale d'al-Qaïda)[5]. Selon l'organisme financé par le groupe de pression National Endowment for Democracy, l'OSDH, plus d'une centaine de soldats de l'armée loyaliste et une quarantaine d'insurgés d'al-Nosra sont tués, ainsi que des dizaines d'employés des champs pétroliers[6]. Quarante mille personnes civiles s'enfuient de toute la zone[7].
Quelques mois plus tard, c'est au tour de l'État islamique de s'emparer de la ville et de chasser les hommes d'al-Nosra.
Le , les militants de l'EI commencent à transférer leurs familles plus au sud vers Deir ez-Zor[10]. Le suivant, les Forces démocratiques syriennes prennent la région du sud du barrage de Hassaké et continuent leur offensive plus au sud en direction d'al-Chaddadeh, bastion de l'EI dans cette province[11],[12]. En conséquence, les chefs des tribus locales arabes pressent les autorités terroristes de l'EI de quitter la ville « de façon paisible » pour éviter la mort de civils et l'écroulement définitif des infrastructures économiques de la ville, au cas où un affrontement direct aurait lieu entre les FDS et l'EI. Ces derniers évacuent certaines positions, ainsi que leurs familles en préparation de la bataille qui ne saurait tarder[13]. Cependant les assauts tardent à venir en raison de la présence dans la région de l'aviation américaine, visant à protéger les puits de pétrole. Les États-Unis ont développé une base aérienne depuis à l'aéroport de Roumeilan, à seulement 160 kilomètres des territoires de l'EI[14]. Plusieurs tentatives échouent, mais une dernière a lieu le [15],[16]. Le journaliste français Georges Malbrunot rapporte que les Américains souhaiteraient que les forces kurdes de la région intègrent plus d'Arabes, afin de ne pas susciter de rejet de la part de la population locale[17]. Deux jours plus tard, le , les troupes des Forces démocratiques syriennes ne sont plus qu'à 3 kilomètres des portes nord-ouest de la ville, ainsi que vers le nord-est de la ville[18]. Le , les FDS annoncent officiellement la prise de la ville.
Dix pour cent de ses habitants alors étaient chrétiens, descendants des Assyriens chrétiens[19].
Notes et références
↑ANF News, « Town of Shaddadi encircled by SDF from three sides », ANF News, (lire en ligne, consulté le )
↑Albert Ten Eyck Olmstead, The Calculated Frightfulness of Ashur Nasir Apal, (lire en ligne), 241
↑(en) « ISIS militants evacuate their families from major stronghold in Hasakah amid dramatic progress by Kurdish-Arab alliance », Ara News, (lire en ligne, consulté le )