Adolf von Trotha fait ses études au lycée royal Guillaume de Berlin. Il entre dans la marine impériale en tant que cadet, le , et est nommé lieutenant de vaisseau (qui correspond au grade de lieutenant en France) en 1891. Il devient commandant de bord du torpilleur SMS D3, puis officier de navigation du croiseur SMS Seeadler. Il est nommé lieutenant-capitaine en 1899, et sert à l'état-major de l'escadre d'Extrême-Orient, jusqu'en 1901. Il prend part à la lutte contre la révolte des Boxers en Chine.
Il est nommé, le , chef d'état-major de la Hochseeflotte et participe en tant que tel à la terrible bataille du Jutland, puis il devient contre-amiral[1], le , puis amiral à la suite et chef du département du personnel du secrétariat de la marine impériale en 1918. Il est nommé chef du cabinet naval impérial (Marinekabinett), peu avant la fin de la guerre de 1914-1918. Fin octobre, son plan d'engager une dernière fois la Royal Navy par un baroud d'honneur se heurte aux mutineries de Kiel, aux conséquences catastrophiques puisqu'elles entraînent le soulèvement de tous les grands centres industriels du Reich. Pourtant, lorsque l'Empire s'écroule, von Trotha conserve son poste et même devient chef de l'amirauté de la nouvelle marine allemande (Reichsmarine), le , qui prend la place de l'ancien secrétariat (Reichsmarineamt).
Adolf von Trotha est élevé au grade de vice-amiral, le . Lorsque le putsch de Kapp intervient en , Trotha adopte la position selon laquelle la marine doit se mettre à la disposition du nouveau gouvernement des putschistes. Cela conduit donc à sa démission, le , après que le régime de la république de Weimar eut mis fin aux désordres et en conséquence le vice-amiral est l'objet d'une procédure.
Adolf von Trotha se rend ensuite quelques mois auprès du Kaiser en exil au château de Doorn. Rentrant en Allemagne, il prend la direction, en 1921, des Deutschnationale Jungendbunde (ligues nationales de la jeunesse allemande), devenues plus tard le Großdeutscher Bund et supprimées en 1933.
Il est nommé au conseil d'État de l'État libre de Prusse en 1933 et prend la direction le du Reichsbund der deutscher Seegeltung. Il participe aux cérémonies du vingtième anniversaire de la bataille du Jutland devant le mémorial naval de Laboe, qui sont ouvertes en présence du chancelier Hitler, le , et qui coïncident avec l'inauguration du monument qui étaient en construction depuis 1927.
Il est enterré au cimetière de la paroisse luthérienne-évangélique de Glienicke/Nordbahn.
Œuvre
(de) Die Einheit des Deutschtums und das Weltmeer, Armanen-Verlag, Leipzig, 1934
Sebastian Diziol: „Deutsche, werdet Mitglieder des Vaterlandes!“ Der Deutsche Flottenverein 1898-1934. Solivagus Praeteritum, Kiel 2015, (ISBN978-39817079-0-8).
Dermot Bradley (Hrsg.): Deutschlands Generale und Admirale. Teil 1: Hans H. Hildebrand, Ernest Henriot: Deutschlands Admirale 1849–1945. Die militärischen Werdegänge der See-, Ingenieur-, Sanitäts-, Waffen- und Verwaltungsoffiziere im Admiralsrang. Band 3: P–Z. Biblio Verlag, Osnabrück 1990, (ISBN3-7648-1499-3), S. 460–462.
Helmuth Schubert: Admiral Adolf von Trotha 1868–1940. Ein Versuch zur historisch-psychologischen Biographik. Phil. Diss., Freiburg 1976.