H314, H335, EUH014, P261, P280, P305, P310, P338 et P351
H314 : Provoque de graves brûlures de la peau et des lésions oculaires H335 : Peut irriter les voies respiratoires EUH014 : Réagit violemment au contact de l'eau P261 : Éviter de respirer les poussières/fumées/gaz/brouillards/vapeurs/aérosols. P280 : Porter des gants de protection/des vêtements de protection/un équipement de protection des yeux/du visage. P305 : En cas de contact avec les yeux : P310 : Appeler immédiatement un CENTRE ANTIPOISON ou un médecin. P338 : Enlever les lentilles de contact si la victime en porte et si elles peuvent être facilement enlevées. Continuer à rincer. P351 : Rincer avec précaution à l’eau pendant plusieurs minutes.
Code Kemler : 88 : matière très corrosive Numéro ONU : 1754 : ACIDE CHLOROSULFONIQUE contenant ou non du trioxyde de soufre Classe : 8 Étiquette : 8 : Matières corrosives Emballage : Groupe d'emballage I : matières très dangereuses ;
C'est un liquide incolore à brunâtre, hygroscopique, lacrymogène[5], à manipuler avec précaution car très corrosif et parce qu'il se décompose violemment au contact de l'eau en acide chlorhydrique et acide sulfurique. D'odeur irritante, fumant à l'air, il est décomposé par l'eau et par la chaleur.
Formellement et chimiquement, il est intermédiaire entre le chlorure de sulfuryle SO2Cl2 et l'acide sulfurique H2SO4[7]. Ce composé est rarement obtenu pur.
Il a par exemple en France été produit près de Lille dans une usine chimique située à la croisée de trois villes (La Madeleine, Saint-André, Marquette)[9], rachetée par Rhône-Poulenc Chimie, ensuite devenue possession de Rhodia dans le secteur dit Secteur AS/PS (3,5 ha sur la commune de Saint-André) du site Rhodia opération SAS (Nord) (aujourd'hui fermé)[9]. Il était obtenu par condensation de trioxyde de soufre gazeux (ou anhydride sulfurique, SO3) et de chlorure d'hydrogène gazeux[9].
Usages
Il a été utilisé par l'armée allemande durant la Première Guerre mondiale comme arme chimique (en chargement d'obus chimiques ou de grenades à main (sphères de verre de 85 mm de diamètre, dites « Hand-A-Stink-Kugel, de 250 ml de capacité)). Le premier antidote utilisé par les Français fut l'hyposulfite (en compresse d'abord, puis dans des appareils respiratoires). Quand ces mêmes grenades contenaient de la bromacétone industrielle, elles portaient une couche de peinture jaune sur l’ampoule en verre, à sa partie supérieure).
De leur côté, les Français ont produit des grenades contenant une combinaison d'anhydride sulfurique et de chlorhydrine sulfurique provoquant des « fumées opaques, légèrement suffocantes. En contact avec la peau, il provoquait des brûlures graves et douloureuses. Il irritait très fortement les yeux dès 5 mg m−3. Sa toxicité n’était pas négligeable en milieu clos où une concentration de 3 000 mg m−3 était mortelle en une minute »[6].
Il semble aussi avoir été utilisé lors de la Seconde Guerre mondiale dans certains fumigènes[10].
L'acide chlorosulfurique est utilisé pour produire des acides sulfoniques R–SO2OH, qui sont des intermédiaires de synthèse importants et entrent dans la composition de certains détergents :
R–OH + HSO3Cl → R–O–SO2–OH + HCl.
Il est également utilisé comme réactif de laboratoire et dans diverses synthèses organiques (fabrication de la saccharine, du thioindigo, des indigosols, etc.)[4].
Toxicologie
Il est hautement toxique pour les voies respiratoires et muqueuses pulmonaires, qu'il détruit. C'est un produit très corrosif à étiqueter en Europe, conformément à la Directive générale de classification pour les Substances de la CE, Dir. 67/548/CE, dans sa dernière version[11].
R 14 : réagit violemment au contact de l'eau.
R 35 : provoque de graves brûlures.
R 37 : irritant pour les voies respiratoires.
C'est un irritant primaire de la peau qu'il corrode rapidement, ainsi que les muqueuses et yeux.
Il peut être nocif en cas d'ingestion. « L'absorption orale du produit a un fort effet corrosif sur la cavité buccale et le pharynx et présente un danger de perforation du tube digestif et de l'estomac »[11].
Inhalation LCLo : 0,9 mg/L pour 1 h pour le rat[11]
Il ne semble pas sensibilisant.
Écotoxicologie
Dilué, il n'est pas classé parmi les polluants importants de l'eau, mais « il ne doit pas pénétrer à l'état non dilué ou non neutralisé dans les eaux usées ou le collecteur »[11].
↑ ab et cEntrée « Chlorosulfonic acid » dans la base de données de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand, anglais), accès le 26 mars 2011 (JavaScript nécessaire)
↑(en) A. F. Holleman et E. Wiberg, « Inorganic Chemistry », Academic Press, San Diego, 2001, p. 549-550 (discussion sur XSO2OH avec X = F, Cl, Br, I)
↑(en) Joachim Maas et Fritz Baunack, « Chlorosulfuric Acid » dans Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry, 2002, Wiley-VCH, Weinheim, DOI10.1002/14356007.a07_017
↑ ab et cBASOL (base de données sur les sites et sols pollués (ou potentiellement pollués) appelant une action des pouvoirs publics, à titre préventif ou curatif), DRIRE Nord/Pas-de-Calais (devenue DREAL), Fiche Usine Rhodia-Intermédiaire (site sur La Madeleine, Saint-André et Marquette), dont le dernier exploitant est la société Rhodia Intermédiaires (ex-Rhône Poulenc Chimie), fiche mise à jour le 23 novembre 2009 (consulté le 29 novembre 2011)
↑Jean Philippon, [Services secrets contre cuirassés : Brest, 1940-1942 ], Nouvelles Éditions Latines, 2000, 252 p.
Règlement (CE) n° 1907/2006 du Parlement européen et du Conseil du , REACh.
(en) marketpublishers, Tendances et perspectives dans le commerce international des chlorosulfurique Acid, , 90 p., compilation de données sur le commerce international de l'acide chlorosulfurique pour la période 2003-2008, avec exportations / importations (2008), ventilé par pays pour les importants fournisseurs et acheteurs, avec le prix moyen, prévisions de développement du marché pour 2009-2012.