Absolution est le troisième album studio du groupe de rock anglaisMuse. Il est publié le au Royaume-Uni par le label Taste Media et six mois plus tard, le , aux États-Unis. L'album atteint la première place des ventes au Royaume-Uni et en France, et permet au groupe de commencer à percer aux États-Unis grâce aux singles Time is Running Out et Hysteria. L'album Absolution est vendu à près de 4.5 millions d'exemplaires dans le monde. Cet album est à ce jour le plus rock du groupe avec beaucoup de sonorités Hard Rock.
Développement
À la différence des autres albums, l’enregistrement et le mixage d'Absolution se sont déroulés sans contraintes de temps, ce qui a permis au groupe de peaufiner chaque chanson dans le moindre détail[1]. Les chansons sont écrites et commencent à être répétées au cours de leur tournée pour Origin of Symmetry[2]. Le groupe commence à travailler sur l'enregistrement de l'album dès la fin de leur tournée 2002, après les Reading and Leeds Festivals. Le trio a d'abord enregistré à Londres avec le producteur Paul Reeve, faisant venir un orchestre entier pour Blackout, puis est parti au Sawmills Studio, en Cornouailles. Il collabore ensuite avec Rich Costey, d'abord à Grouse Lodge et pour finir à Los Angeles pour la partie vocale, le piano et le mixage[3]. Les principaux thèmes explorés dans l'album sont la peur, la méfiance, mais aussi l'épanouissement et la joie. Le déclenchement de la guerre d'Irak pendant l'enregistrement de l'album a également influencé son écriture[1].
Selon Matthew Bellamy, certaines chansons, comme Stockholm Syndrome, sont bâties « sur le même modèle » que celui d'Origin of Symmetry alors que d'autres, Endlessly, Blackout, Butterflies and Hurricanes, Hysteria, ont une ligne directrice totalement nouvelle[4]. Les genres sont très variés, entre des chansons très rock comme Time Is Running Out, d'autres planantes (Ruled by Secrecy) et une apparition de l'electro (Endlessly). Bellamy part toujours à l'occasion dans des envolées lyriques et des riffs de guitare appuyés et a été influencé sur certains titres par son intérêt récent pour la musique classique de la période romantique, avec par exemple le solo au piano ou bien encore l’utilisation de violons dans Butterflies and Hurricanes. Blackout a d'ailleurs nécessité la participation d'un orchestre de 18 instruments[5]. La pochette de l'album est conçue par Storm Thorgerson, qui a par le passé notamment collaboré avec Pink Floyd et Led Zeppelin[6].
Ce CD bonus n’est composé que de chansons live, enregistrées au Big Day Out à Sydney, le pour la radio australienne Triple J et diffusées dans l’émission Live at the Wireless.
Accueil
Succès commercial
L’album atteint directement la première place des charts britannique et français. Les semaines suivant sa sortie, l’album s’est classé à la cinquième place des classements dans 12 pays, dans le top 10 dans 50 pays et dans le top 20 dans 30 pays. L’album ne se classa qu’à la 107e place des classements aux États-Unis mais permet néanmoins au groupe d'obtenir son premier disque d'or, puis de platine, dans ce pays[7]. Grâce aux longs délais séparant la date de sortie américaine et la date de sortie britannique, Absolution reste longtemps dans les classements, et assiste à la sortie de cinq singles. Absolution se vend à 71 597 exemplaires dans la première semaine de sa sortie au Royaume-Uni, pour finalement être certifié triple disque de platine[8]. Il est disque de platine en Australie depuis 2007[9]. Au Canada, l'album est certifié disque d'or (50 000 unités) en [10].
Le Q magazine classe le morceau Stockholm Syndrome comme le 44e meilleur morceau de guitare au monde en . En 2006, le magazine NME classe l’album à la 21e place des meilleurs albums britanniques jamais créés, juste derrière Rubber Soul des Beatles. L'album recueille dans l'ensemble de bonnes critiques, obtenant un score de 72⁄100, sur la base de 16 critiques collectées, sur Metacritic[11].
Pour Andrew Future, de Drowned in Sound, c'est un « opus fondamental » et « absolument exceptionnel » où des « lignes de basse distordues coexistent avec la sensibilité pop que Muse exsude » et Stockholm Syndrome est « peut-être le titre rock le plus audacieux et le plus grandiose de ces dix dernières années[13]. » Dan Martin, du New Musical Express, estime que c'est « l'album de rock britannique de l'année », un disque « rempli de miracles » où « chaque mouvement a été composé et orchestré avec une vision céleste[16] ». Carole Le Bras, de Music Story, le considère « comme indispensable à toute discothèque rock moderne » et affirme qu'il « apporte une véritable identité à Muse et sonne comme le meilleur du genre »« avec des structures de chansons originales, ne retenant que le meilleur du rock progressif[15]. »
Également positif mais moins enthousiaste, Tim DiGravina, d'AllMusic, estime que la production est « plus raffinée et habile » mais « moins brute et épique » que pour l'album précédent et que le groupe reprend la même formule qui a fonctionné dans le passé : « intensité émotionnelle et style de Radiohead, rock tonitruant à la Black Sabbath et dramaturgie baroque de Queen »[12]. Alors que Rob Kemp, de Rolling Stone, porte au crédit du groupe d'avoir « adopté l'approche grandiloquente de Radiohead sur The Bends et ajouté de la virtuosité instrumentale » mais regrette que Matt Bellamy « n'apporte pas autant d'ingéniosité à son chant[18]. »
Parmi les critiques mitigées ou négatives, Richard T. Williams, de PopMatters, estime que « leur approche classique et leurs ambitions élevées sont respectables » mais que le groupe « devrait arrêter de faire des promesses et simplement les tenir »[17]. Et Dave Queen, de Stylus Magazine, donne à l'album la note minimale, parlant plus des fans du groupe, qu'il dénigre longuement, que de l'album en lui-même et affirmant que « les chansons de Muse sont plus simples, plus stupides, et encore plus similaires entre elles que celles de Metallica[20]. »