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Abdourahman A. Waberi, né en 1965 à Djibouti, est un écrivain djiboutien d'expression française. Il vit entre la France et les États-Unis.
Biographie
Abdourahman A. Waberi est né dans un milieu modeste en République de Djibouti. Bac littéraire en poche, il part en France poursuivre ses études en 1985, d'abord à Caen, puis à l'Université de Bourgogne à Dijon où il obtient en 1993 un DEA de littérature anglaise.
À partir de 1996, il est enseignant d'anglais dans des lycées en Normandie jusqu'en 2005, en parallèle à ses premières productions littéraires.
En 2010, il est professeur invité et William F. Podlich Distinguished Fellow au Claremont McKenna College et membre du jury du prix International IMPAC Dublin Literary Award.
En 2010-2011 il est pensionnaire de l'Académie de France à Rome, à la Villa Médicis. En 2012, il est professeur invité à l'Université d'Innsbruck en Autriche.
En , il soutient une thèse de doctorat en langue et littérature française intitulée Fragments d'un discours africain. Approches critique et historique des littératures subsahariennes, francophones et transnationales de 1980 à aujourd'hui , sous la direction de Jean-Marc Moura à l'université Paris Ouest-Nanterre La Défense[1].
Il enseigne actuellement les littératures françaises et francophones et la création littéraire à George Washington University à Washington DC. Il collabore régulièrement avec Le Monde et d'autres journaux et magazines français.
Pendant le semestre d'automne 2023, il a occupé la chaire de professeur invité Friedrich Dürrenmatt en "World Literature" à l'Université de Berne, en Suisse. Le sujet de son séminaire hebdomadaire était l’« afrofuturisme » - ce mouvement artistique qui explore les identités, les formes d'expression et les visions futures au sein de la diaspora africaine [3].
Parcours littéraire
Son premier ouvrage, Le Pays sans ombre, paraît en 1994. Constitué de courts textes, il brosse le portrait en kaléidoscope d'un pays terrassé par ses fièvres, ses famines et ses guerres. Il publie ensuite Cahier nomade en 1996 puis, deux ans plus tard, Balbala. Ces trois ouvrages constituent une trilogie sur son pays natal, une première pour Djibouti.
Abdourahman Waberi est alors finaliste du 1er prix Unesco-Françoise Gallimard (bourse d’écriture délivrée par l’Unesco en 1998) gagné par la romancière Marie NDiaye.
Depuis, Abdourahman Waberi a écrit Moisson de crânes, consacré au génocide rwandais, et un nouveau recueil, puis Rift, routes, rails, marqué par l'exil et la dérive d'un continent dépossédé de son passé et de ses traditions. Dans ces deux livres, l'auteur souligne les déchirements et les errances de l'Afrique noire.
En 2003, paraît Transit chez Gallimard, deuxième roman sur le thème de la mémoire partagée et des affres de l'exil sur fond de guerre civile. 2006 voit la parution de Aux États-Unis d'Afrique, un roman drôle qui met le monde à l'envers, entonne le chant du panafricanisme et en appelle à un monde plus juste et plus humain.
En 2004, il obtient le «Prix de littérature et de sciences humaines» au «Forum de la réussite des Français venus de loin»[4]. Il publie un récit désabusé de la remise du prix sous le titre De l’intégration ou «Français venus de loin» : les Apaches à l’Assemblée nationale[5].
Abdourahman Waberi a été l'un des lauréats 2006, dans la catégorie littérature, de la bourse Berliner Künstlerprogramm DAAD. En 2007, il a été Donald and Susan Newhouse Humanities Fellow au Wellesley College, près de Boston.
En 2010, l'Université autonome de Barcelone a réuni un colloque international sur le thème «Abdourahman A. Waberi ou l'écriture révoltée». Une sélection d'articles et autres contributions ont donné lieu à la première publication consacrée exclusivement à l'œuvre de l'auteur[8].
En 2019, sort le Dictionnaire enjoué des cultures africaines aux éditions Fayard, dans lequel Alain Mabanckou et Abdourahman Waberi proposent une mythographie du continent africain[9].
Œuvres
Romans, nouvelles
1994 : Le Pays sans ombre (nouvelles), Paris, Serpent à plumes, 1994, 174 p. (ISBN978-2-908957-31-0)
1996 : Cahier nomade (nouvelles), Paris, Serpent à plumes, 1996 (rééd. 2002), 160 p. (ISBN978-2-84261-127-9)
1997 : L'Œil nomade : voyage à travers le pays Djibouti, Djibouti/Paris, CCFAR/L'Harmattan, 1997 (ISBN978-2-7384-5222-1)
Michel Le Bris, Jean Rouaud (éd.), Je est un autre, Paris, Gallimard, NRF, 2010
Michel Le Bris, Alain Mabanckou (éd.), L'Afrique qui vient, Paris, Hoëbeke, 2013
Nicolas Bancel, Pascal Blanchard (éd.), Culture post-coloniale 1961-2006 : Traces et mémoires coloniales en France, Postface Abdourahman A. Waberi, Paris, Autrement, 2008
↑Christine Rousseau, « "Passage des larmes", d'Abdourahman A. Waberi : Waberi et l'énigme du retour », lemonde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑Silvia Riva, « Interroger la Lettre, ou la hantise logogriphe dans “Passage des larmes” de Abdourahman A. Waberi », Ponti/Ponts, no 10, , p. 39–64 (ISSN2281-7964, lire en ligne, consulté le )
↑Mar Garcia et Jean-Christophe Delmeule (éd.), Abdourahman A. Waberi ou l'écriture révoltée, Presses de l'université de Lille 3, 2014.
Zeinab Abdi Aden, La femme dans les œuvres de Nuruddin Farah et d'Abdourahman A. Waberi, Faculté des lettres et des sciences humaines, Limoges, 1998, 75 p. (mémoire de DEA)
Marie-Françoise Chitour, Abdourahman A. Waberi - Balbala. Étude critique, Paris, Honoré Champion, 2014, 120 p. (ISBN9782745327703)
Mar Garcia & Jean-Christophe Delmeule (dir.), Abdourahman A. Waberi ou l'écriture révoltée, Lille, Éditions du conseil scientifique de l'Université de Lille 3, 2014, 202 p. (ISBN978-2-84467-134-9)
Cheikh Mouhamadou Diop, Fondements et représentations identitaires chez Ahmadou Kourouma, Tahar Ben Jelloun et Abdourahman Waberi, L'Harmattan, Paris, Torino, etc., 2010, 358 p. (ISBN978-2-296-06746-2) (texte remanié d'une thèse)