L'abbaye territoriale Santa Maria de Monte Oliveto Maggiore (en italien : abbazia territoriale di Monte Oliveto Maggiore ou Monteoliveto Maggiore, et en latin : Territorialis Abbatia S. Mariæ Montis Oliveti Maioris) est une abbaye territoriale, se trouvant à Chiusure, frazione de la commune d'Asciano en marge du désert d'Accona. Fondée en 1313 par saint Bernard Tolomei, elle est l'abbaye-mère de la congrégation bénédictine olivetaine.
Histoire
Maison-mère des olivétains, l'abbaye a été fondée vers 1313, sur des terres appartenant à la famille Tolomei et situées sur une hauteur dominant la vallée de l'Ombrone, par Giovanni (Bernardo) di Mino Tolomei (saint Bernard Tolomei), Ambrogio di Nino Piccolomini et Patrizio di Francesco Patrizi, tous trois originaires de Sienne. La fondation fut approuvée en 1319 par l'évêque d'Arezzo et confirmée dans son affiliation à l'ordre bénédictin par le pape Clément XIII le . Abbazia nullius, elle est rattachée directement au Saint-Siège[1].
Centre d'un réseau monastique étendu sur toute la péninsule et qui compta, au plus fort de l'élan monastique, plus de 1 500 moines, le couvent fut qualifié de Maggiore, pour le différencier d'autres Monteoliveto fondés ultérieurement et qui lui étaient assujettis (à Florence, San Gimignano et Naples)[1].
Le pape Pie II décrit l'abbaye dans son Commentaria et Nicolas de Cues visita le monastère pendant la même période et prêcha lors de la prise d'habit d'un jeune moine.
Disposition
L'accès, protégé par un édifice défensif médiéval, se fait par une porte fortifiée ornée de statues (la Vierge Marie à l'extérieur, saint Benoît à l'intérieur) en terracotta invetriata, œuvres d'un disciple d'Andrea della Robbia. Une fois passée la porte, une large allée conduit au couvent. De petites chapelles sont disséminées dans le parc (consacrées à sainte Francesca Romana, au bienheureux Bernard et à sainte Scholastique)[1].
Les bâtiments, qui sont la plupart construits en brique rouge, contrastent fortement avec l'argile ocre du paysage particulier des crêtes siennoises (Crete senesi).
Accès au corps des bâtiments principaux.
Statue en terre cuite polychrome de saint Benoît (école d'Andrea della Robbia).
Statue en terre cuite polychrome de la Vierge (école d'Andrea della Robbia).
L'église principale
L'église principale, reconstruite autour de 1417, conserve un campanile gothique, mais elle a été profondément remaniée en style baroque en 1772. Elle abrite des stalles en marqueterie de bois remarquables, réalisées par Fra Giovanni da Verona. La chapelle latérale (dite du Crucifix) est décorée de peintures de Raffaello Vanni. L'ancien chapitre abrite une Madone en marbre de l'atelier de Mino da Fiesole.
Dans le passage qui mène du chapitre au cloître, deux fresques réalisées par Le Sodoma : Christ à la colonne et Christ sous la croix[1].
Le grand cloître, réalisé entre 1426 et 1443, comporte, sur les quatre parois de sa galerie ouverte, un ensemble de fresques réalisées par Le Sodoma, par Luca Signorelli et (accessoirement) par Riccio, illustrant des scènes (légendaires pour la plupart) de la Vie de saint Benoît, un des plus importants et des plus beaux témoignages de l'art italien des années 1500[1].
Dans l'escalier qui conduit au premier étage, un couronnement de la Vierge, de la main du Sodoma. La porte de la grande bibliothèque est en marqueterie. Un petit cloître à piliers octogonaux conduit à l'infirmerie[1].
Les bâtiments annexes datent des XIVe et XVIIIe siècles.
(it) Giovanni Brizzi, Il coro intarsiato dell'Abbazia di Monte Oliveto Maggiore, Milan, Silvana editoriale, (ISBN88-366-0238-X).
Thérèse de Harrasowsky, « Monte Oliveto Maggiore », dans Le Globe. Revue genevoise de géographie, tome 43, 1904. pp. 15–22. doi : 10.3406/globe.1904.4878.