Abbaye Santo Stefano del Bosco

Abbaye Santo Stefano del Bosco
image de l'abbaye
Vue de l'église
Diocèse Catanzaro-Squillace
Patronage Saint Stéphane
Saint Bruno
Numéro d'ordre (selon Janauschek) CCCXVI (316)[1]
Fondation 1091
Début construction 1091 / 1856
Fin construction 1889
Origine religieuse Ordre des Chartreux
Cistercien depuis 1193
Dissolution 1808-1856
Abbaye-mère Abbaye de Fossanova
Lignée de Abbaye de Clairvaux
Abbayes-filles 476 - Legno (1185-1819)
Congrégation Chartreux (1091-1193)
Cisterciens (1193-1514)
Chartreux (1514-1808)
Chartreux (depuis 1856)
Coordonnées 38° 33′ 53″ N, 16° 19′ 12″ E[2]
Pays Drapeau de l'Italie Italie
État Royaume de Sicile
Région Calabre
Province Vibo Valentia
Commune Serra San Bruno
Site http://www.certosini.info/
Géolocalisation sur la carte : Calabre
(Voir situation sur carte : Calabre)
Abbaye Santo Stefano del Bosco
Géolocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Abbaye Santo Stefano del Bosco

L'abbaye Santo Stefano del Bosco est une abbaye en activité, située dans la commune de Serra San Bruno, en Calabre. Elle a d'abord été une chartreuse, particulièrement connue pour être le lieu où est mort saint Bruno, le fondateur de l'ordre, puis une abbaye cistercienne, avant de revenir dans l'ordre des Chartreux. Elle est toujours active aujourd'hui, malgré une histoire mouvementée, marquée en particulier par le grand séisme de 1783, qui fit des ravages en Calabre et détruisit en grande partie l'édifice.

Histoire

Une première chartreuse au Moyen Âge

En 1091, alors que l'ordre des Chartreux vient d'être créé par saint Bruno et après la fondation de la Grande Chartreuse en Dauphiné, il essaime à travers l'Europe. Urbain II vient alors de recevoir une terre nommée « La Torre » de la part de Roger Ier (certaines sources[2] parlent de son fils Roger II mais ce dernier est né quatre années après le don en question). Le pape demande à l'ermite de construire une chartreuse sur cette terre. Bruno, ayant visité la région, la trouve particulièrement adapté à une vie monastique, aussi bien en ce qui concerne le climat que la riche tradition d'érémitisme. Le site de La Torre, alimenté en eau par une source (depuis devenue la « fontaine Saint Bruno »), et comptant des grottes (qui servent de cellules), lui convient spécialement. La chartreuse s'édifie donc à partir de 1091 ; elle est à l'origine très sommaire, ne comprenant qu'une chapelle et les cellules des moines[3]. À sa mort le , Bruno est enterré dans sa cellule troglodyte[4].

Reprise cistercienne

À la fin du XIIe siècle, en pleine expansion de l'ordre cistercien, beaucoup d'abbayes s'affilient à ce nouvel ordre. Ce sont surtout des abbayes bénédictines, comme Fossanova. Celle-ci devient cistercienne en 1135. Rapidement, elle fonde d'autres abbayes ou s'affilie des monastères existants. C'est le cas de la chartreuse, dont l'abbé Guillaume estime qu'elle vit un relâchement de la règle. Un siècle après sa création, est ainsi rattachée à la lignée de Clairvaux, et se place sous le patronage de saint Stéphane. Ce changement de règle est approuvé par Célestin III en 1192[2].

En tant qu'abbaye cistercienne, la nouvelle fondation est dynamique, et fonde à son tour une abbaye-fille en 1185, l'abbaye de Legno. Toutefois, à la fin du Moyen Âge, l'abbaye tombe en commende et perd rapidement de sa piété[2].

Le retour des chartreux

La chartreuse au XVIIe siècle.

Les cisterciens ayant perdu beaucoup de leur crédit à la Renaissance, Léon X demande aux Chartreux de revenir au monastère ; la même année, il autorise la vénération de saint Bruno[2].

En 1783, un très violent séisme ravage la Calabre et fait environ 50 000 victimes. La chartreuse n'est pas épargnée et les moines doivent la quitter. En 1808, Joseph Bonaparte la fait fermer[2].

À la demande de la population locale, les moines reviennent au milieu du XIXe siècle, et commencent la reconstruction de la chartreuse, officiellement de 1856 à 1889[2].

L'église S. Maria dell'Eremo est restaurée entre 1903 et 1913 ; des travaux d'excavation et de réfection du pavement ont mis au jour entre 1976 et 1979 les restes de l'ancienne construction normande et un ossuaire du premier siècle de la vie chartreuse. Alcide de Gasperi a rendu visite aux chartreux en . Le pape Jean-Paul II y est venu le , de même que le pape Benoît XVI le [5].

Son prieur est actuellement le R.P. Dom Ignazio Iannizzotto, qui a succédé à Dom Basilio Trivellato en 2019.

Notes et références

  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, Puthod, , 491 p. (lire en ligne), p. 216-217.
  2. a b c d e f et g « Stefano del Bosco, Santo », sur cistercensi.info, Ordre cistercien (consulté le ).
  3. « In Calabria », sur certosasanbruno.org, Chartreuse Saint Bruno (consulté le ).
  4. « Morte di San Bruno », sur certosasanbruno.org, Chartreuse Saint Bruno (consulté le ).
  5. Article de Zenit, 7 octobre 2011.

Voir aussi

Bibliographie

  • Lefebvre, F.A., Saint Bruno et l’Ordre des chartreux, t. 2, Paris, Librairie catholique internationale, , 682 p. (lire en ligne), p. 213.
  • (it) Tassone, F., «Il fondo cartusiano della biblioteca della certosa». Rogerius. Bollettino del’Istituto della Biblioteca Calabrese, 1 (1998) 25-30.
  • (it) Ceravolo, Tonino, «Gli spirdati. Possessione e purificazione nel culto calabrese di San Bruno di Colonia». Monteleone, 1999.
  • (it) Zaffino, Antonio et Ceravolo, Tonino, «La certosa di Serra San Bruno. Cartografia e Vedute tra Settecento e Ottocento». Exposition au Musée de la Chartreuse de Serra San Bruno, 7-29 janvier 2000.
  • Devaux, Augustin et Van Dijck, Gabriel, Nouvelle Bibliographie Cartusienne : Cartusiana, Grande Chartreuse, 2005, Maisons de l'Ordre, , 785 p..
  • (it + la) Pietro De Leo, La visita apostolica alla certosa di Serra San Bruno di Mons. Andrea Perbenedetti (1629), série Analecta Cartusiana, n° 323, Salzburg : Universität Salzburg. FB Anglistik und Amerikanistik, 2017 (ISBN 978-3-903185-00-5)

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