Jusqu'en 1124, une collégiale dédiée à Saint Michel et hébergeant douze chanoines séculiers demeure la seule église paroissiale d'Anvers. En 1124, le chapitre est transformé par Saint Norbert en abbaye de l'ordre des chanoines réguliers de Prémontré ou nobertins. Les bâtiments de l'abbaye se dressent alors au bord de l'Escaut, entre les actuelles rues Kloosterstraat[1] et Sint-Michielskaai, et Sint-Jansvliet au nord et Scheldestraat (Kronenbrugstraat) au sud.
L'abbaye dispose de grandes étendues de terres dans et autour d'Anvers, comme les seigneuries de Kiel et le Beerschot, la terre de Haringrode et Zurenborg, et vers 1674, Berendrecht et Zandvliet, qui ont contribué à façonner l'ultime territoire d'Anvers. L'abbaye vend la seigneurie et le château de Nederokkerzeel, propriété de l'abbaye, à François Knyff qui en fit relief en 1633[2]. Ce château passa ensuite à Marie-Anne Knyff en 1663.
L'abbaye est en partie détruite par l'armée française pendant la guerre menée par la Première coalition en 1796. De nombreux bâtiments sont démolis au profit de l'édification de casernes et d'arsenaux maritimes, comportant des chantiers navals et des cales. En 1807, la tour de l'église abbatiale est équipée d'un sémaphore[3]. En 1831, les casernes françaises sont bombardées par la garnison du commandant David Hendrik Chassé, dont les troupes détiennent alors la citadelle d'Anvers.
Patrimoine
Isabelle de Bourbon (1436-1465), seconde épouse de Charles le téméraire, duc de Bourgogne, et mère de Marie de Bourgogne, héritière de Bourgogne, meurt à l'abbaye Saint-Michel d'Anvers en 1465, et est enterrée dans l'église de l'abbaye. En 1476, un tombeau monumental est érigé en sa mémoire. Sa sépulture est décorée de 24 statuettes en bronze, placées debout dans des niches et représentant des pleurants, surmontées d'un bronze à l'effigie d'Isabelle de Bourbon. Les restes des pleurants sont aujourd'hui conservés au Rijksmuseum d'Amsterdam et au Musée M de Louvain. Le reste de la tombe, avec la statue de Isabella, est maintenant conservé dans la cathédrale d'Anvers.
En 1843, une crypte et une partie de l'ancien pavement de l'église sont mis au jour et en 1902 plusieurs sarcophages et un grand nombre d'ossements sont retrouvés[4].
Le banc de communion datant du XVIIIe siècle et le confessionnal sont désormais présents à l'église Sainte-Gertrude à Bergen op Zoom aux Pays-Bas.
L'abbaye a été décrite comme « l'une des principales églises et des plus importants monuments d'Anvers de sa fondation au XIIe siècle jusqu'à sa destruction au XIXe siècle[5] ».
↑Edouard Michel, Abbayes et monastères de Belgique : leur importance et leur rôle dans le développement du pays, Bruxelles et Paris, G. Van Oest & Cie, , 269 p., p. 63.
↑Rob Korving, Bart van der Herten, Een tijding met de snelheid des bliksems: de optische telegraaf in de Nederlanden (1800-1850) (Leuven University Press, 1997), p. 63.
↑B. Haeger, "Abbot Van der Steen and St Michael's Abbey: The restoration of its church, its images, and its place in Antwerp", in Sponsors of the Past: Flemish Art and Patronage, 1550-1700, edited by Hans Vlieghe and K. Van Der Stighelen (Brepols: Turnhout, 2005), p. 157.