23andMe est une société de biotechnologie américaine basée à Mountain View en Californie qui propose une analyse du code génétique aux particuliers. L'offre de base est d'une centaine de dollars en pour ce qu'ils nomment l'« Ancestry Personal Genetic Service ». Une offre « Health + Ancestry Service », plus complète, propose également des informations liées à la santé.
La société est introduite au Nasdaq le 17 juin 2021.
Touchée par un piratage massif de ses données en 2023, la société voit aussi ses performances financières se dégrader et ses orientations stratégiques fortement contestées, jusqu'à perdre 98% de sa valorisation boursière en 2024.
Historique
En , plusieurs sociétés, incluant 23andMe et deCODE Genetics, ont annoncé la mise sur le marché de tests à 999 dollars pour identifier des polymorphismes nucléotidiques. Google a investi 3,9 millions de dollars dans 23andMe, dont la cofondatrice Anne Wojcicki était alors l'épouse du cofondateur de Google, Sergey Brin[2]. Genentech aurait aussi investi dans 23andMe[3].
Avant le , pour certaines maladies ayant un marqueur génétique reconnu mais aussi simplement supposé, il était indiqué au client, en cas de présence d'un marqueur, qu'il était à risque de développer cette maladie. Ce service lié à la recherche des facteurs génétiques pour la prévention des principales maladies (diabète, cancer...), qui n'avait pas obtenu d'accord préalable, a été retiré à la suite d'une enquête des autorités américaines.
Le , la Food and Drug Administration (FDA) a accordé à 23andMe une autorisation de mise sur le marché pour un test génétique qui permet la détection du port de l'allèle récessif d'un gène responsable du syndrome de Bloom, maladie génétique rare provoquant un retard de croissance pré et post-natal ainsi que par des érythèmes survenant le plus souvent au visage lors de l'exposition au Soleil. Les personnes atteintes de ce syndrome ont une incidence de cancer très élevée, ce qui constitue la principale cause de mortalité[4],[5].
En , la FDA autorise la détection de dix maladies ou pathologies[6].
En octobre 2021, 23andMe annonce l'acquisition de Lemonaid Health, une entreprise spécialisée dans la consultation à distance, pour 400 millions de dollars[7].
Activité économique et financière
Produits et services
Le principal produit commercialisé est un test génétique de la salive vendu directement aux particuliers. Ce test permet de déceler des prédispositions génétiques et de trouver des ancêtres ou des parents éloignés.
Clients
Depuis l'origine jusqu'en 2021, 11,3 millions de personnes ont été testées génétiquement ; parmi celles-ci, 8,9 millions ont autorisé la société à utiliser leurs données pour enrichir sa base de données[8].
L'entreprise 23andMe a vendu les données de cinq millions de ses clients au laboratoire pharmaceutique GlaxoSmithKline[9].
Cotation en bourse
En 2021, la société entre au Nasdaq sous le regard favorable des analystes[10].
Début 2024, après la baisse de l'engouement dont elle a été l'objet à ses débuts et le piratage de ses données en 2023, la valorisation de la société, qui avait à ses débuts approché les 6 milliards de dollars, chute pour atteindre un niveau quasiment nul[11],[12].
Critiques scientifiques
La promesse marketing de l'entreprise a été critiquée pour la place exagérée donnée à la part génétique des caractères, normaux ou pathologiques, les facteurs environnementaux pouvant jouer un rôle parfois prépondérant dans l'expression d'un gène. Il n'est donc pas possible de prédire de manière fiable l’occurrence d'une maladie génétique uniquement par analyse du génome[13].
Vol de données (2023)
Fin 2023, après avoir signalé que 14 000 comptes avaient été compromis, la société a reconnu que les informations personnelles d'au moins 6,9 millions d'utilisateurs ont été l'objet d'un vol de données, qui remet en questions la cybersécurité et la confidentialité pour les clients. Les données volées étaient notamment des noms, liens de parenté, données généalogiques et localisations géographiques. Selon 23andme, les données génétiques elles-mêmes sont restées protégées[14],[12].
↑ a et bJürgen Schmieder, « Mort annoncée d'une licorne », Courrier International (traduit du Süddeutsche Zeitung), no 1737, 15-21 février 2024, p. 36