La guerre civile algérienne (décennie noire) débute en 1991 lorsque le gouvernement algérien annule les élections législatives dans lesquelles le Front islamique du salut (FIS) avait fait un bon score, craignant de laisser place à une République islamique. Une guérilla islamiste émerge rapidement et de nombreuses milices commencent une lutte armée contre les civils dans le but de terroriser la population et d'instaurer un califat.
L'Église catholique algérienne, minuscule et composée essentiellement de non nationaux, est menacée. Quelques religieux cependant ne souhaitent pas quitter le pays. Bien qu'ils n'aient jamais pu obtenir la nationalité algérienne, ils se considèrent comme algériens et refusent d'abandonner un peuple auquel leur destin est indissolublement lié[1]. Pour la plupart (à l'exception de Christian Chessel, de Christophe Lebreton et d'Esther Paniagua Alonso), il s'agit aussi d'une génération de religieux sexagénaires ou septuagénaires dont les liens avec l'Algérie sont marqués par leur histoire personnelle au moment de l'indépendance du pays.
Luc Dochier : né le à Bourg-de-Péage, religieux trappiste français, moine depuis 1941, en Algérie depuis août 1946. Médecin, il est présent cinquante ans à Tibhirine, il a soigné tout le monde gratuitement, sans distinction.
Paul Favre-Miville : né le à Vinzier, religieux trappiste français, moine depuis 1984, en Algérie depuis 1989. Il était chargé du système d'irrigation du potager du monastère.
La procédure diocésaine en vue de la béatification des moines, ainsi que celle de douze autres religieux ou religieuses catholiques assassinés entre 1993 et 1996, a été engagée en 2007 à Alger. Thomas Georgeon était le postulateur[2].
« Les martyrs d'Algérie », dans Joachim Bouflet, Bernard Peyrous, Marie-Ange Pompignoli, Des saints au XXe siècle : pourquoi ?, Éditions de l'Emmanuel, (ISBN2915313415 et 9782915313413), p. 92-117 [extraits en ligne].
Robert Masson, Église jusqu'au bout de la nuit : l'Église d'Algérie, Paris, Cerf,