Les îles Campbell sont situées dans l'océan Pacifique à 645 km au sud de l'île du Sud, en Nouvelle-Zélande, et à 268 km au sud-est des îles Auckland, inhabitées.
Le dôme volcanique d'origine a subi une forte érosion et l'île principale présente un relief plutôt doux avec des vallées envahies par la mer, notamment Perseverance harbour et Northwest harbour. L'île Campbell culmine à 569 m au mont Honey.
Les îles Campbell sont situées à une latitude équivalente à celle de Birmingham ou d'Amsterdam mais, en l'absence de courant chaud, elles connaissent un climat océanique frais[1] similaire à celui des autres îles sub-antarctiques.
Il se caractérise par des températures minimales moyennes de 5° sur l'année, des maximales moyennes de 9°, des gelées rares et faibles mais des records de chaleur tout aussi rares, de l'ordre de 15°. La pluviométrie est très élevée (1329 mm annuels contre 650 à Paris par exemple) et surtout les vents d'ouest sont quasi constants et parfois violents.
En dehors des escarpements rocheux, les îles et notamment l'île principale sont couvertes d'un herbage abondant et en particulier de mégaherbes.
Certaines fougères peuvent atteindre un mètre de haut mais surtout, dans les emplacements abrités, les bruyères Dracophyllum comme des arbustes des genres Coprosma et Myrsine peuvent former une forêt arbustive atteignant 5 mètres de hauteur.
Les îles Campbell sont un refuge et un conservatoire pour la faune aviaire, elles abritent plus d'une soixantaine d'espèces d'oiseaux[3], dont la plus grande colonie au monde d'albatros royaux. Certaines espèces sont endémiques, telle la sarcelle de Campbell qui n'avait survécu que sur l'île de Dent, épargnée des rongeurs, et a pu être réintroduite sur l'île principale après la dératisation.
Le groupe d'îles a été découvert en 1810 par Frederick Hasselburg, capitaine d'un navire phoquier[4] qui leur donna le nom de son employeur, la compagnie Campbell à Sydney. Frederick Hasselburg devait trouver la mort sur l'île Campbell lors d'une expédition ultérieure.
Comme nombre d'îles australes et sub-antarctiques, à commencer par le vaste archipel des Kerguelen, les îles Campbell ne sont pas inhabitables mais sont inhabitées. Leur climat, infiniment moins rude que celui de la Sibérie, se rapproche de celui des îles de l'Atlantique nord (Shetland, Féroé) et permettrait comme sur celles-ci des activités telles que l'élevage, la pêche et le tourisme. Mais dans une région peu peuplée du globe, la modeste taille de l'archipel et surtout son isolement dans les cinquantièmes hurlants n'a guère suscité l'installation d'une population permanente.
La seule installation permanente fut celle d'une ferme, occupée successivement par plusieurs familles, de 1895 à 1931. Comme à l'île Amsterdam, l'expérience se solda par un échec économique et un désastre écologique, ce dernier aussi bien pendant l'exploitation, sans clôtures, qu'à l'arrêt de celle-ci : des milliers de moutons et une vingtaine de bovins furent alors abandonnés sur l'île et causèrent des dommages croissants à son fragile milieu naturel. Les descendants, redevenus sauvages, de ce bétail furent finalement, sous la pression des scientifiques, abattus dans les années 1970 et 1980.
La Nouvelle-Zélande maintint un poste de garde-côtes puis une station météorologique et scientifique à Tucker Cove de 1941 à 1995, date où la station devint entièrement automatique. Afin de remédier à une autre séquelle de la présence humaine, les îles furent entièrement dératisées en 2001[7].
↑Le Perseverance, nom qui est resté à la principale baie intérieure de Campbell.
↑Le nom de Jacquemart a été donné à l'un des îlots de Campbell, une des baies est restée Venus cove et plusieurs autres toponymes des îles rappellent cette mission.