Pour Mohamed Kilani, à Ouagadougou, le onze national s'avoue incapable d'offrir les émotions escomptées malgré le courage d'Ali Boumnijel et Hassen Gabsi[1]. La liste des défaillants est à elle seule annonciatrice de blocage (El Ouaer, Boukadida, Sellimi, Souayah et Limam)[1]. L'élimination en quarts de finale face au pays organisateur renvoie l'équipe à ses études[1]. À quelques mois de la coupe du monde, le bilan est inquiétant : Henryk Kasperczak se retrouve dos au mur et compte sur une conjoncture plus favorable pour remettre le groupe sur les rails[1].
En coupe du monde, après une défaite face à l'équipe d'Angleterre, un tel match ne doit pas se renouveler pour l'opinion[1]. Face à la Colombie, Kasperczak joue son va-tout : la production est nettement meilleure mais la méforme totale de Sellimi prive l'équipe d'une victoire à sa portée ; c'est même la défaite qui sanctionne le match, sonnant le glas de Kasperczak lequel ne s'était pas privé d'annoncer son départ à Bastia[1]. En effet, la tergiversation de la Fédération tunisienne de football concernant le renouvellement du contrat de l'entraîneur qui expire à la fin de la coupe du monde, entre autres dans l'attente d'un signe des autorités, notamment en raison du veto possible de Slim Chiboub, est perçu par Kasperczak comme un signe de rupture : « Le troisième match est disputé dans un stade de France curieux de découvrir la réaction tunisienne. Celle-ci sera très digne malgré l'assurance des Roumains. Le nul peut enfin assurer une sortie honorable »[1].
C'est la fin de l'ère Kasperczak, un entraîneur professionnel jusqu'au bout qui a permis au football tunisien d'accéder à un palier supérieur mais qui ne s'est pas bien adapté à l'environnement du sport en Tunisie. C'est le contraire de son successeur, l'ItalienFrancesco Scoglio, à la disponibilité et à la bonhomie manifestes malgré les critiques formulées vis-à-vis de ses aptitudes techniques.
↑ abcdef et gMohamed Kilani, « La Coupe du monde 1998, du rêve à la désillusion », Guide-Foot 1999-2000, éd. Imprimerie des Champs-Élysées, Tunis, 2000, pp. 51-55.
↑Certaines sources attribuent le but à Faouzi Rouissi.
Source
Mohamed Kilani, « Équipe de Tunisie : les rencontres internationales », Guide-Foot 2010-2011, éd. Imprimerie des Champs-Élysées, Tunis, 2010