Royaliste, il est élu député des Basses-Pyrénées, siège à droite, se prononce pour l'abrogation de la loi d'exil, pour les prières publiques. L'une de ses lettres adressées à Thiers ayant marqué celui-ci, il lui propose l'ambassade de Berlin qu'Elie de Gontaut-Biron finit par accepter. Homme du monde accompli, il parvient à faire apprécier à la cour de Berlin ses qualités de diplomate et obtient de l'empereur Guillaume 1er, en 1873, le retrait anticipé des forces d'occupation prussiennes en France. il reste ambassadeur de France à Berlin jusqu'en 1877, tout en étant député, puis sénateur[2].
Nommé par Adolphe Thiers ambassadeur de la République française près l'empereur d'Allemagne, dans les circonstances difficiles de l'occupation d'une partie du territoire français par les troupes de ce dernier, le vicomte Élie de Gontaut-Biron parvint à obtenir une libération anticipée des forces étrangères, dès le début de 1873. Dans ces circonstances, Thiers décida de l'honorer d'une manière exceptionnelle en l'élevant directement au grade de grand'croix de l'ordre de la Légion d'honneur sans jamais avoir été nommé précédemment dans un grade inférieur. Ceci est un fait unique dans toute l'histoire de l'ordre. À cette occasion, le général Vinoy, grand chancelier de la Légion d'honneur, écrivit le au comte Charles de Rémusat, alors ministre des Affaires-étrangères, une longue missive[3]. Trois jours après cette lettre, Thiers faisait paraître au Journal officiel cinq décrets, signés le même jour, nommant le vicomte Élie de Gontaut-Biron chevalier, puis officier, commandeur, grand officier et enfin grand'croix de la Légion d'honneur[4].
Mariage et descendance
Elie de Gontaut-Biron épouse à Paris le Augustine Henriette Mathilde Radegonde de Lespinay (Paris, - Pau, ), fille de Louis Armand de Lespinay, marquis de Lespinay, maréchal de camp, et de Herminie Cordon de Montguyon. Dont quinze enfants :
Anne de Gontaut-Biron (Paris, - Paris 16e ), mariée en 1863 avec Raoul Le Sage d'Hauteroche d'Hulst (1839-1875), frère de Mgr Maurice d'Hulst, puis en 1889 avec le comte Ernest Armand, diplomate, député (1829-1898), sans postérité ;
Pierre de Gontaut-Biron (Paris, - ), marié avec Emma Maria Ogden le 22 avril 1878 ;
Paul de Gontaut-Biron, officier de cavalerie, chevalier de la Légion d'honneur (Paris, - Gelos, ), marié en 1873 avec la princesse Hélène Troubetskoy (1849-1934), sans postérité ;
Marie de Gontaut-Biron (Baron, - Paris, ), mariée en 1876 avec Archambaud de Talleyrand-Périgord (1845-1918) dont postérité ;
Adèle de Gontaut-Biron (Saint Blancard, - Paris 16e, ), mariée en 1875 avec le prince Marc de Beauvau-Craon, député de la Sarthe, veuf de Marie Catherine Augustine d'Aubusson de La Feuillade (1816-1883), dont postérité ;
Jean de Gontaut-Biron, officier d'infanterie de Marine (Baron, - Ile Saint Joseph, Guyane, ), sans alliance ;
Joseph de Gontaut-Biron, officier de cavalerie, député, puis sénateur des Pyrénées-Atlantiques (Baron, - Pau, ), marié en 1878 avec la princesse Emma de Polignac (1858-1936), sans postérité ;
Félicité de Gontaut-Biron (Baron, - Bruxelles, ), mariée en 1877 avec le comte Arthur de Liedekerque (1840-1910), dont postérité ;
Thérèse de Gontaut-Biron,, religieuse du Sacré-Cœur (Navailles, - Amiens, ) ;
Xavier de Gontaut-Biron, officier de cavalerie (Paris, - Paris, ), marié en 1887 avec Marie de Virieu (1859-1938), dont postérité ;
Geneviève de Gontaut-Biron (Navailles, - Paris, ), sans alliance ;
Agnès de Gontaut-Biron (Navailles, - Paris, ), mariée en 1886 avec Maxime de Gaigneron-Morin (1842-1908), dont notamment le peintre Jean de Gaigneron ;
Edmond de Gontaut-Biron, officier de cavalerie (Navailles, - Paris, ), sans alliance ;
Gaston de Gontaut-Biron, officier de cavalerie, chevalier de la Légion d'honneur, (Navailles, - Melun, ), marié en 1888 avec Béatrix de Virieu-Beauvoir (1865-1950), dont postérité[5].
Publication
Mon ambassade en Allemagne (1872-1873), Paris, Plon-Nourrit, 1906. L'ouvrage est réédité en 2024 par Pierre Hillard, qui en écrit également la préface, sous le titre Les « Mémoires » du vicomte de Gontaut-Biron : le Vicomte de Gontaut-Biron ou la vraie dissidence, 603 p. (ISBN9782959281808).
« Monsieur le Président de la République que j'ai eu l'honneur de voir ce matin, m'a fait connaître son intention d'élever Monsieur le vicomte de Gontaut-Biron, député, ambassadeur de France à Berlin, à la dignité de Grand'Croix de l'Ordre. Il résulte des documents que possède la Grande Chancellerie, que M. de Gontaut-Biron n'a même pas reçu, jusqu'à ce jour, le premier grade dans la Légion d'honneur. Le décret organique du 16 mars 1852 établit que "Nul ne peut être admis dans la Légion d'honneur qu'avec le premier grade de chevalier". Il n'a jamais été fait à aucune époque de dérogation à cette prescription du décret, si ce n'est à l'égard des princes héritiers à qui la Grand'Croix était conférée dès leur berceau, ou des étrangers qui peuvent recevoir les hauts grades dans la Légion d'honneur, sans avoir passé par les grades inférieurs. Cependant, je dois signer à Votre Excellence que divers personnages ont été élevés aux grades supérieurs sans avoir passé par tous les grades intermédiaires, mais après avoir été toutefois au moins investi du premier. Monsieur le Duc de Morny a été élevé à la dignité de Grand'Croix n'étant que simple chevalier, Monsieur le duc de Padoue n'était qu'officier alors qu'il a reçu la même dignité. Enfin tout récemment, Monsieur le Président de la république a conféré le grade de grand officier à M. Pouyer-Quertier, ministre des Finances, qui n'était encore que chevalier. Chaque fois qu'un exception de ce genre s'est produite, elle a été en quelque sorte régularisée par une mesure sur laquelle, à propos du cas présent, je crois pouvoir appeler toute l'attention de Votre Excellence. Le Ministre, sur la proposition duquel le décret était rendu, faisait en même temps signer au chef de l'État d'autres décrets nommant le titulaire aux grades de l'ordre par lesquels il n'avait pas passé. J'ai cru, Monsieur le Ministre, comme grand chancelier de la Légion d'honneur chargé d'en garder scrupuleusement le prestige, assumant autant qu'il dépend de moi l'observation des décrets qui le régissent, devoir mettre sous les yeux de Votre Excellence l'exposé de la situation en ce qui concerne l'élévation de Monsieur de Gontaut-Biron à la dignité que M. le Président de la République désire lui conférer […] − Wattel (Michel et Béatrice), Les Grand'Croix de la Légion d'honneur de 1805 à nos jours, Paris, Archives & Culture, , 194 p. »
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↑Journal Officiel de la République française, Paris, .
↑Georges Martin, Histoire et généalogie des Maisons de Gontaut Biron et d'Hautefort, Lyon, l'auteur, , 251 p., p. 71-75