Les élections régionales de 2004 en Saxe (en allemand : Landtagswahl in Sachsen 2004) se tiennent le , afin d'élire les 120 députés de la 4e législature du Landtag, pour un mandat de cinq ans. Du fait de la loi électorale, 124 députés sont élus.
L'opposition se limite de nouveau à seulement deux forces politiques. Le Parti du socialisme démocratique (PDS) remporte 22,2 % des voix et 30 parlementaires. Il supplante donc le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) comme deuxième parti du Landtag, qui s'effondre avec à peine 10,7 % des suffrages et 14 sièges.
Le , Biedenkopf, critiqué pour son autoritarisme et mis en cause dans des affaires financières, annonce sa démission pour les prochaines semaines. La CDU lui choisit alors Georg Milbradt, président régional du parti et ancien ministre des Finances, comme successeur. Il est officiellement investi le , devenant le second chef de l'exécutif du Land depuis la réunification.
Chaque électeur dispose de deux voix : la première (Wahlkreisstimme) lui permet de voter pour un candidat de sa circonscription selon les modalités du scrutin uninominal majoritaire à un tour, le Land comptant un total de 60 circonscriptions ; la seconde voix (Landesstimme) lui permet de voter en faveur d'une liste de candidats présentée par un parti au niveau du Land.
Lors du dépouillement, l'intégralité des 120 sièges est répartie proportionnellement aux secondes voix entre les partis ayant remporté au moins 5 % des suffrages exprimés au niveau du Land ou deux circonscriptions. Si un parti a remporté des mandats au scrutin uninominal, ses sièges sont d'abord pourvus par ceux-ci.
Dans le cas où un parti obtient plus de mandats au scrutin uninominal que la proportionnelle ne lui en attribue, il conserve ces mandats supplémentaires et la taille du Landtag est augmentée par des mandats complémentaires distribués aux autres partis pour rétablir une composition proportionnelle aux secondes voix.
Avec un recul de l'ordre de 15 points et 21 sièges, la CDU est la grande perdante de cette élection. Même si elle continue de dominer au scrutin uninominal, elle s'effondre au scrutin proportionnel et perd ainsi la solide majorité absolue dont elle disposait depuis 14 ans. Ce recul profite en premier lieu au NPD. Perçant à 9,2 % des voix, il atteint directement la quatrième place des forces politiques régionales et multiplie son résultat par 6,7.
Le SPD manque de peu d'être dépassé par l'extrême-droite et continue de décliner. Avec 9,8 %, il obtient son plus mauvais score depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, à n'importe quelle élection parlementaire. Ils sont donc relégués loin derrière le PDS, qui conforte son statut de premier parti d'opposition et prend même quatre circonscriptions à la CDU, alors qu'elle les remportait toutes depuis . Du fait de la belle poussée du FDP, lui aussi aidé par la chute des chrétiens-démocrates, et de la progression des Grünen, le Landtag comprend désormais six partis, le double de la législature précédente.
Conséquences
Puisqu'une « coalition noire-jaune » ne dispose que de la majorité relative, le ministre-présidentGeorg Milbradt assure son maintien au pouvoir en constituant une « grande coalition » l'unissant au SPD, même si l'expression ne correspond pas à la faiblesse parlementaire de ce dernier.